Le Président Henri Konan Bédié à la jeunesse, samedi dernier - “Je vous invite à cultiver le dialogue, l’arme que nous a léguée le père fondateur du PDCI-RDA et de la Côte d’Ivoire moderne”

Monsieur le Secrétaire Général du PDCI-RDA; Honorables Membres des Instances du Bureau Politique, du Conseil politique et du Grand Conseil; M. le Président de la Jeunesse du PDCI, Madame la Présidente nationale des Femmes du PDCI, Mesdames et Messieurs les Responsables des Associations et Groupes de soutien au PDCI et à son Président, Militantes et Militants du PDCI-RDA; Sympathisantes et sympathisants du PDCI-RDA
La rencontre de ce jour était souhaitée autant par chacun de vous que par moi-même, en ce moment précis.
En effet, au moment où nous tenons notre réunion, les perspectives paraissent bonnes pour une reprise très prochaine des derniers réglages en vue de l’élection présidentielle qui, après tant de reports, n’est plus une vue de l’esprit.
Notre rencontre se tient par ailleurs au lendemain de la marche gigantesque qui était prévue pour le 15 mai 2010, et que nous avons dû reporter.
La rencontre se tient enfin après l’importante réunion du Bureau Politique de notre parti, qui a mis fin à l’atmosphère viciée qui avait commencé à s’installer et dont la conséquence était visiblement de nous distraire des problèmes réels auxquels nous devrions nous consacrer.
Il était par conséquent nécessaire que nous puissions nous rencontrer pour nous parler, nous comprendre et repartir sur des bases nouvelles.
L’occasion nous est ainsi donnée de nous concerter et d’envisager ensemble, les moyens de remporter cette élection.

Présidentielle
Depuis quelques jours, la Commission électorale indépendante, a informé la communauté nationale et internationale que la liste provisoire est disponible et peut être consultée. Par ailleurs, le contentieux électoral suit son cours et l’on peut espérer la publication, sous peu, de la liste définitive qui va ouvrir, sauf si d’autres entraves étaient encore trouvées, la voie à la fixation de la date pour le premier tour de l’élection présidentielle. Chers jeunes militants et responsables de groupes de soutien, face à certaines mésententes et une impression de désordre qui était perceptible dans vos rangs, j’ai instruit le premier ministre Duncan et une équipe de la direction du Parti, à entreprendre des discussions avec quelques groupes de jeunes. L’objectif de ces rencontres était de rechercher les voies et les moyens de vous amener à être ensemble, à travailler ensemble dans l’unité et la cohésion. En effet, outre le fait que le Pdci-Rda reste un parti organisé, cela ferait désordre si les jeunes, fer de lance de notre organisation, s’entredéchirent, surtout à la veille de consultations électorales dont l’importance n’échappe à aucun d’entre nous.
Selon le compte rendu qui m’a été fait, après les différentes concertations avec vous, outre la JPdci qui reste la structure spécialisée du parti responsable de cette tranche d’âge de notre formation politique, une plateforme des groupes et associations de soutien, dont les structures restent autonomes a été mise sur pied. Je vous félicite tous pour votre esprit de dépassement, votre engagement dans cette voie qui reste la seule susceptible de nous mener à notre objectif commun. Le report de la marche du 15 mai 2010 par le premier ministre Alassane Ouattara, Président du Rassemblement des Républicains et moi-même, n’a certes pas été du goût de tous et je l’ai déjà dit, la déception de beaucoup parmi vous. Cette déception, cette frustration se comprennent aisément et je salue la détermination avec laquelle vous vous êtes engagés pour préparer la dite marche afin d’exprimer votre ras-le-bol devant les manigances récurrentes de Gbagbo Laurent et du camp présidentiel. J’ai donné en son temps, les justifications de l’acte que nous avons posé, la première raison est qu’il ne fallait pas, en tant que disciple d’Houphouët-Boigny, et ayant occupé les fonctions que vous savez, envoyer certains parmi vous à l’abattoir sinon au cimetière, ce qui était tout à fait possible surtout que nous avons affaire à un pouvoir sanguinaire qui ne recule devant rien et l’a montré à plusieurs reprises. Prendre le pouvoir dans ces conditions, c’est-à-dire dans la rue, nous assimilerait à ceux que nous combattons aujourd’hui. Nous avons toujours proscrit ce mode d’accession au pouvoir comme étant anti-démocratique. Enfin, vous devez, dans la position qui est la vôtre, nous accorder un minimum de confiance, car militer, c’est aussi cela.

Congrès du PDCI avant les élections, velléités de candidatures au PDCI
Le 14 juillet 2010, le Bureau Politique de notre parti, organe de décision entre les Congrès, s’est réuni sur ma convocation pour examiner d’une part, le souhait de certains militants de tenir un Congrès et d’autres part, d’envisager d’autres candidatures à la présidentielle. Vous connaissez les résultats de cette réunion qui a conclu au fait qu’il n’y aurait pas de congrès avant les élections et qu’il n’y aurait pas d’autre candidature du parti, en dehors de celle d’Henri Konan Bédié.
Notre rencontre de ce jour était donc, vous le voyez, nécessaire. Elle va surtout me permettre de vous donner votre feuille de route, pour les quelques mois qui nous séparent de l’élection présidentielle, maintenant que de l’ordre a été instauré dans nos rangs

Mes chers jeunes, militantes et militants,
Les tenants actuels du pouvoir ne sont pas prêts à aller aux élections. Peu de personnes me croyaient lorsque je le disais au cours de mes tournées aussi bien à Abidjan qu’à l’intérieur du pays. Les entraves diverses, les reports successifs, la dissolution du gouvernement et de la commission électorale indépendante, étaient destinés à maintenir ce régime destructeur le plus longtemps possible dans cette position qui l’arrange. Mais aussi longtemps que le jour succède à la nuit, ces consultations se feront et nous devons nous y préparer. Le découragement qui peut vous avoir gagné, participe de cette démarche dont l’objectif est de vous endormir afin que, ayant trompé votre vigilance, ils puissent continuer impunément à profiter de cette situation devenue pour nous interminable ! Votre rôle est essentiel. Le PDCI-RDA a toujours fait une place de choix aux jeunes depuis le MEECI jusqu’à la JPDCI. Ce rôle est crucial en période électorale car, si les adultes votent effectivement, ce sont les jeunes, parce qu’ils sont robustes, sont porteurs d’un idéal, parce qu’ils ont la vie devant eux, mettent leur énergie, leur détermination, leur fougue et leur jeunesse pour faire campagne. Les périodes d’incertitude que nous avons traversées, la modicité des moyens dont nous disposons ont pu, peut-être, réduire quelque peu les activités de notre parti. Mais en dépit de cette situation qui a caractérisé notre formation politique depuis le coup d’état, nous avons toujours gardé la conviction de disposer en vous d’une jeunesse consciente, conquérante et dynamique.
La discipline est la force des armées, a-t-on coutume de dire. C’est la raison pour laquelle, j’en appelle en tout premier lieu, à l’union, à la cohésion, à l’esprit d’équipe et à la fraternité en votre sein tout comme je le souhaite au sein du parti. Je vous invite à cultiver le dialogue, l’arme que nous a léguée le père fondateur du PDCI-RDA et de la Côte d’Ivoire moderne, Félix Houphouët-Boigny qui disait que le dialogue est l’arme des forts et non des faibles. Il faut savoir se mettre au dessus des clivages et aller à l’essentiel. En cette période de précampagne, je sais que nous pouvons compter sur vous et sur vos structures respectives pour assurer le succès du parti à ces consultations électorales. Je veux compter sur vous pour mener une action vigoureuse en direction des différentes cibles que vous avez, vous-mêmes, choisi d’encadrer. Je pense notamment aux jeunes de plus de dix-huit ans qui votent cette année pour la première fois. Ils ignorent tout de notre parti et de ses faits d’arme. Il vous appartient de leur porter l’information et mieux, les amener à avoir la même vision des choses que nous. Vous devez naturellement vous intéresser à la jeunesse scolaire et universitaire qui, malheureusement, a de la difficulté à s’exprimer à cause du terrorisme des étudiants de la FESCI. Je veux pouvoir compter sur vous pour l’encadrement de cette majorité silencieuse, sur les campus universitaires, dans les grandes écoles et même dans les établissements d’enseignement du secondaire. Vous avez également la jeunesse des villes et des campagnes, la jeunesse déscolarisée, au chômage ou à la recherche d’un premier emploi. Elle peut et doit pouvoir trouver, auprès de vous, une source d’espoir, parce que vous aurez à cœur de l’approcher, de lui parler et de mettre en exergue tout en mains la gestion des affaires de l’Etat. Ceci fait partie de notre programme de gouvernement, c’est notre mission. Les meetings sont certes nécessaires, mais votre action sera plus efficace si vous engagez un véritable corps à corps avec les éléments des différentes cibles que vous encadrez. En l’espèce, le porte-parole ou les réunions par petits groupe, paraissent plus utiles. En cette période de précampagne, la consigne est d’investir le pays, les régions, les départements, les villes, les villages et les hameaux, bref, d’aller partout où se trouvent des citoyens, qu’ils soient ou non, militants de notre parti. Je vous invite, chacun dans le secteur où il a décidé d’agir, de transformer notre majorité sociologique en une majorité électorale. Montrez-moi que vous maîtrisez ces différentes catégories de jeunes et que, dans le décompte final, par votre action, ils se sont tournés vers le seul parti qui est certain de leur apporter le bonheur auquel ils aspirent. Je veux pouvoir compter sur vous. Faites cela dans l’union, la concorde et la paix. Soyez des combattants, des soldats intrépides et pacifiques. Je vous demande, jeunes du PDCI-RDA, jeunes de Côte d’Ivoire, d’aller porter la nouvelle partout. Dites à tous que le candidat de votre choix est Henri Konan Bédié, candidat du PDCI-RDA pour le retour à la prospérité, au progrès pour tous, pour le bonheur partagé. Dites-leur que la jeunesse est notre espoir, l’avenir de la Côte d’Ivoire. C’est sur cette jeunesse que le PDCI-RDA et son candidat, Henri Konan Bédié, comptent pour faire la Côte d’Ivoire de demain. Je vous remercie.
Henri Konan Bédié
Président du PDCI-RDA
La réponse de Bédié aux jeunes
Chers jeunes du Pdci, des groupes de soutien, nous venons de connaître la fin du débat que nous vous avons promis. Je voudrais, à ce titre, remercier tous les intervenants à ce débat. Leurs contributions ont été appréciées, et je voudrais encore, au nom des responsables du parti, les remercier de leur soutien. Au terme du débat, vous pouvez faire votre analyse selon la méthode dite de l’étude de cas, et en ce moment-là vous vous rendrez compte de ce que les interventions convergent vers la nécessité de l’union et de la discipline au sein de la Jpdci, au sein des structures de jeunesses, des mouvements de soutien tout comme au sein du grand parti. Que les interventions convergent, vers le maintien d’une candidature unique au Pdci pour l’élection prochaine. En troisième lieu, que les idées convergent vers la nécessité de continuer la campagne de proximité jusqu’au jour des élections. Les interventions ont mis en relief la nécessité de la mobilisation des jeunes pour une victoire attendue mais aussi de renouveler la promesse du parti et promis de porter partout le message du progrès pour tous et du bonheur pour chacun ; message au peuple de Côte d’Ivoire. Les débats ont mis en lumière les carences de la refondation et l’état de dégradation avancée de la Côte d’Ivoire. Il a été fait appel aux jeunes, qu’on appelle les nouveaux majeurs, pour qu’ils participent à la libération de Côte d’voire par les urnes. Voici l’essentiel de ce que nous tirons des débats de cette journée. Je voudrais une fois encore remercier notre jeunesse de Côte d’Ivoire, la jeunesse du Pdci, pour sa mobilisation et la pertinence de ses propos, merci de cette journée, de cette rencontre qui a été un véritable succès. Merci à vous tous !
Propos retranscrits par
Jérôme N’dri
PH : Mélèdje T