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Économie Publié le mardi 20 juillet 2010 | Nord-Sud

Scandale du café-cacao / Le juge d’instruction décide : ils seront tous jugés

Sale temps pour les ex-barons du café-cacao ou simple mauvaise journée pour des personnalités affamées de liberté. Peu importe, le ton est donné : ils seront jugés. Au terme de l’audition qui a duré 6 heures (de 9 heures à 15 heures), le juge d’instruction a décidé de renvoyer les 22 prisonniers devant la chambre correctionnelle du tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau. A cet effet, Joachim Ladji Gnakadié a pris une ordonnance dans laquelle il prescrit que les faits mis à la charge des inculpés sont suffisamment avérés. Cette décision marque l’épilogue d’une enquête qui aura duré environ 25 mois. Maintenant, on n’attend plus que le tribunal pour fixer la date du procès. Une question de jour. «Nous voulons que la date soit fixée le plus rapidement possible», plaide un des avocats de la défense Joachim Aka. Selon nos sources, les attendus du juge d’instruction sont sans appel contre tous, ou presque, les prévenus incarcérés à la Maca. Preuves à l’appui, le rapport parle de comptes bancaires douteux, de transfert d’importantes sommes d’argent, de virements d’argent pistés, de confrontations et témoignages croisés des prévenus, des enquêtes sur les situations financières et sociales des accusés. Des aveux obtenus sans contrainte. Bref, une accumulation de preuves qui ne laisse pas de doute sur l’implication, directe ou indirecte, des prévenus. Mais, ce long feuilleton judiciaire promet des rebondissements. En effet, l’imminence du procès fait trembler quelques hautes personnalités de l’Etat interpellées dans le cadre de cette grande opération «mains propres». Certains prévenus auraient dénoncé plusieurs «grands noms», les accusant d’avoir servi comme parapluie aux activités illicites. On apprend que des prévenus avaient non seulement réussi à mettre sur pied un réseau qui fonctionnait comme une machine bien huilée, mais en plus ils s’appuyaient sur la complicité soouterraine des autorités de tout poil. La contrepartie, l’argent. Des juristes considèrent, pour de multiples raisons, que certaines autorités sont de mèche avec le réseau. Ils arguent qu’en tant que hauts responsables directs, les ministres, en connaissance de cause, n’ont jamais essayé d’inquiéter ou de mettre un terme aux dérives des dirigeants de la filière. Des faits que les ministres Danon Djédjé, Alphonse Douaty, Diby Koffi, Bohoun Bouabré et Amadou Gon Coulibaly ont niés, arguant leur bonne foi et leur ignorance de la nature exacte des activités. Quant à l’enquête portant sur la situation financière et sociale, on apprend aussi que plusieurs prévenus n’ont pas pu justifier l’origine de leur patrimoine. L’audition des témoins ne plaide pas non plus en leur faveur. Si les barons opéraient en toute quiétude, c’est parce qu’ils mettaient la main à la poche pour acheter le silence des «bavards», ont-ils noté. Par ailleurs, certains barons ont été victimes de leur folie de grandeurs. Les virées en classe affaires et ces soirées bien arrosées au vu et au su de tout le monde.

Lanciné Bakayoko
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