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Art et Culture Publié le mardi 3 août 2010 | L’expression

Marabouts, féticheurs, voyants, sorciers - Tous dans la publicité

Le secteur de la publicité semble n’avoir plus de secret pour les spécialistes des sciences occultes. Marabouts, féticheurs, voyants, sorciers, etc., se sont jetés à la chasse aux clients en utilisant toutes les formes de communication.

Qui a dit que sciences occultes et Ntic ne font pas bon ménage ? Si l’importance de ces nouvelles technologies de l’information et de la communication n’est plus à démontrer, elle semble avoir gagné des secteurs d’activité jusque-là insoupçonnés. Le bouche-à-oreille, qui a si bien fonctionné dans certaines professions qui ont cultivé le secret à l’excès, est en train d’être remplacé petit à petit par les Ntic. Les voyants, marabouts, devins, féticheurs exerçant en Côte d’Ivoire se sont mis à la communication tous azimuts. Changement de mentalités ou désir de suivre le rythme d’un monde en perpétuelle évolution ? Toujours est-il que tous les moyens de communication - radio, presse écrite, internet – sont littéralement «assaillis» par les marabouts, féticheurs, voyants et autres spécialistes des sciences occultes, toujours en quête d’une clientèle abondante.
La salle d’attente du cabinet de Koné Lacina Sounoukou ne désemplit pas. Une foule de patients – hommes, femmes, jeunes, vieux – se bouscule à sa porte, attirée par ses traitements. Pour ce voyant, originaire de Korhogo et installé dans la commune d’Abobo, cette affluence est aussi bien le résultat de sa compétence que le fruit de ses annonces. Il sollicite à cet effet des insertions dans plusieurs journaux. «C’est une manière de nous faire connaître et de faire savoir ce que nous faisons», explique-t-il.
Comme Koné Lacina Sounoukou, plusieurs voyants, guérisseurs, marabouts – en un mot, adeptes des sciences occultes – se sont ouvert des lucarnes sur le monde visible, dans la chasse aux clients. T. L., rencontrée, dans la salle d’attente du voyant, explique que c’est la première fois qu’elle se rend chez lui. «Je n’étais jamais venue ici auparavant. J’ai vu son annonce dans un journal de la place et j’ai pensé qu’il peut m’aider à résoudre mon problème», témoigne, à sa «sortie d’audience», cette habitante de Yopougon.
Un autre voyant, « Grand Maître Mazur », installé à Yopougon quartier Maroc communique efficacement. En plus des espaces dans la presse, il dispose d’un portail internet régulièrement à jour. Interactif, il permet au voyant de s’occuper de sa clientèle même lorsqu’il est en déplacement comme c’est le cas actuellement. «Il est en voyage pour un mois», explique son assistante. Pour la célèbre voyante Touré Massandjé, située à quelques encablures du cabinet de Maître Mazur, «faire de la publicité ne doit pas être le fait des voyants». Elle explique sa présence dans les journaux par le fait de personnes reconnaissantes. Celles-ci lui font l’amitié de «faire gratuitement» sa publicité. Pour elle, «la sauce qui est bonne n’a pas besoin de publicité, les gourmets viennent d’eux-mêmes». Quelle réaction l’autorité de régulation a-t-elle face à cette corporation qui prend de plus en plus de place dans les média ? Alors que des sources – qui ont réclamé l’anonymat – indiquent que les voyants ont la possibilité de faire des réclames publicitaires, les autorités du Conseil supérieur de la publicité ont demandé qu’un courrier leur soit d’abord adressé pour se prononcer sur la question. Dans tous les cas, les voyants, eux, ne les ont pas attendus pour se faire connaître.
M’Bah Aboubakar
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