Depuis vendredi dernier, trois (3) journalistes de « le nouveau courrier » dont Théophile Kouamouo, Saint-Claver Oula et Guédé Stéphane sont détenus dans les geôles de la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA). Il leur est reproché d’avoir volé (sic !) des documents relatifs à la filière café-cacao. Pour cela, ils sont désormais privés de leur liberté. L’un deux, (Saint Claver Oula) le rédacteur en chef, alité, a cependant décidé de projeter une grève de la faim en vue de dénoncer l’injustice et l’arbitraire dont ils sont l’objet. Son cas est désormais critique et, si l’on n’y prend garde, le confrère risque de passer de la vie à trépas. Le chef d’accusation, on l’a dit, porte sur un prétendu vol de documents. Comment ces confrères qui n’ont accès ni au palais présidentiel ni aux bureaux du procureur de la République auraient-ils pu voler des documents ? En réalité, il ne s’agit ni plus ni moins, qu’un harcèlement inqualifiable contre la presse libre. Exactement comme sous les régimes Houphouët, Bédié et Guéi Robert. On se souvient d’ailleurs que sous N’Zuéba, cinq (5) journalistes de ‘’le populaire nouvelle formule’’ dont Raphaël Laphé, Ouattara Mohamed Junior, Famien Eric Kouassi, Yves-Maurice Abiet, et Idrissa Bamba avaient été jetés, nanu-militari à la MACA pour des raisons à tout le moins fallacieuses. Guéi Robert, lui, a fait mieux ! Sur ses ordres, le journaliste Joachim Beugré a été copieusement bastonné avec des côtes endommagées. Cela a d’ailleurs, on s’en souvient, engendré une grande marche de protestation des journalistes, toutes tendances confondues au Plateau, courant 2000. Dès lors, l’on avait pensé que la nouvelle loi sur la presse, caractérisée par la dépénalisation du délit de presse devrait être un gage de sécurité pour les journalistes. Que nenni ! Car, après Namankoua Gnamantêh de « le nouveau Réveil », c’est aujourd’hui au tour des journalistes de « le Nouveau Courrier’’ d’être incarcérés à la MACA. Pourquoi ce regain d’embrigadement de la presse libre ? C’est donc à croire qu’avec les arrestations de Théophile Kouamouo, Saint-Claver Oula et de Stéphane Guédé, l’on revit les mêmes scènes que 1995. L’Etat ivoirien a-t-il décidé de sombrer désormais dans le ridiculisme ? Faut-il donc croire que la Côte d’Ivoire, en 2010, refuse de rentrer dans le cercle des nations modernes avec le bâillonnement de la presse libre ? Autant de questions qui devraient interpeller nos gouvernants, étant entendu qu’un régime qui muselle la presse n’a pas une longue durée de vie. Tant il est admis de tous que l’emprisonnement des journalistes constitue un net recule de la démocratie.
Michel Ziki
Michel Ziki