Chez les Akan, si vous êtes le troisième garçon, né après deux premiers garçons, ou si vous êtes la troisième fille, née après deux premières filles, le cabri devient votre totem. Dans plusieurs villages en Côte d’Ivoire, l’animal est considéré comme un sorcier au même titre que la gazelle ou le silure. Dans le département de Bouaké, des villages ne tolèrent pas le cabri. On raconte une histoire assez étrange sur cet animal dans l’une de ces localités. Un jour, alors que les villageois étaient allés au champ, les cabris sont entrés dans leurs maisons et se sont emparés des pagnes de leurs femmes pour les attacher. Certains se sont mis à taper des tam-tams. Depuis ce jour, le cabri est devenu un totem dans le village. Plusieurs histoires de ce genre, font du caprin, un animal très controversé. Si ce ne sont pas les totems ou les traditions, c’est souvent la nature même du cabri qui repousse. Beaucoup le détestent pour son odeur, certains à cause de son aspect grotesque, quelques uns ne parviennent même pas à avaler la chair de cabri pour des raisons qu’ils ignorent. S’il est source de malheur pour certains, d’autres le considèrent néanmoins comme un animal de bonheur. Tendre, charnue et facile à élever. C’est un animal domestique avec lequel il faudra compter pour développer le commerce du bétail en Côte d’Ivoire.
Raphaël Tanoh
Raphaël Tanoh
