Conseiller du président de la République et directeur départemental de campagne de Laurent Gbagbo à Séguéla, Kané Ladji était de la visite qu'a effectuée Gervais Coulibaly à Séguéla. Dans cet entretien il dépeint la situation que vivent les populations et réagit aux promesses d'Alassane Ouattara à Séguéla où celui-ci se trouve actuellement en tournée. Notre Voie. : Le directeur national de campagne adjoint (Dnca) du président Gbagbo, Gervais Coulibaly, est en visite à Séguéla. Etant à ses côtés quel est votre sentiment en tant que premier responsable de cette campagne dans le département ? Kané Ladji : C'est un sentiment de satisfaction générale. Cette visite s'effectue après celle qu'a faite le camarade Lanciné Gon dans les sous-préfectures de Sifié et de Worofla sur invitation des directeurs locaux de campagne(Dlc) de ces deux localités. Nous allons bientôt aux élections et vu l'érection de certains villages en communes par le président de la République, nous pensons que ces visites annoncent la victoire de notre candidat dans le département. N.V. : Dans les villages visités, les populations ont exprimé d'énormes besoins en électrification, eau, école, santé et route. N'avez-vous pas le sentiment que tout est à refaire à Séguéla ? K.L. : Pour nous, ces besoins sont comme une plaie que les populations souhaitent faire soigner par un médecin. Aujourd'hui le vrai médecin de la Côte d'Ivoire est Laurent Gbagbo. Pour l'histoire remontons au temps du Pdci. Dans le village de Gbénan, qui nous a accueillis, il y a des poteaux électriques plantés avant 1999. Et depuis ce village n'a pas été relié au réseau électrique national. Donc la population de Gbénan aujourd'hui sollicite l'aide du président Laurent Gbagbo pour pouvoir bénéficier de la lumière en faisant la connexion du village au réseau électrique. Les problèmes auxquels sont confrontées nos populations sont les problèmes de route, de l'eau, de santé et d'électrification. Mais la persistance de ces problèmes s'explique. Parce qu'en 2002, il y a eu l'élection des conseils généraux. Nous étions candidat et nous avions expliqué à nos parents que le seul président qui peut guérir leur plaie, c'est le président Laurent Gbagbo. Il n'y a que les personnes issues de son parti qui peuvent appliquer son projet de société. Nous n'avons pas été compris les camarades et moi. Pire, nous nous sommes heurtés à des considérations qui n'ont pas leur raison d'être. On a dit : “nous sommes dioula, nous sommes musulmans donc nous devons élire tel ou autre candidat”. Aujourd'hui c'est le regret total, c'est la désolation de nos populations. C'est pourquoi ça serait une revanche pour ces populations de s'imposer, de prouver que la seule personne qui peut résoudre leurs problèmes c'est le président de la République. C'est cette promesse qui nous est faite par les populations. Le candidat Laurent Gbagbo, mon candidat, va passer au premier tour. N.V. : Est-ce que ce sentiment de regret et de désolation que vous évoquiez ne va pas rendre difficile votre mission en tant que Ddc en ce sens que les populations pourraient cette fois-ci conditionner leur vote par la résolution effective de leurs nombreuses préoccupations ? K.L. : Notre candidat ne parle que le langage de la vérité. Nous n'avons pas de difficulté quand nous allons vers nos parents qui ont vécu une amère expérience avec leurs actuels élus. Parce qu'il y a eu beaucoup de villages qui ont été érigés en communes. Et lors de sa visite d'Etat, le président Laurent Gbagbo a expliqué aux populations ce qu'il peut faire dans l'immédiat et après les élections s'il est réélu. Nous avons la certitude qu'il sera réélu et il fera le reste. Notre candidat n'a pas l'habitude de mentir. Il dit ce qu'il peut faire et ce qu'il ne peut pas faire maintenant, il demande aux populations d'attendre. Ce n'est pas difficile pour nous parce que nous disons la vérité à nos parents. Au nord nous sommes les hommes de parole. Le mensonge rattrape. Déjà avec le grand nombre de villages érigés en communes, les populations savent que ce président a la volonté de travailler pour elles. Nous sommes donc à l'aise dans l'occupation du terrain. Un exemple, il n'y a pas longtemps, nous étions dans la sous-préfecture de Sifié avec l'ancien ministre Lanciné Gon. Dans le même temps, le Pdci était en tournée dans le département avec à la tête de sa délégation, l'ancien ministre Noël Nemin. Pendant que nous étions à Sifié, le Pdci était à Woroflo, mais c'est sur la pointe des pieds que le Pdci est parti de Woroflo. Et quand la délégation du Pdci est arrivée à Sifié un dimanche, c'est à sa grande surprise que nos parents ont demandé en ces termes : “Ha ha, vous êtes ici encore. Nous avons pensé que vous êtiez morts. Hier samedi nous étions avec le Fpi. Depuis la normalisation du pays c'est seul le Fpi qui vient nous entretenir. C'est le Fpi que nous voyons dans notre souffrance”. Les populations parlaient ainsi au député Pdci qu'elles ont élu et qui était de cette délégation. C'est pour dire que nous menons avec beaucoup d'aisance notre campagne. Il n'y a pas de village que nous visitons dans le département aujourd'hui où on ne nous fait pas de confidences. C'est vrai que ce n'est pas une satisfaction totale mais nous avons beaucoup d'espoir qu'au prochain scrutin, Séguéla fera 81% pour Gbagbo. N.V. : Que retenir du tableau de Séguéla que vous présentez? Les élus du Rdr ont-ils échoué ? K.L. : Les gens ont beaucoup menti aux populations. La preuve, depuis longtemps, le conseil général tenu par le Rdr a dit dans sa campagne d'intoxication qu'aucun centime n'a été débloqué pour le conseil général qui n'a, pu de ce fait réaliser ses investissements. Et quand dans sa visite d'Etat, le président de la République est venu à Séguéla, le président du conseil général a dit devant toutes les populations qu'il avait au moins 400 millions FCFA par an. Et il a dit que cela n'était pas suffisant. Mais en chœur les populations, les jeunes, lui ont répondu que c'est largement suffisant. Parce que ces 400 millions étaient le budget d'investissement car il n'a pas parlé de budget de fonctionnement. Donc les populations se demandent ce que le conseil général a fait de ces 400 millions. Rien du tout. Les populations attendent donc ces élections pour sanctionner ces élus. Nous sommes à l'aise pour parler du projet de société de notre candidat la décentralisation, l'école gratuite, l'assurance maladie universelle et autres. N.V. : En face le candidat du Rdr, Alassane Ouattara, promet 10.000 milliards en 5 ans pour la Côte d'Ivoire. Il annonce actuellement pour Séguéla 350milliards FCFA et promet le bitumage et un marché de gros s'il est élu. Que dites-vous à propos ? K.L. : Les promesses à crédit ne nous avancent pas. Les promesses à crédit ne sont pas une solution pour nos populations. Si cette tournée qu'il effectue a été maintes fois reportée c'est parce qu'il redoute la position des populations. Je vais vous rappeler que c'est dans la période de la visite du chef de l'Etat dans le Worodougou que la tournée d'Alassane Ouattara avait été annoncée avant d'être reportée pour ce qu'il sait du terrain. Ses partisans que sont le président du conseil général et le maire sont eux-mêmes mal à l'aise. Ils doivent subir l'épreuve du “gôpô” pour avoir trahi et menti aux populations. Nous gagnerons la présidentielle ici et nous remporterons la mairie et le conseil général. Le changement des mentalités que nous constatons dans notre région est notre raison d'espérer pour les élections à venir. Interview réalisée par Benjamin Koré à Tiémassoba (Séguéla)
Politique Publié le lundi 26 juillet 2010 | Notre Voie