Lakota, communément appelée la cité des Eléphants, a accueilli du 18 au 24 juillet dernier le secrétaire général du Pdci, Pr Alphonse Djédjé Mady. L`envoyé du Président Henri Konan Bédié a sillonné plusieurs villages des différents cantons et a entretenu les populations pendant 12 meetings. Dans cette interview-bilan, Djédjé Mady donne des indices quant à l`organisation prochaine des élections et revient sur les messages forts de la tournée à Lakota.
Monsieur le Secrétaire général, vous venez de boucler une tournée d`une semaine dans le département de Lakota. Que peut-on retenir de ce déplacement ?
Je voudrais saisir cette occasion que vous m`offrez pour remercier tous ceux qui ont rendu possible cette visite dans le département de Lakota. D`abord les responsables de l`administration à qui nous avons rendu des visites de courtoisie à chaque fois que ça a été possible et qui nous ont prêté une oreille attentive et républicaine. Remercier ensuite les responsables politiques locaux du Pdci-Rda qui ont préparé cette visite qui s`est déroulée dans d`excellentes conditions à mon sens. Ce qu`il faut donc retenir, c`est qu`à Lakota, le Pdci-Rda pour lequel nous étions en mission est présent, grandement présent et que le travail qui reste à faire et qu`on doit faire tous les jours c`est un travail d`encadrement, de mobilisation et de remobilisation pour que le jour des élections, aucune voix ne manque à l`appel. C`est la leçon que je tire, le Pdci est présent dans le département de Lakota.
Revenez-vous donc satisfait de cette mission ?
Je reviens satisfait de cette tournée. L`atmosphère était véritablement démocratique puisqu`à Lakota, il n`y a pas que des militants du Pdci. Mais nous n`avons eu aucun incident de la part de quelque militant de quelque parti que ce soit. Tout s`est déroulé démocratiquement. Je pense que dans les foules qui venaient nous entendre, il y avait des militants d`autres partis politiques. Mais ils ont eu un comportement républicain. Il n`y a pas eu d`incident et je pense qu`il y a de quoi être satisfait, quand on tient compte de cet esprit républicain pourvu que cela dure et que les élections se déroulent dans la paix et dans le respect des droits et des devoirs de chacun. Que la démocratie, la vraie, c`est-à-dire la liberté d`expression, la liberté de choix, puisse se manifester quand le grand jour viendra. Mais le fait de n`avoir eu aucune inconduite de la part de qui que ce soit est pour nous un élément de satisfaction en plus du contenu de la mission qu’il nous a été donné de conduire.
Aviez-vous des appréhensions avant votre tournée à Lakota ?
Pas particulièrement puisque moi-même je suis de la région. Je sais qu`on veut en faire une région captive du Fpi. C`est une thèse en laquelle je ne crois plus après le bilan qu`on a du Fpi. Effectivement, le Fpi, dans nos régions, était très fortement implanté. Mais je crois que l`homme compare les situations. L`évolution de ces situations et les déçus du Fpi sont tellement légion dans le rang de ceux qui y avaient cru, qui avaient commencé à rêver avec eux qu’ils se rendent compte que la réelle politique est tout autre, c`est différent de "il n`y a qu`à faire ceci". Mais quand on a le pied au mur et qu`il faut le faire, c`est là qu`on voit la différence. J`ai tourné dans le pays akyé, j`ai tourné aussi dans le pays bété. Je sais ce qui se passe. J`ai tourné et bouclé le pays dida. Je crois qu`il y a des mythes qui sont tombés et chacun se rend compte de la réalité. Tout le monde est fatigué de cette situation difficile que traverse le pays et chacun voudrait voir la fin de cette période.
Est-ce à dire que le Bad (Bété, Akyé et Dida pour le Fpi) c`est fini ? Ou est-ce un mirage ?
Mirage, je crois plutôt. C`est devenu un mirage et je crois que cette région n`appartient pas plus au Fpi qu`au diable. C`est une région où la Côte d`Ivoire, toutes tendances confondues, a aussi ses militants et le Pdci a ses militants en grand nombre.
Monsieur le Secrétaire général, lors du meeting de clôture, la jeunesse a demandé une cohésion entre les cadres du Pdci parce que ces derniers ne s`entendent pas ?
A les écouter, il y aurait des problèmes de personnes entre les cadres. Mais Lakota n`est pas une exception. Dans beaucoup de régions du pays, on a toujours ces problèmes de positionnement, de leadership entre les cadres. Et notre appel a toujours consisté à ce qu`ils se tendent la main et leur expliquer que les rivalités malsaines ne peuvent servir la cause de personne et qu`ils se donnent la main. De toutes les façons, chacun, si le Pdci est vainqueur, aura de quoi à faire. Donc c`est de vaines querelles que ces querelles de positionnement qui font que quelquefois les gens se regardent en chiens de faïence. Mais je crois que ce n`est pas plus mal à Lakota qu`ailleurs. Dans beaucoup de régions, on a ces problèmes de positionnement. Mais c`est des choses qui se gèrent.
Au-delà de ces cris du cœur des jeunes, quel autre message des populations vous a touché ?
Ecoutez, les populations, au niveau de certains porte-parole, que ce soit des secrétaires ou des jeunes ont elles-mêmes fait le bilan de la refondation. Ce n`est pas nous qui avons préparé leur discours. C`est ce qu`ils ont senti qu`ils ont dit. Et je crois qu`à écouter ces discours, vous qui étiez avec moi à un certain moment donné, vous le savez je me suis contenté de répondre que si on pouvait traduire dans le dialecte ce que ceux qui m`avaient précédé venaient de dire, je pense que mon message je me serais abstenu. C`est cela qui fait plaisir, de se rendre compte que ceux a qui nous allons rendre visite, dans leur discours quelquefois nous précèdent et vont quelquefois plus loin sur l`état des lieux. A partir de ce moment, notre discours est plus facile à faire parce qu`il y a une compréhension préalable des différents éléments que nous exposons pour décrire et dépeindre l`état des lieux et ce que vit aujourd`hui la Côte d`Ivoire.
Vous avez dénoncé les empêchements de vote dans cette région de forêts. Mais est-ce qu`au-delà, le Pdci prend d`autres dispositions pour mettre fin à ce phénomène ?
La première disposition que nous prenons, c`est ce que vous avez entendu. Parce que, c`est chaque citoyen conscient de ses responsabilités et du rôle qu`il a à jouer au sein de sa nation par rapport à ses autres frères citoyens comme lui qui constitue le meilleur garant du respect de la liberté. On dit que la liberté de chacun commence où s`arrête celle d`autrui. Mais si vous-même, vous ne connaissez pas où s`arrête votre liberté, on peut toujours la reculer. Si vous ne dites pas halte, vous portez atteinte à ma dignité, atteinte à ma liberté. Donc les premières mesures à prendre, c`est d`expliquer à tous les citoyens comme vous l`avez entendu dire, qu`on soit autochtones ou qu`on soit allochtones, nous sommes tous des citoyens ivoiriens, égaux en droit et en devoir. Et qu`aucune personne ne peut empêcher un autre Ivoirien ou une autre Ivoirienne à exercer son droit de vote dans la liberté la plus totale. Vous savez, je suis allé plus loin en donnant l`exemple de gens qui sont députés en dehors de leur région d`origine. C`est ça la démocratie. Et la première chose donc c`est que nos parents peuvent prendre conscience de cela et tuer en eux la peur. La peur de la persécution, la peur de ceci, la peur de cela. Ce n`est pas parce qu`on est accueillis dans une région qu`on n`est pas citoyens comme ceux qui vous ont accueillis. Il peut avoir une parfaite harmonie entre les autochtones et les allochtones et les étrangers qui arrivent sans pour autant porter atteinte à la dignité humaine, la dignité de chacun. C`est ce que nous avons essayé de faire comprendre pendant ces 12 meetings tenus en une semaine. Mais ça ne devrait pas s`arrêter là. Nous devrons continuer à faire de la sensibilisation pour qu`ils comprennent et nous aurons recours à d`autres cadres qui, après moi, passeront dans ces régions de forêt où les empêchements de vote par le passé ont été un fait anti-démocratique pour qu`ils renforcent ce message et rassurent les parents, toutes origines ivoiriennes confondues. Pour que chacun où il se trouve en Côte d`Ivoire soit chez lui, je ne dis pas se sentir chez lui. Parce qu`il n`y a pas d`Ivoirien étranger en Côte d`Ivoire. Quand on est Ivoirien sur les 322.000km2, on est Ivoirien avec les mêmes droits et avec les mêmes obligations. Egal à tout autre citoyen. Et cette égalité dans la citoyenneté se démontre le jour de l`élection parce que c`est une personne une voix.
A certaines étapes, nous avons remarqué qu`il y a des miliciens qui vivent dans certaines localités de Lakota. Est-ce que cela n`est pas un sujet d`inquiétude, si oui, que fera le Pdci ?
Je n`ai pas vu les miliciens partout où nous sommes passés. Mais j`ai entendu dire que ces jeunes là-mêmes qui assuraient notre sécurité seraient des miliciens. A partir du moment qu`ils assurent la sécurité civile comme ça se fait d`habitude et qu`il n`y a pas eu de palabres, si c`est comme ça être miliciens, ce sont de bons miliciens. Mais j`entends par miliciens, des jeunes gens excités, extrémistes qui font ceci, qui font cela. Comme je n`ai pas vu cela, je dis que si eux sont des miliciens, ce sont des miliciens reconvertis au véritable esprit républicain et qui ont assuré pendant tout notre séjour la sécurité lors des meetings. C`est une très bonne chose, je les félicite.
Vous avez donné l`espoir à Lakota d`un lendemain meilleur avec le Pdci-Rda. Les populations qui l`ont bien perçu doivent-elles prendre cela comme de l`or ?
Elles doivent prendre ça comme la réalité. C`est ce que le Pdci a fait qu`ils ont connu par le passé. C`est ce que le Pdci fera avec les erreurs en moins que nous avons commises par le passé. Refaire l`école comme elle était, refaire la santé comme elle était, refaire les routes comme elles l`étaient, rentrer dans les infrastructures économiques, aider à la production paysanne etc. C`est des choses, des domaines bien connus du Pdci-Rda. Et ils savent tous très bien que ce qui existe aujourd`hui, c`est ce que le Pdci a laissé qui est en train de se dégrader au fil des jours. Cela, nous l`avons fait et le Pdci est encore capable de le faire en mieux en prenant en compte ce qui a pu exister comme erreur dans le passé.
Quelle était votre sentiment en revoyant Lakota ?
Un sentiment de désolation. Mais je n`étais pas plus désolé là qu`ailleurs puisque j`ai parcouru beaucoup de régions de Côte d`Ivoire. Comme le délabrement de la Côte d`Ivoire dans toutes les régions se ressemble, j`ai retrouvé Lakota comme une photocopie d`autres régions. Les voies dégradées, le manque de routes, la paupérisation prononcée, les gens qui souffrent et qui le disent, ça se lit sur le visage de tous. A Lakota comme à Guiglo, Korhogo, Abengourou, Bondoukou, comme partout. On sent cette désolation avec la crise que nous traversons chez tous les Ivoiriens. Lakota, malheureusement, n`a pas fait exception.
Que représente Lakota pour le Pdci-Rda quand on sait que dans vos messages, vous avez eu de la compassion pour cette population qui a perdu un de ses cadres en la personne du ministre Boga Doudou ?
Non, Lakota est aussi chère à nous que les autres régions. Nous faisons une tournée de sensibilisation. Malheureusement, on ne peut pas être dans toutes les régions en même temps. Mais nous apportons notre message de compassion et de promesse d`un avenir meilleur à toutes les populations ivoiriennes. Bien sûr, Lakota a, au plan humain, connu ce drame, le premier jour de la crise, il y a eu le décès d`un cadre ivoirien qui est Boga Doudou. Quand nous sommes allés à Biankouma, ce à quoi nous avons fait allusion, on a été chez le Général Guéi. Donc c`est un message peut être actualisé quant à Lakota, on a parlé de Boga Doudou. Car c`était chez lui. On est passé par son village plusieurs fois. Il y a un élément humain qu`on a soulevé là. Mais la perte des cadres dans cette crise d`un côté comme de l`autre est une chose que le Pdci fustige et qu`il ne souhaite pas voir se reproduise dans notre pays. Donc je crois que Lakota occupe la même place dans notre cœur que les autres régions que nous avons visitées. Il ne compte pas plus, il ne compte pas moins, il compte aussi bien que les autres.
Vous avez annoncé l`affichage des listes, la remise des cartes d`identité et des cartes d`électeur au cours du mois d`août-début septembre. Est-ce que vous réitérez ce même message aux populations ?
Bien sûr, les listes sont affichées dans toutes les régions. Les listes du traitement du contentieux électoral sur la liste provisoire c`est affiché partout et l`opération est en cours. Et quand le président Blaise Compaoré, facilitateur est passé au mois de février, il a donné 3 semaines pour la reprise du contentieux électoral sur la liste provisoire tant pour la période administrative que pour la période judiciaire. Mais c`est ce qui est en train de courir. Quand cette période sera terminée, on dressera la liste définitive qui va permettre l`établissement des cartes d`identité et des cartes d`électeurs qu`on va ensuite distribuer. Tout est en bonne voie parce que les listes sont affichées et sont aujourd`hui soumises au contrôle des populations.
Vous semblez très optimiste quant à l`organisation des élections cette année ?
Il faut d`abord être optimiste si on veut aboutir à un résultat positif qui plus est, cet optimisme est soutenu par des faits concrets qui se déroulent sur le terrain aujourd`hui. Parce que là, la Primature est en train de faire la vérification qu`avait exigée le camp présidentielle, je dis le contentieux sur la liste provisoire est en cours conformément à la décision du facilitateur au mois de février. Normalement, au bout de cela, c`est la liste définitive qui sort. Et puis à la dernière réunion des leaders dans le dialogue intrer-ivoirien, les leaders ont promis se retrouver dans quelques semaines pour nous proposer une date. Je ne crois pas qu`il ne sortira pas du mois d`octobre à ce qu`on souhaite. Il y a aujourd`hui, beaucoup plus de signes que les élections au plus tard au mois d`octobre seront possibles. Je suis confiant personnellement et je crois que grâce au dialogue qui se déroule entre les leaders ivoiriens, nous sortirons très bientôt de cette crise par des élections bien avant la fin de l`année.
Il y a beaucoup de sons de cloche au Pdci. On parle de tentative de déstabilisation au Pdci, de manque de débat au sein du parti, on réclame un congrès. Qu`en pensez-vous ?
Qu`est-ce que vous voulez que je dise sur ce sujet que le bureau politique du Pdci n`a pas eu à dire. Vos organes ont été à la réunion du Bureau politique du Pdci, il y a de faux débats qu`on crée à force d`en parler. Le Bureau politique s`est réuni. Le Bureau politique a réaffirmé une décision qui avait été déjà prise, qu`il n`y aura de congrès qu`après les élections. Ce Bureau politique a confirmé que son candidat, il l`a déjà choisi démocratiquement, il s`appelle Henri Konan Bédié. Que tous les militants du Pdci ne répondent pas à ceux qui veulent nous diviser. Qu`on reste ensemble pour ramener le Pdci au pouvoir avec son candidat. Je ne suis pas au-dessus du bureau politique, je ne suis que simple militant, je m`aligne sur cette décision du Bureau politique. Mais je pense que c`est à force de faire ce débat qui crée le problème. Pour moi, ce n`est plus un débat, le Bureau politique a tranché, les vrais militants du Pdci vont suivre la voie indiquée par le bureau politique.
Quel conseil avez-vous à donner à ces militants qui suscitent la polémique ?
Ce ne sont pas des militants. S`ils sont des militants, ils suivront les décisions du bureau politique. Parce qu`en dehors des congrès et des conventions, c`est le bureau politique qui décide. Le bureau politique s`est prononcé, vous étiez encore là. 21 personnes ont pris la parole ce jour-là. Elles se sont inscrites et elles ont parlé. On n`a empêché personne de parler, on n’a refusé la parole à personne. Un dialogue, le débat au niveau d`un parti politique, c`est au niveau de ses instances. C`est au niveau du comité de base, c`est au niveau de la section, c`est au niveau de la délégation ou bien c`est en réunion du Bureau politique. Mais le débat au sein d`un parti politique, ce n`est pas dans les journaux. Ce n`est pas au marché d`Adjamé, ce n`est pas dans la rue. Le Bureau politique s`est réuni, il a débattu, il a décidé, je pense que tout le reste… vous savez qu`on dit qu`on ne peut pas réveiller quelqu`un qui ne dort pas. Donc je ne vais pas répondre aux positions de mauvaise foi ou d`autres choses. Quelqu`un ne dort pas et vous voulez le réveiller.
Il y a eu des remous au sein de la maison du Pdci le jour de la réunion du Bureau politique. Quel est votre regard ?
Tout cela n`est pas nécessaire. Les remous. Ce n`est pas des choses à conseiller entre des frères d`un même parti, c`est à condamner. Nous devons nous respecter les uns les autres. Respecter les décisions de notre parti. On n`a pas besoin de s`insulter. On n`a pas besoin de s`humilier. Je pense qu`il faut rester digne et se respecter réciproquement. C`est une donnée de base qui contribue aussi à la démocratie. Parce que c`est parce qu`on se respecte que chacun peut dire ce qu`il pense sans risque de se faire insulter, de se faire frapper, de se faire ceci ou cela. Le débat doit être libre et ne doit attirer aucune inconduite de la part de qui que ce soit. Donc c`est des choses à ne pas conseiller, à ne pas encourager.
Le cinquantenaire cloche. Quelle est votre position sur la question ?
Ecoutez, le cinquantenaire est un anniversaire. Même si vous êtes en train de pleurer ou de rire, quand la date de votre anniversaire arrive, c`est la date de votre anniversaire. Vous n`allez pas déplacer ça. Parce que vous faites un palu en disant comme je suis malade aujourd`hui ce n`est pas la date de mon anniversaire. Non. Le 7 août, ça sera le 50e anniversaire de la naissance de la République de Côte d`Ivoire. Quelle allure donne-t-on à cet évènement ? C`est ce qui varie au niveau de chacun. En ce qui nous concerne comme d`ailleurs pour tout anniversaire, c`est le moment des bilans. Chacun rentre en soi et on fait le bilan de ce qu`on a fait des 50 ans et où nous en sommes aujourd`hui. Et on fait des projets pour l`avenir. Donc l`anniversaire, on ne va pas le déplacer. Le 7 août, qu`on soit dans la joie ou dans la peine, nous allons faire le bilan. Ça ne sera pas peut être aussi joyeux comme si tout était florissant. L`anniversaire aura lieu et chacun fêtera cet anniversaire à sa manière. Mais la meilleure manière, ce sera que nous devons nous asseoir pour faire le bilan. Qu`est-ce que nous avons fait de nos 50 ans d`indépendance ? Qu`est-ce que nous pouvons espérer pour demain ? C`est une question que tout Ivoirien, qu`il soit à la fête ou qu`il soit chez lui à la maison, devrait se poser.
Quel message aux militants et aux populations qui attendent impatiemment les élections ?
On comprend leur lassitude. Tout le monde est fatigué. Tous sans aucune exception. En ce qui concerne le Pdci-Rda, avec le Président Henri Konan Bédié, il s’associe à toutes les démarches qui peuvent permettre une sortie pacifique de la crise. Et comme je l`ai dit un peu plus haut, nous avons tous les signaux qui sont presque tous verts pour permettre des élections bien avant la fin de l`année. Je ne pense pas donner de date, je ne peux pas donner de mois. Mais nous travaillons en sorte que le plus tôt soit le mieux parce qu`il ne m`appartient pas d`annoncer de date. C`est la Commission électorale indépendante qui propose et c`est le chef de l`Etat qui prend le décret, qui fixe la date, qui convoque les électeurs au premier tour de la présidentielle. Mais nous travaillons pour que la souffrance des Ivoiriens prenne fin et que la confiance revienne entre les uns et les autres grâce aux élections démocratiques, fraternelles, pacifiques.
Interview réalisée par Diarrassouba Sory
Monsieur le Secrétaire général, vous venez de boucler une tournée d`une semaine dans le département de Lakota. Que peut-on retenir de ce déplacement ?
Je voudrais saisir cette occasion que vous m`offrez pour remercier tous ceux qui ont rendu possible cette visite dans le département de Lakota. D`abord les responsables de l`administration à qui nous avons rendu des visites de courtoisie à chaque fois que ça a été possible et qui nous ont prêté une oreille attentive et républicaine. Remercier ensuite les responsables politiques locaux du Pdci-Rda qui ont préparé cette visite qui s`est déroulée dans d`excellentes conditions à mon sens. Ce qu`il faut donc retenir, c`est qu`à Lakota, le Pdci-Rda pour lequel nous étions en mission est présent, grandement présent et que le travail qui reste à faire et qu`on doit faire tous les jours c`est un travail d`encadrement, de mobilisation et de remobilisation pour que le jour des élections, aucune voix ne manque à l`appel. C`est la leçon que je tire, le Pdci est présent dans le département de Lakota.
Revenez-vous donc satisfait de cette mission ?
Je reviens satisfait de cette tournée. L`atmosphère était véritablement démocratique puisqu`à Lakota, il n`y a pas que des militants du Pdci. Mais nous n`avons eu aucun incident de la part de quelque militant de quelque parti que ce soit. Tout s`est déroulé démocratiquement. Je pense que dans les foules qui venaient nous entendre, il y avait des militants d`autres partis politiques. Mais ils ont eu un comportement républicain. Il n`y a pas eu d`incident et je pense qu`il y a de quoi être satisfait, quand on tient compte de cet esprit républicain pourvu que cela dure et que les élections se déroulent dans la paix et dans le respect des droits et des devoirs de chacun. Que la démocratie, la vraie, c`est-à-dire la liberté d`expression, la liberté de choix, puisse se manifester quand le grand jour viendra. Mais le fait de n`avoir eu aucune inconduite de la part de qui que ce soit est pour nous un élément de satisfaction en plus du contenu de la mission qu’il nous a été donné de conduire.
Aviez-vous des appréhensions avant votre tournée à Lakota ?
Pas particulièrement puisque moi-même je suis de la région. Je sais qu`on veut en faire une région captive du Fpi. C`est une thèse en laquelle je ne crois plus après le bilan qu`on a du Fpi. Effectivement, le Fpi, dans nos régions, était très fortement implanté. Mais je crois que l`homme compare les situations. L`évolution de ces situations et les déçus du Fpi sont tellement légion dans le rang de ceux qui y avaient cru, qui avaient commencé à rêver avec eux qu’ils se rendent compte que la réelle politique est tout autre, c`est différent de "il n`y a qu`à faire ceci". Mais quand on a le pied au mur et qu`il faut le faire, c`est là qu`on voit la différence. J`ai tourné dans le pays akyé, j`ai tourné aussi dans le pays bété. Je sais ce qui se passe. J`ai tourné et bouclé le pays dida. Je crois qu`il y a des mythes qui sont tombés et chacun se rend compte de la réalité. Tout le monde est fatigué de cette situation difficile que traverse le pays et chacun voudrait voir la fin de cette période.
Est-ce à dire que le Bad (Bété, Akyé et Dida pour le Fpi) c`est fini ? Ou est-ce un mirage ?
Mirage, je crois plutôt. C`est devenu un mirage et je crois que cette région n`appartient pas plus au Fpi qu`au diable. C`est une région où la Côte d`Ivoire, toutes tendances confondues, a aussi ses militants et le Pdci a ses militants en grand nombre.
Monsieur le Secrétaire général, lors du meeting de clôture, la jeunesse a demandé une cohésion entre les cadres du Pdci parce que ces derniers ne s`entendent pas ?
A les écouter, il y aurait des problèmes de personnes entre les cadres. Mais Lakota n`est pas une exception. Dans beaucoup de régions du pays, on a toujours ces problèmes de positionnement, de leadership entre les cadres. Et notre appel a toujours consisté à ce qu`ils se tendent la main et leur expliquer que les rivalités malsaines ne peuvent servir la cause de personne et qu`ils se donnent la main. De toutes les façons, chacun, si le Pdci est vainqueur, aura de quoi à faire. Donc c`est de vaines querelles que ces querelles de positionnement qui font que quelquefois les gens se regardent en chiens de faïence. Mais je crois que ce n`est pas plus mal à Lakota qu`ailleurs. Dans beaucoup de régions, on a ces problèmes de positionnement. Mais c`est des choses qui se gèrent.
Au-delà de ces cris du cœur des jeunes, quel autre message des populations vous a touché ?
Ecoutez, les populations, au niveau de certains porte-parole, que ce soit des secrétaires ou des jeunes ont elles-mêmes fait le bilan de la refondation. Ce n`est pas nous qui avons préparé leur discours. C`est ce qu`ils ont senti qu`ils ont dit. Et je crois qu`à écouter ces discours, vous qui étiez avec moi à un certain moment donné, vous le savez je me suis contenté de répondre que si on pouvait traduire dans le dialecte ce que ceux qui m`avaient précédé venaient de dire, je pense que mon message je me serais abstenu. C`est cela qui fait plaisir, de se rendre compte que ceux a qui nous allons rendre visite, dans leur discours quelquefois nous précèdent et vont quelquefois plus loin sur l`état des lieux. A partir de ce moment, notre discours est plus facile à faire parce qu`il y a une compréhension préalable des différents éléments que nous exposons pour décrire et dépeindre l`état des lieux et ce que vit aujourd`hui la Côte d`Ivoire.
Vous avez dénoncé les empêchements de vote dans cette région de forêts. Mais est-ce qu`au-delà, le Pdci prend d`autres dispositions pour mettre fin à ce phénomène ?
La première disposition que nous prenons, c`est ce que vous avez entendu. Parce que, c`est chaque citoyen conscient de ses responsabilités et du rôle qu`il a à jouer au sein de sa nation par rapport à ses autres frères citoyens comme lui qui constitue le meilleur garant du respect de la liberté. On dit que la liberté de chacun commence où s`arrête celle d`autrui. Mais si vous-même, vous ne connaissez pas où s`arrête votre liberté, on peut toujours la reculer. Si vous ne dites pas halte, vous portez atteinte à ma dignité, atteinte à ma liberté. Donc les premières mesures à prendre, c`est d`expliquer à tous les citoyens comme vous l`avez entendu dire, qu`on soit autochtones ou qu`on soit allochtones, nous sommes tous des citoyens ivoiriens, égaux en droit et en devoir. Et qu`aucune personne ne peut empêcher un autre Ivoirien ou une autre Ivoirienne à exercer son droit de vote dans la liberté la plus totale. Vous savez, je suis allé plus loin en donnant l`exemple de gens qui sont députés en dehors de leur région d`origine. C`est ça la démocratie. Et la première chose donc c`est que nos parents peuvent prendre conscience de cela et tuer en eux la peur. La peur de la persécution, la peur de ceci, la peur de cela. Ce n`est pas parce qu`on est accueillis dans une région qu`on n`est pas citoyens comme ceux qui vous ont accueillis. Il peut avoir une parfaite harmonie entre les autochtones et les allochtones et les étrangers qui arrivent sans pour autant porter atteinte à la dignité humaine, la dignité de chacun. C`est ce que nous avons essayé de faire comprendre pendant ces 12 meetings tenus en une semaine. Mais ça ne devrait pas s`arrêter là. Nous devrons continuer à faire de la sensibilisation pour qu`ils comprennent et nous aurons recours à d`autres cadres qui, après moi, passeront dans ces régions de forêt où les empêchements de vote par le passé ont été un fait anti-démocratique pour qu`ils renforcent ce message et rassurent les parents, toutes origines ivoiriennes confondues. Pour que chacun où il se trouve en Côte d`Ivoire soit chez lui, je ne dis pas se sentir chez lui. Parce qu`il n`y a pas d`Ivoirien étranger en Côte d`Ivoire. Quand on est Ivoirien sur les 322.000km2, on est Ivoirien avec les mêmes droits et avec les mêmes obligations. Egal à tout autre citoyen. Et cette égalité dans la citoyenneté se démontre le jour de l`élection parce que c`est une personne une voix.
A certaines étapes, nous avons remarqué qu`il y a des miliciens qui vivent dans certaines localités de Lakota. Est-ce que cela n`est pas un sujet d`inquiétude, si oui, que fera le Pdci ?
Je n`ai pas vu les miliciens partout où nous sommes passés. Mais j`ai entendu dire que ces jeunes là-mêmes qui assuraient notre sécurité seraient des miliciens. A partir du moment qu`ils assurent la sécurité civile comme ça se fait d`habitude et qu`il n`y a pas eu de palabres, si c`est comme ça être miliciens, ce sont de bons miliciens. Mais j`entends par miliciens, des jeunes gens excités, extrémistes qui font ceci, qui font cela. Comme je n`ai pas vu cela, je dis que si eux sont des miliciens, ce sont des miliciens reconvertis au véritable esprit républicain et qui ont assuré pendant tout notre séjour la sécurité lors des meetings. C`est une très bonne chose, je les félicite.
Vous avez donné l`espoir à Lakota d`un lendemain meilleur avec le Pdci-Rda. Les populations qui l`ont bien perçu doivent-elles prendre cela comme de l`or ?
Elles doivent prendre ça comme la réalité. C`est ce que le Pdci a fait qu`ils ont connu par le passé. C`est ce que le Pdci fera avec les erreurs en moins que nous avons commises par le passé. Refaire l`école comme elle était, refaire la santé comme elle était, refaire les routes comme elles l`étaient, rentrer dans les infrastructures économiques, aider à la production paysanne etc. C`est des choses, des domaines bien connus du Pdci-Rda. Et ils savent tous très bien que ce qui existe aujourd`hui, c`est ce que le Pdci a laissé qui est en train de se dégrader au fil des jours. Cela, nous l`avons fait et le Pdci est encore capable de le faire en mieux en prenant en compte ce qui a pu exister comme erreur dans le passé.
Quelle était votre sentiment en revoyant Lakota ?
Un sentiment de désolation. Mais je n`étais pas plus désolé là qu`ailleurs puisque j`ai parcouru beaucoup de régions de Côte d`Ivoire. Comme le délabrement de la Côte d`Ivoire dans toutes les régions se ressemble, j`ai retrouvé Lakota comme une photocopie d`autres régions. Les voies dégradées, le manque de routes, la paupérisation prononcée, les gens qui souffrent et qui le disent, ça se lit sur le visage de tous. A Lakota comme à Guiglo, Korhogo, Abengourou, Bondoukou, comme partout. On sent cette désolation avec la crise que nous traversons chez tous les Ivoiriens. Lakota, malheureusement, n`a pas fait exception.
Que représente Lakota pour le Pdci-Rda quand on sait que dans vos messages, vous avez eu de la compassion pour cette population qui a perdu un de ses cadres en la personne du ministre Boga Doudou ?
Non, Lakota est aussi chère à nous que les autres régions. Nous faisons une tournée de sensibilisation. Malheureusement, on ne peut pas être dans toutes les régions en même temps. Mais nous apportons notre message de compassion et de promesse d`un avenir meilleur à toutes les populations ivoiriennes. Bien sûr, Lakota a, au plan humain, connu ce drame, le premier jour de la crise, il y a eu le décès d`un cadre ivoirien qui est Boga Doudou. Quand nous sommes allés à Biankouma, ce à quoi nous avons fait allusion, on a été chez le Général Guéi. Donc c`est un message peut être actualisé quant à Lakota, on a parlé de Boga Doudou. Car c`était chez lui. On est passé par son village plusieurs fois. Il y a un élément humain qu`on a soulevé là. Mais la perte des cadres dans cette crise d`un côté comme de l`autre est une chose que le Pdci fustige et qu`il ne souhaite pas voir se reproduise dans notre pays. Donc je crois que Lakota occupe la même place dans notre cœur que les autres régions que nous avons visitées. Il ne compte pas plus, il ne compte pas moins, il compte aussi bien que les autres.
Vous avez annoncé l`affichage des listes, la remise des cartes d`identité et des cartes d`électeur au cours du mois d`août-début septembre. Est-ce que vous réitérez ce même message aux populations ?
Bien sûr, les listes sont affichées dans toutes les régions. Les listes du traitement du contentieux électoral sur la liste provisoire c`est affiché partout et l`opération est en cours. Et quand le président Blaise Compaoré, facilitateur est passé au mois de février, il a donné 3 semaines pour la reprise du contentieux électoral sur la liste provisoire tant pour la période administrative que pour la période judiciaire. Mais c`est ce qui est en train de courir. Quand cette période sera terminée, on dressera la liste définitive qui va permettre l`établissement des cartes d`identité et des cartes d`électeurs qu`on va ensuite distribuer. Tout est en bonne voie parce que les listes sont affichées et sont aujourd`hui soumises au contrôle des populations.
Vous semblez très optimiste quant à l`organisation des élections cette année ?
Il faut d`abord être optimiste si on veut aboutir à un résultat positif qui plus est, cet optimisme est soutenu par des faits concrets qui se déroulent sur le terrain aujourd`hui. Parce que là, la Primature est en train de faire la vérification qu`avait exigée le camp présidentielle, je dis le contentieux sur la liste provisoire est en cours conformément à la décision du facilitateur au mois de février. Normalement, au bout de cela, c`est la liste définitive qui sort. Et puis à la dernière réunion des leaders dans le dialogue intrer-ivoirien, les leaders ont promis se retrouver dans quelques semaines pour nous proposer une date. Je ne crois pas qu`il ne sortira pas du mois d`octobre à ce qu`on souhaite. Il y a aujourd`hui, beaucoup plus de signes que les élections au plus tard au mois d`octobre seront possibles. Je suis confiant personnellement et je crois que grâce au dialogue qui se déroule entre les leaders ivoiriens, nous sortirons très bientôt de cette crise par des élections bien avant la fin de l`année.
Il y a beaucoup de sons de cloche au Pdci. On parle de tentative de déstabilisation au Pdci, de manque de débat au sein du parti, on réclame un congrès. Qu`en pensez-vous ?
Qu`est-ce que vous voulez que je dise sur ce sujet que le bureau politique du Pdci n`a pas eu à dire. Vos organes ont été à la réunion du Bureau politique du Pdci, il y a de faux débats qu`on crée à force d`en parler. Le Bureau politique s`est réuni. Le Bureau politique a réaffirmé une décision qui avait été déjà prise, qu`il n`y aura de congrès qu`après les élections. Ce Bureau politique a confirmé que son candidat, il l`a déjà choisi démocratiquement, il s`appelle Henri Konan Bédié. Que tous les militants du Pdci ne répondent pas à ceux qui veulent nous diviser. Qu`on reste ensemble pour ramener le Pdci au pouvoir avec son candidat. Je ne suis pas au-dessus du bureau politique, je ne suis que simple militant, je m`aligne sur cette décision du Bureau politique. Mais je pense que c`est à force de faire ce débat qui crée le problème. Pour moi, ce n`est plus un débat, le Bureau politique a tranché, les vrais militants du Pdci vont suivre la voie indiquée par le bureau politique.
Quel conseil avez-vous à donner à ces militants qui suscitent la polémique ?
Ce ne sont pas des militants. S`ils sont des militants, ils suivront les décisions du bureau politique. Parce qu`en dehors des congrès et des conventions, c`est le bureau politique qui décide. Le bureau politique s`est prononcé, vous étiez encore là. 21 personnes ont pris la parole ce jour-là. Elles se sont inscrites et elles ont parlé. On n`a empêché personne de parler, on n’a refusé la parole à personne. Un dialogue, le débat au niveau d`un parti politique, c`est au niveau de ses instances. C`est au niveau du comité de base, c`est au niveau de la section, c`est au niveau de la délégation ou bien c`est en réunion du Bureau politique. Mais le débat au sein d`un parti politique, ce n`est pas dans les journaux. Ce n`est pas au marché d`Adjamé, ce n`est pas dans la rue. Le Bureau politique s`est réuni, il a débattu, il a décidé, je pense que tout le reste… vous savez qu`on dit qu`on ne peut pas réveiller quelqu`un qui ne dort pas. Donc je ne vais pas répondre aux positions de mauvaise foi ou d`autres choses. Quelqu`un ne dort pas et vous voulez le réveiller.
Il y a eu des remous au sein de la maison du Pdci le jour de la réunion du Bureau politique. Quel est votre regard ?
Tout cela n`est pas nécessaire. Les remous. Ce n`est pas des choses à conseiller entre des frères d`un même parti, c`est à condamner. Nous devons nous respecter les uns les autres. Respecter les décisions de notre parti. On n`a pas besoin de s`insulter. On n`a pas besoin de s`humilier. Je pense qu`il faut rester digne et se respecter réciproquement. C`est une donnée de base qui contribue aussi à la démocratie. Parce que c`est parce qu`on se respecte que chacun peut dire ce qu`il pense sans risque de se faire insulter, de se faire frapper, de se faire ceci ou cela. Le débat doit être libre et ne doit attirer aucune inconduite de la part de qui que ce soit. Donc c`est des choses à ne pas conseiller, à ne pas encourager.
Le cinquantenaire cloche. Quelle est votre position sur la question ?
Ecoutez, le cinquantenaire est un anniversaire. Même si vous êtes en train de pleurer ou de rire, quand la date de votre anniversaire arrive, c`est la date de votre anniversaire. Vous n`allez pas déplacer ça. Parce que vous faites un palu en disant comme je suis malade aujourd`hui ce n`est pas la date de mon anniversaire. Non. Le 7 août, ça sera le 50e anniversaire de la naissance de la République de Côte d`Ivoire. Quelle allure donne-t-on à cet évènement ? C`est ce qui varie au niveau de chacun. En ce qui nous concerne comme d`ailleurs pour tout anniversaire, c`est le moment des bilans. Chacun rentre en soi et on fait le bilan de ce qu`on a fait des 50 ans et où nous en sommes aujourd`hui. Et on fait des projets pour l`avenir. Donc l`anniversaire, on ne va pas le déplacer. Le 7 août, qu`on soit dans la joie ou dans la peine, nous allons faire le bilan. Ça ne sera pas peut être aussi joyeux comme si tout était florissant. L`anniversaire aura lieu et chacun fêtera cet anniversaire à sa manière. Mais la meilleure manière, ce sera que nous devons nous asseoir pour faire le bilan. Qu`est-ce que nous avons fait de nos 50 ans d`indépendance ? Qu`est-ce que nous pouvons espérer pour demain ? C`est une question que tout Ivoirien, qu`il soit à la fête ou qu`il soit chez lui à la maison, devrait se poser.
Quel message aux militants et aux populations qui attendent impatiemment les élections ?
On comprend leur lassitude. Tout le monde est fatigué. Tous sans aucune exception. En ce qui concerne le Pdci-Rda, avec le Président Henri Konan Bédié, il s’associe à toutes les démarches qui peuvent permettre une sortie pacifique de la crise. Et comme je l`ai dit un peu plus haut, nous avons tous les signaux qui sont presque tous verts pour permettre des élections bien avant la fin de l`année. Je ne pense pas donner de date, je ne peux pas donner de mois. Mais nous travaillons en sorte que le plus tôt soit le mieux parce qu`il ne m`appartient pas d`annoncer de date. C`est la Commission électorale indépendante qui propose et c`est le chef de l`Etat qui prend le décret, qui fixe la date, qui convoque les électeurs au premier tour de la présidentielle. Mais nous travaillons pour que la souffrance des Ivoiriens prenne fin et que la confiance revienne entre les uns et les autres grâce aux élections démocratiques, fraternelles, pacifiques.
Interview réalisée par Diarrassouba Sory