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Politique Publié le mardi 3 août 2010 | Le Patriote

Dérives langagières du président du FPI au Nord - Affi N’guessan fait campagne pour Ouattara

© Le Patriote Par DR
Sortie de crise: les accords politiques de Ouagadougou mis à rude épreuve
Photo d`archives. Le président Pascal Affi N`Guessan (FPI)
« Savoir se taire, préserve de la calamité ». Assurément, le président du Front Populaire Ivoirien n’a pas fait sienne, cette vérité du « sage de Marcory », Ahmadou Hampaté Bah. En errance dans le Nord du pays pour le compte de son candidat à la prochaine présidentielle, Pascal Affi N’guessan, à travers ses attaques, ses injures et dérives langagières, fait exactement le contraire de ce qui lui a été confié. Il bat campagne pour le candidat Alassane Ouattara. Oubliant sans doute que « nul n’est constructif dans le blâme et l’anathème outrancier », l’homme se donne en spectacle, précisément dans la posture du « fou du roi », qui amuse durablement la galerie. Comment comprendre qu’on puisse vouloir le suffrage des parents et insulter le fils. Le faisant, Pascal Affi N’guessan ne se rend pas compte qu’il porte la cognée à ses hôtes. C’est la démarche de « l’étranger qui a des gros yeux mais qui ne voit pas ». A vue d’œil donc, il faut inscrire l’éthique et la morale en politique. Elles sont les marques distinctives des grands hommes. A preuve, quand le Président du RDR était en tournée dans le centre-ouest de la Côte d’Ivoire, région du Chef de l’Etat, il n’a jamais proféré des injures à l’endroit de ce dernier. Mieux, il n’a de cesse de prôner une campagne civilisée, convaincu que son pays a plus besoin de paix et de réconciliation de ses filles et fils, pour fermer définitivement la parenthèse de la crise. C’est pourquoi, partout où il est passé, Alassane Ouattara a mis en avant les grands pans de son programme de renaissance et de reconstruction de son pays. Comme il l’a fait pendant sa primature, de 1990 à 1993. Là où Ouattara met en avant la force des arguments, pour séduire l’électorat, Affi N’guessan et le FPI brandissent l’argument de la violence sous toutes ses formes. La différence est nette entre les deux conceptions de la politique. Dans le fond, Affi N’guessan fait un mauvais procès à l’ancien DGA du Fonds Monétaire International. Celui de déclarer de façon puérile que Ouattara n’a pas construit Kong, Gbéleban, Odienné et le Nord. De même que Ouattara n’a pas à crier sur tous les toits ce qu’il fait pour ses parents et frères, de même il est loisible pour les Ivoiriens de comprendre que la vocation d’un opposant n’est pas de construire le pays. C’est un lieu commun que le développement des régions, la construction des routes, des hôpitaux et des écoles reviennent à l’Etat. C’est le régime Gbagbo qui doit réaliser des projets pour le Nord, région à part entière de la Côte d’Ivoire. Un opposant propose son programme de gouvernement à ces compatriotes, dans l’attente de l’accession au pouvoir pour le mettre en pratique pour le bien être de ses concitoyens. Laurent Gbagbo, du temps de l’opposition, le disait à juste titre : « le pouvoir gouverne, l’opposition s’oppose ». Alassane Ouattara n’a donc rien inventé. En se méprenant de la sorte, si piteusement du reste, Affi N’guessan affirme clairement que le FPI est un parti tribaliste, dont le vrai patron n’est pas « le président de tous les Ivoiriens ». Il l’a clairement dit dès la survenue de la guerre en des termes qui ont choqué plus d’un Ivoirien : « je détiens la Côte d’Ivoire utile ». Décrypté, ce message donne ceci : le Nord est inutile et je n’ai que faire de ses populations. Comme si cela n’était pas suffisamment grave, il a dit de plus belle : « la rébellion s’est installée là où les populations étaient d’accord ». C’est fort de cela que pendant sa décennie à la tête du pays , les dirigeants du FPI ont mis le Nord sous l’éteignoir, préférant utiliser l’argent des Ivoiriens à transformer leur village et à se construire des châteaux, signes ostensibles de mauvaise gouvernance. Au contraire d’Alassane Ouattara qui, pendant sa primature, ne s’est jamais départi de sa fonction d’homme d’Etat, n’ayant à l’esprit que le développement harmonieux de toute la Côte d’Ivoire. Partout dans le pays, les populations ont bénéficié de construction d’universités, d’écoles, d’hôpitaux, de dispensaires, de centres de santé, de logements… L’unique palais de la culture qui se trouve à Abidjan est également son œuvre. C’est fort de cela que ses compatriotes veulent le voir à la tête du pays, pour inaugurer une nouvelle ère de prospérité, qui tourne le dos au temps du tribalisme, du clientélisme qui se précise sous le règne de Laurent Gbagbo. Au total, à travers son discours bien réducteur, Affi n’guessan enfonce davantage le FPI présenté comme un parti tribal, clanique, à la gouvernance approximative et improvisée. Tout le boucan qu’il fait en ce moment au Nord concourt véritablement à discréditer Laurent Gbagbo et à faire la campagne d’Alassane Ouattara, que ses différentes sorties confortent dans sa position d’ « homme de la situation » en Côte d’Ivoire.

Bakary Nimaga
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