L’arrogance jusqu’au bout. Vendredi à Saioua, Le ministre Désiré Tagro a été fêté par ses « frères Bété » de cette sous-préfecture et aussi de celle de Nahio. Il n’a remporté aucune médaille pour le pays. Il a été « blanchi » d’accusations proférées à son encontre par son camarade de parti Kouliblay Mamadou par ailleurs Président de l’Assemblée Nationale. Celui-ci l’avait accusé de favoritisme et de pratique de quotas en ce qui concerne le concours d’entrée à la Police Nationale. Le Chef de l’Etat Laurent Gbagbo a ensuite diligenté une enquête. “L’enquête n'a pas permis au Parquet d'établir que le ministre avait directement ou indirectement marchandé les places mises au concours d'entrée à l'Ecole de police ou fait obstruction aux poursuites engagées contre une personne qui les aurait marchandées”, a en définitive conclu le juge chargé de l’enquête. Du coup, le ministre qui s’était terré tout au long de l’affaire est sorti du bois. Comme un ‘‘bagnon’’, il parcourt dorénavant tout le canton pour exhiber ces attributs. Vendredi c’était le tour des sous-préfectures de Saioua et de Nahio. Justement les deux pour lesquelles le ministre a été accusé de népotisme. Que c’est ridicule ! Mais il y a très longtemps que cela ne le préoccupe plus. Tellement il est fier de ces impunités, connivences et autres passe-droits. “A vous mes frères bétés, je viens vous dire merci pour votre soutien. Cette affaire est passée », a-t-il donc osé sur la place du stade Saint Louis de la mission catholique. En plus. Dieu est pourtant témoin que le ministre n’est blanc en rien. Il s’est plutôt payé une couleur. C’est lui qui a fait nommer le Procureur Raymond Tchimou lorsqsu’il était à la Justice. C’est le même procureur qui a fait venir d’Agboville à Abidjan le Juge Diakité Mamadou qui a conduit l’enquête. Il est d’ailleurs de notoriété publique que c’est le ministre Tagro qui a demandé et obtenu du Chef de l’Etat l’ouverture de cette enquête. Il l’a contrôlée de bout en bout. Il ne pouvait qu’être « blanchi ». C’est pourquoi, il aurait dû avoir le triomphe – si triomphe il y a – modeste. Car il est déjà scandaleux que sur un total d’admis de 1505 policiers 67 soient de la seule sous-préfecture de Saioua. Alors que le pays compte pas moins de 300 sous-préfectures. Que cela lui semble correct est effarant. Bref ! Chacun arrive en politique avec ses propres convictions. En outre, l’enquête a omis de se prononcer sur les « dix admis de Digbam », village de son Chef de cabinet. En somme, il s’est agi d’une enquête bâclée à dessein. Par conséquent, le ministre ne peut pas prétendre que « Cette affaire est passée ». Il sait bien que le maquillage et le temps ne font pas bon ménage. Le second finit toujours par rattraper le premier. Et bonjour les rides ! Et bonjour la réalité pour Tagro. Tagro est et demeure un homme de quotas. Certes « blanchi »avec de la peinture à la chaux mais pas du tout blanc. KIGBAFORY Inza
Politique Publié le mardi 3 août 2010 | Le Patriote