Hadja Afsetou Augustine Sonan, fondatrice et DG de l’Institut de Commerce et de Management, a organisé le 28 juillet une conférence sur « l’Importance de l’Arabe dans le Monde, Aujourd’hui », sous le parrainage de Cissé Ibrahim Bacongo, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique, dans la salle des Conférences du Ministère des Affaires Etrangères.
Le professeur Tera Kalilou et l’Iman et Oustaz Diakité Ousmane, Secrétaire général du Cosim ont été choisis pour présenter ce thème. L’universitaire, linguiste de formation a parlé de l’influence de l’Arabe dans le monde quand l’iman Diakité s’est appesanti sur la langue arabe en Côte d’Ivoire.
Pour camper leurs sujets, les deux hommes ont choisi une approche diachronique et analytique à la fois.Pr Tera Kalilou, parlant de l’identité de l’Arabe, a classé cette langue comme une langue sémitique, proche de l’hébreu et de l’amharique. L’amharique est parlé par les éthiopiens, les Cyriaques en syrie et au Proche-Orient. Tout comme l’Araméen parlé du temps de Jésus-Christ et au Proche-Orient. Cet Araméen, sert encore de langue liturgique dans quelques villages des montagnes du Liban.Il fait remonter l’origine de l’Arabe à ses ancêtres que sont le Mésopotamien, l’Araméen, le Syriaque, l’Arabe ancien yéménite. Tera Kalilou fait remarquer que Abraham parlait une langue qui a donné l’hébreu et l’Arabe. Au 2è siècle après Jésus-Christ, la langue Arabe prend sa personnalité surtout au Yémen, se répand dans toute l’Arabie Saoudite jusqu’au sud de la Syrie, en Irak et couvrait avec l’arrivée du prophète Mahomet, déjà le sud de la Péninsule Arabique et de l’Irak. Au 21è siècle, il se parle en Asie et en Afrique.
Dans l’état actuel des choses, Tera Kalilou, au sujet de la manifestation de la langue arabe sous plusieurs formes, distingue entre l’Arabe classique, l’Arabe standard et l’Arabe dialectal. Ces trois forment sont différentes dans leur but les unes des autres. L’arabe classique était parlée du temps de Mahomet. L’arabe standard, est la langue de communication moderne dont les Egyptiens sont des adeptes. Cette langue va connaître une expansion en Asie (Moyen-Orient), Afrique du Nord et de l’Est. On dénombre une minorité Arabe en Iran. Mais cette langue se parle en Irak, en Syrie, en Arabie Saoudite, dans la Péninsule Arabique (Yémen, Oman). En Afrique du Nord (Egypte, Libye, Tunisie, Maroc, Algérie) en Mauritanie, au Soudan, au Tchad, en Somalie, à Djibouti. Soit 300 millions de locuteurs, moins les Arabophones du Tchad et ceux du nord du Mali.. Selon les différents critères de classification, l’Arabe occupe le 4è ou le 9è rang au niveau des langues dans le monde.
Relativement à l’importance de l’Arabe dans le monde, le conférencier a d’entrée de propos mis l’accent sur l’Arabe, langue liturgique de l’Islam et du Christianisme. Ce sont de ce fait 1 milliard 300millions de musulmans et de non musulmans dans le monde qui utilisent cette langue liturgique et spirituelle. Les chrétiens du monde Arabe notamment au Liban, en Irak, en Palestine utilisent l’Arabe pour leurs prières liturgiques. L’Arabe, est une langue de civilisation et de culture, c’est la clé de la civilisation universelle et cela se voit dans l’histoire, dans la littérature et dans la philosophie, relève Tera Kalilou. Il reconnaît qu’il y a eu les civilisations romaine, grecque,égyptienne et mésopotamienne, mais l’Arabe souligne-t-il, a servi à l’islamisation de Damas (Syrie) de Bagdad (Irak) du Caire (Egypte) qui étaient des pôles économiques du monde à une certaine époque. Pour lui, tout bon chercheur ou historien devrait apprendre l’Arabe pour avoir accès aux textes historiques et mieux les comprendre. Il note par exemple que la philosophie grecque avait disparu au Moyen-âge, mais qu’il a fallu des intellectuels arabes avec leurs écrits en philosophie, en histoire, en littérature pour développer des idées et donner au monde d’avoir accès aux textes de première main. L’Arabe est aussi une langue scientifique qui a concouru au développement et à la promotion de la linguistique, des mathématiques, de la médecine, des sciences physiques et de la nature. Le professeur indique que 40% du vocabulaire malinké est influencé par l’Arabe comme des dialectes ivoiriens (Baoulé, Akyé, Beté) dont les usagers ont eu contact avec les commerçants. Le zéro crée par l’Arabe a permis de compenser les limites de la numérotation romaine. C’est en associant le zéro à quelque chose qu’on a pu avoir le chiffre qui vient de l’arabe. Devant l’échec du système capitaliste qui recherche le profit sans la moindre éthique, et qui a accouché de la crise financière devenue ensuite économique avec des conséquences sociales importantes en Europe et en Asie, ce sont les finances alternatives ou les finances islamiques qui viennent sauver le monde. Dans ce monde dominé par l’économique, le monde arabe joue un rôle important dans ce monde marchand. On ne saurait donc marginaliser l’arabe qui permet d’aller vers le centre à côté de l’anglais, du chinois, du français. L’Arabe a une valeur marchande et 80% des informations sur le net sont en anglais et en Arabe. Les grands medias RFI,BBC, CNN, Voix de l’Amérique, France 24 ont toutes leurs tranches d’émissions en Arabe en plus des médias typiques arabes comme Al Jazira et Al Arabia.
L’imam Diakité Ousmane, a fait remonter l’histoire de la pénétration de l’islam en Côte d’Ivoire à 1000 ans avec l’Arabe comme la première langue écrite avant la colonisation. Dans les localités de Kong, de Mankono et de Samatiguila, il existait les trois niveaux d’enseignement de cette langue, malheureusement combattu par la colonisation. Il a pour dénoncer les survivances des comportements de la colonisation que jusqu’en 1993, l’enseignement confessionnel islamique (école franco-arabe) était sous la tutelle du Ministère de l’Intérieur plutôt que de celle de l’éducation nationale. Il a poussé un cri de cœur pour que l’Etat dans son rôle régalien puisse se pencher sur le cas de 1.500.000 jeunes ivoiriens qui étudient dans les medersas (école franco-arabe) et qui après le certificat d’études primaires, ne sont plus intégrés dans le système éducatif national et qui se retrouvent dans la rue, menaçant à terme la stabilité de la Côte d’Ivoire. Il demande à l’Etat d’imposer aux fondateurs des medersas, le programme national pour garantir des débouchés à ces enfants. Il a par ailleurs insisté sur le fait que l’Arabe est une langue qu’on apprend comme l’anglais, l’allemand, l’espagnol, le chinois et le portugais, le latin et le grec dans notre système éducatif. Il a vivement recommandé que l’on évite cet amalgame qui veut que parler l’arabe, c’est pratiquer la religion musulmane.
Franck A. Zagbayou
zagbayou@fratmat.info
Le professeur Tera Kalilou et l’Iman et Oustaz Diakité Ousmane, Secrétaire général du Cosim ont été choisis pour présenter ce thème. L’universitaire, linguiste de formation a parlé de l’influence de l’Arabe dans le monde quand l’iman Diakité s’est appesanti sur la langue arabe en Côte d’Ivoire.
Pour camper leurs sujets, les deux hommes ont choisi une approche diachronique et analytique à la fois.Pr Tera Kalilou, parlant de l’identité de l’Arabe, a classé cette langue comme une langue sémitique, proche de l’hébreu et de l’amharique. L’amharique est parlé par les éthiopiens, les Cyriaques en syrie et au Proche-Orient. Tout comme l’Araméen parlé du temps de Jésus-Christ et au Proche-Orient. Cet Araméen, sert encore de langue liturgique dans quelques villages des montagnes du Liban.Il fait remonter l’origine de l’Arabe à ses ancêtres que sont le Mésopotamien, l’Araméen, le Syriaque, l’Arabe ancien yéménite. Tera Kalilou fait remarquer que Abraham parlait une langue qui a donné l’hébreu et l’Arabe. Au 2è siècle après Jésus-Christ, la langue Arabe prend sa personnalité surtout au Yémen, se répand dans toute l’Arabie Saoudite jusqu’au sud de la Syrie, en Irak et couvrait avec l’arrivée du prophète Mahomet, déjà le sud de la Péninsule Arabique et de l’Irak. Au 21è siècle, il se parle en Asie et en Afrique.
Dans l’état actuel des choses, Tera Kalilou, au sujet de la manifestation de la langue arabe sous plusieurs formes, distingue entre l’Arabe classique, l’Arabe standard et l’Arabe dialectal. Ces trois forment sont différentes dans leur but les unes des autres. L’arabe classique était parlée du temps de Mahomet. L’arabe standard, est la langue de communication moderne dont les Egyptiens sont des adeptes. Cette langue va connaître une expansion en Asie (Moyen-Orient), Afrique du Nord et de l’Est. On dénombre une minorité Arabe en Iran. Mais cette langue se parle en Irak, en Syrie, en Arabie Saoudite, dans la Péninsule Arabique (Yémen, Oman). En Afrique du Nord (Egypte, Libye, Tunisie, Maroc, Algérie) en Mauritanie, au Soudan, au Tchad, en Somalie, à Djibouti. Soit 300 millions de locuteurs, moins les Arabophones du Tchad et ceux du nord du Mali.. Selon les différents critères de classification, l’Arabe occupe le 4è ou le 9è rang au niveau des langues dans le monde.
Relativement à l’importance de l’Arabe dans le monde, le conférencier a d’entrée de propos mis l’accent sur l’Arabe, langue liturgique de l’Islam et du Christianisme. Ce sont de ce fait 1 milliard 300millions de musulmans et de non musulmans dans le monde qui utilisent cette langue liturgique et spirituelle. Les chrétiens du monde Arabe notamment au Liban, en Irak, en Palestine utilisent l’Arabe pour leurs prières liturgiques. L’Arabe, est une langue de civilisation et de culture, c’est la clé de la civilisation universelle et cela se voit dans l’histoire, dans la littérature et dans la philosophie, relève Tera Kalilou. Il reconnaît qu’il y a eu les civilisations romaine, grecque,égyptienne et mésopotamienne, mais l’Arabe souligne-t-il, a servi à l’islamisation de Damas (Syrie) de Bagdad (Irak) du Caire (Egypte) qui étaient des pôles économiques du monde à une certaine époque. Pour lui, tout bon chercheur ou historien devrait apprendre l’Arabe pour avoir accès aux textes historiques et mieux les comprendre. Il note par exemple que la philosophie grecque avait disparu au Moyen-âge, mais qu’il a fallu des intellectuels arabes avec leurs écrits en philosophie, en histoire, en littérature pour développer des idées et donner au monde d’avoir accès aux textes de première main. L’Arabe est aussi une langue scientifique qui a concouru au développement et à la promotion de la linguistique, des mathématiques, de la médecine, des sciences physiques et de la nature. Le professeur indique que 40% du vocabulaire malinké est influencé par l’Arabe comme des dialectes ivoiriens (Baoulé, Akyé, Beté) dont les usagers ont eu contact avec les commerçants. Le zéro crée par l’Arabe a permis de compenser les limites de la numérotation romaine. C’est en associant le zéro à quelque chose qu’on a pu avoir le chiffre qui vient de l’arabe. Devant l’échec du système capitaliste qui recherche le profit sans la moindre éthique, et qui a accouché de la crise financière devenue ensuite économique avec des conséquences sociales importantes en Europe et en Asie, ce sont les finances alternatives ou les finances islamiques qui viennent sauver le monde. Dans ce monde dominé par l’économique, le monde arabe joue un rôle important dans ce monde marchand. On ne saurait donc marginaliser l’arabe qui permet d’aller vers le centre à côté de l’anglais, du chinois, du français. L’Arabe a une valeur marchande et 80% des informations sur le net sont en anglais et en Arabe. Les grands medias RFI,BBC, CNN, Voix de l’Amérique, France 24 ont toutes leurs tranches d’émissions en Arabe en plus des médias typiques arabes comme Al Jazira et Al Arabia.
L’imam Diakité Ousmane, a fait remonter l’histoire de la pénétration de l’islam en Côte d’Ivoire à 1000 ans avec l’Arabe comme la première langue écrite avant la colonisation. Dans les localités de Kong, de Mankono et de Samatiguila, il existait les trois niveaux d’enseignement de cette langue, malheureusement combattu par la colonisation. Il a pour dénoncer les survivances des comportements de la colonisation que jusqu’en 1993, l’enseignement confessionnel islamique (école franco-arabe) était sous la tutelle du Ministère de l’Intérieur plutôt que de celle de l’éducation nationale. Il a poussé un cri de cœur pour que l’Etat dans son rôle régalien puisse se pencher sur le cas de 1.500.000 jeunes ivoiriens qui étudient dans les medersas (école franco-arabe) et qui après le certificat d’études primaires, ne sont plus intégrés dans le système éducatif national et qui se retrouvent dans la rue, menaçant à terme la stabilité de la Côte d’Ivoire. Il demande à l’Etat d’imposer aux fondateurs des medersas, le programme national pour garantir des débouchés à ces enfants. Il a par ailleurs insisté sur le fait que l’Arabe est une langue qu’on apprend comme l’anglais, l’allemand, l’espagnol, le chinois et le portugais, le latin et le grec dans notre système éducatif. Il a vivement recommandé que l’on évite cet amalgame qui veut que parler l’arabe, c’est pratiquer la religion musulmane.
Franck A. Zagbayou
zagbayou@fratmat.info