Malgré les efforts de l'Etat de Côte d'Ivoire, la filière cotonnière ivoirienne ne s'est pas retrouvée depuis le désengagement de l'Etat des filières de production. Pis, elle est sinistrée depuis l'éclatement de la guerre le 19 septembre 2002. L'Etat, pour soutenir les producteurs, débourse chaque campagne cotonnière, plusieurs milliards de Fcfa. Ainsi sur les campagnes 2001-2002 et 2004-2005 avec l'Union européenne (Ue) le soutien aux motoculteurs a été de 17 milliards de Fcfa. Pendant que l'Etat, avec le soutien de la Banque islamique de développement (Bid) a, à travers le projet de financement de l'engrais par Yara West Africa, injecté 2 milliards de Fcfa. Par ailleurs, l'Etat s'est investi dans la subvention du prix aux producteurs à 50% pour 7 milliards de Fcfa sur la campagne 2009-2010. Malheureusement, cette thérapie de choc ne suffit pas pour sauver ce grand malade : la filière coton. D'où, l'idée de la création d'un fonds de garantie pour la filière coton. Qui fait l'objet d'un atelier de validation depuis hier, à Abidjan. En partenariat avec la Conférence des Nation unies pour le commerce et le développement (Cnuced) et des acteurs de la filière coton. L'objectif de cet atelier est non seulement d'examiner l'étude de faisabilité sur la création d'un fonds de garantie pour la filière coton de Côte d'Ivoire et d'établir un plan d'action. Mais il vise aussi à mieux définir le rôle de cette structure de financement dans la mise en œuvre de la stratégie de relance du secteur coton et partant, améliorer les connaissances des participants sur le fonctionnement du fonds de garantie grâce aux leçons et aux expériences partagées par les experts. Ces derniers qui viennent aussi bien des sociétés cotonnières de la place et de la Cnuced à Genève, participent activement aux travaux pour valider le schéma qui a été dessiné par les consultants. Lors des travaux en atelier, présidé par Sem Guy Alain Gauze, ambassadeur de la Côte d'Ivoire à l'Omc, les prévisions pour la constitution de ce fonds de garantie indiquent 26 millions de dollars, soit 10,4 milliards de Fcfa de façon indicative. Ce nouvel instrument, selon les estimations, devrait aider la filière coton à passer d'une production en coton graine de 168000 tonnes sur la campagne 2008-2009 à plus de 409000 tonnes sur la campagne 2011-2012. Pendant que le revenu global à distribuer aux producteurs passerait de 35 milliards de Fcfa en ce moment contre plus de 164 milliards de Fcfa. A noter que les besoins en financement de la filière ivoirienne sont estimés à 170 millions de dollars, soit 68 milliards de Fcfa. L'Ambassadeur Guy Alain Gauze estime qu'en lieu et place des subventions, il faut mettre en place un fonds de garantie et a émis le souhait que la Côte d'Ivoire retrouve ses performances du passé. A noter aussi que l'ouverture de cette rencontre qui prend fin aujourd'hui, a été présidée par le ministre de l'Agriculture, Coulibaly Sangafowa Mamadou.
Bamba Mafoumgbé
bamaf2000@yahoo.fr
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