La population du Worodougou était impatiente de voir Alassane Ouattara. Et, elle l'a fait savoir à travers sa mobilisation lors de son séjour dans la région. Du mercredi 21 au lundi 26 juillet dernier, les départements de Séguéla, Kani, Mankono, et de Vavoua, ont communié avec leur leader. Durant six jours, le président du Rassemblement des républicains (Rdr) a tenu en effervescence les localités visitées. Au-delà donc de cet engouement, ce qu'il convient de relever, c'est le contenu du message. Le candidat du Rdr a su adapter son discours à l'actualité et à l'espace géographique qu'il visitait.
Premier élément, le soutien aux journalistes du Nouveau Courrier emprisonnés. Alors qu'il tenait son meeting de Vavoua, le vendredi 23, se déroulait, à Abidjan, une marche de soutien des membres de la corporation. Les envoyés spéciaux en mission avec lui avaient, quant à eux, décidé de marquer l'événement en arborant des brassards rouges. Informé de la situation par un membre de sa sécurité, le leader des républicains a demandé qu'un brassard lui soit apporté. Il l'a mis, en guise de soutien, à la corporation, avant de demander dans son intervention la libération des prisonniers. « Nous n'acceptons plus que des journalistes aillent en prison. La loi de Côte d'Ivoire n'autorise pas d'emprisonner des journalistes depuis 2004. Quand on vote des lois, il faut les appliquer. Donc, nous demandons la libération des journalistes emprisonnés», a-t-il interpellé au Stade municipal de Vavoua. Autre chose, le choix linguistique. L'ancien Premier ministre a compris la nécessité de s'exprimer en malinké. Sans tomber dans une quelconque ''ethniciation'' ou régionalisation de sa candidature, il a trouvé l'élément qui lui a permis de passer plus facilement son message. En témoignent les cris et les hourras lorsqu'il disait à l'assistance. Dans la même veine, le candidat Ouattara a su jouer sur l'alliance à plaisanterie qui existe entre ses hôtes Koyaka et lui. Si à Séguéla, cet atout n'avait pas été suffisamment exploité, le fils de Dramane Ouattara a rectifié le tir à Mankono. Où il a demandé à ses alliés de voter à 100% pour lui en faisant mieux que les Sénoufo, son groupe ethnique. Le président du Rdr a également rappelé, à chaque occasion, les rapports historiques entre Kong et le pays Koyaka. Il s'est mis dans la position du demandeur. A sollicité les prières et les bénédictions des ''vieux''. Dans cette partie du pays, les populations sont particulièrement sensibles à cette démarche. D'où l'invitation express des sages de Tiéningboué à faire des bénédictions pour lui à la vieille mosquée. Par ailleurs, l'économiste est passé d'un discours technique à un plus réaliste. Les milliards sont demeurés certes, mais leur évocation était plus digeste. Le financier s'est contenté de donner des chiffres pour la région et les départements. En précisant chaque fois que ses représentants locaux donneront les détails. Il s'est contenté de parler des difficultés de la population : routes impraticables, manque d'infrastructures de santé, d'écoles, bas prix d'achat du coton et de l'anacarde. Des choses que la population connaît bien. « Je suis un fils de la région. Je connais vos problèmes. Je sais ce qu'il faut faire et je suis venu vous dire que j'ai les solutions », n'a-t-il cessé d'expliquer à la fin de chacun de ses diagnostics.
Bamba K. Inza
Premier élément, le soutien aux journalistes du Nouveau Courrier emprisonnés. Alors qu'il tenait son meeting de Vavoua, le vendredi 23, se déroulait, à Abidjan, une marche de soutien des membres de la corporation. Les envoyés spéciaux en mission avec lui avaient, quant à eux, décidé de marquer l'événement en arborant des brassards rouges. Informé de la situation par un membre de sa sécurité, le leader des républicains a demandé qu'un brassard lui soit apporté. Il l'a mis, en guise de soutien, à la corporation, avant de demander dans son intervention la libération des prisonniers. « Nous n'acceptons plus que des journalistes aillent en prison. La loi de Côte d'Ivoire n'autorise pas d'emprisonner des journalistes depuis 2004. Quand on vote des lois, il faut les appliquer. Donc, nous demandons la libération des journalistes emprisonnés», a-t-il interpellé au Stade municipal de Vavoua. Autre chose, le choix linguistique. L'ancien Premier ministre a compris la nécessité de s'exprimer en malinké. Sans tomber dans une quelconque ''ethniciation'' ou régionalisation de sa candidature, il a trouvé l'élément qui lui a permis de passer plus facilement son message. En témoignent les cris et les hourras lorsqu'il disait à l'assistance. Dans la même veine, le candidat Ouattara a su jouer sur l'alliance à plaisanterie qui existe entre ses hôtes Koyaka et lui. Si à Séguéla, cet atout n'avait pas été suffisamment exploité, le fils de Dramane Ouattara a rectifié le tir à Mankono. Où il a demandé à ses alliés de voter à 100% pour lui en faisant mieux que les Sénoufo, son groupe ethnique. Le président du Rdr a également rappelé, à chaque occasion, les rapports historiques entre Kong et le pays Koyaka. Il s'est mis dans la position du demandeur. A sollicité les prières et les bénédictions des ''vieux''. Dans cette partie du pays, les populations sont particulièrement sensibles à cette démarche. D'où l'invitation express des sages de Tiéningboué à faire des bénédictions pour lui à la vieille mosquée. Par ailleurs, l'économiste est passé d'un discours technique à un plus réaliste. Les milliards sont demeurés certes, mais leur évocation était plus digeste. Le financier s'est contenté de donner des chiffres pour la région et les départements. En précisant chaque fois que ses représentants locaux donneront les détails. Il s'est contenté de parler des difficultés de la population : routes impraticables, manque d'infrastructures de santé, d'écoles, bas prix d'achat du coton et de l'anacarde. Des choses que la population connaît bien. « Je suis un fils de la région. Je connais vos problèmes. Je sais ce qu'il faut faire et je suis venu vous dire que j'ai les solutions », n'a-t-il cessé d'expliquer à la fin de chacun de ses diagnostics.
Bamba K. Inza