Saïoua était en fête vendredi dernier. Lors de la cérémonie de célébration organisée, en l’honneur du ministre de l’Intérieur Désiré Tagro, plusieurs centaines de ses partisans, convoyés des quatre coins du département, par cars et autobus, sur la place du stade Saint Louis de la mission catholique de ladite ville, ont tenu à envoyer un message clair aux ‘’adversaires’’ du fils de Nahio, au premier rang desquels, le ministre Bohoun Bouabré. Ce dernier, comme il fallait s’y attendre a brillé par son absence, mais a été la cible première des proches de Tagro qui, n’ont pas laissé passer l’occasion de l’incriminer. Même si par moments, il a semblé vouloir calmer le jeu, tout au long de son intervention, Désiré Tagro, n’a pas manqué, à certaines occasions, de tancer le président de l’Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly, mais aussi et sans le nommer, son adversaire et ‘’frère’’ le ministre Paul Antoine Bohoun Bouabré, qu’il a égratigné en ces termes. «Au moment où la majorité présidentielle a été mise à mal par l’actualité, je viens vous annoncer que cette crise est finie et bien finie; on ne reviendra plus là-dessus. A vous mes frères bétés, je viens vous dire merci pour votre soutien. Cette affaire est passée; mais elle permet de savoir qui a fait quoi… Des personnes pendant cette dure épreuve que j’ai subie, se sont comportés en frères, en de vrais frères.» Poursuivant son réquisitoire contre ses adversaires, il a ajouté ceci : «Nous savons tous dans quelle direction souffle le vent. C’est pourquoi, je remercie mes ‘’vrais frères’’, des gens de conviction. Qui, quand ils sont là, sont vraiment là. Ils ne sont pas ici et là, en même temps… il n’y a aucune bataille autre que celle qui doit être menée pour la victoire de Laurent Gbagbo.» Avant de reconnaître et de saluer, enfin le coup de pouce de Laurent Gbagbo, pour le tirer d’affaire. «Je tiens à remercier le président Laurent Gbagbo pour avoir trouvé une issue favorable à cette crise. Cette affaire est close, on ne reviendra plus là-dessus. C’est fini, fini et bien fini.». Mais avant lui, et sur la même lancée, c’est la marraine de la cérémonie, Mme Alexise Gogoua, ancienne secrétaire du secrétaire général du Gouvernement, Alain Belkiri, sous Houphouët, prenant le parti de Tagro, qui la première, a allumé la mèche contre le ministre Bohoun Bouabré. L’ex-membre du conseil politique du PDCI, «Désormais à la disposition pleine et entière de la majorité présidentielle et de son DNC, Issa Malick», comme elle le soutiendra elle-même, n’a pas mâché ses mots pour indexer ce dernier comme l’un des conspirateurs contre son filleul. «Le plus dur a été de savoir que parmi les délateurs figurent des fils d’ici» allusion certainement faite à Bohoun Bouabré, avant de poursuivre « ‘’Asségnini’’ comme le nom de Désiré Assagnini Tagro signifie en bété, ‘’laissez-moi tranquille’’. Laissez Tagro travailler.» «La tempête est passée et n’a pas laissé de séquelles. Arrêtons de nous critiquer» lancera t’elle pour finir. Sur fond de rivalité Tagro-Bohoun, et outre ces sorties accusatrices, quelques banderoles et autres pancartes, aux inscriptions évocatrices, telles que, «Gbagbo-Tagro, y a rien au milieu»; «au lieu de t’occuper de Tagro, occupe-toi de tes oignons» ou encore «Tagro, à Saioua, il n’y a rien en face », observées ça et là, en disaient long sur les motivations réelles de ce grand rassemblement.
D Konaté envoyé spécial
D Konaté envoyé spécial