C’est aujourd’hui que Saint Claver Oula, Théophile Kouamouo et Stéphane Bahi connaîtront leur sort. Le monde de la presse nationale et internationale est suspendu aux lèvres du juge d’instruction Koné Brahima en charge de leur dossier. Mais concomitamment à cette procédure judiciaire discutable, la relaxe ou incarcération de nos confrères, sera discutée au sein du palais présidentiel. Il pouvait en être autrement, puisque cette affaire de détournements dans la filière café-cacao, ressort plus du politique que du juridique. Des informations émanant du palais présidentiel font état de ce que cette affaire embarrasserait fortement Laurent Gbagbo. La Côte d’Ivoire est sous les feux de la rampe à cause de cette incarcération de journalistes envenimée ces derniers jours, par la bastonnade des journalistes. La communauté internationale indignée par cette violation de la liberté de presse fait pression sur le pouvoir d’Abidjan. Le chef de file des frontistes manœuvre discrètement pour sauver la face dans ce qu’il convient d’appeler une parodie de justice. Selon une source proche de Gbagbo, celui-ci envisagerait de grâcier les journalistes emprisonnés. Mais il voudrait le faire avec la manière pour éviter que, son homme de main, Tchimou Raymond dont l’image s’est fortement dégradée dans cette affaire, ne perde pas la face. C’est pourquoi, aux dires de notre source, Laurent Gbagbo s’inviterait dans cet imbroglio politico-judiciaire, après que nos confrères ont été condamnés. Les grâcier à la faveur de la célébration du cinquantenaire, le 7 août prochain. Un grand jeu et une récupération politique qui sera mis à l’actif du candidat président sortant. Ce plan, il faut le dire, butera sur l’exigence des journalistes qui n’accepteront pas une quelconque condamnation, pour éviter que ce fait banal fasse jurisprudence dans l’exercice du métier de journaliste en Côte d’Ivoire.
Jérôme N’Dri
Jérôme N’Dri