Une grève illimitée des producteurs de la filière café-cacao du Bas-Sassandra s'est déclenchée, hier lundi 02 août à San-Pedro, capitale de la nouvelle boucle du cacao. 4 syndicats agricoles et 30 coopératives de café-cacao de la région ont, dès 5h du matin, bloqué le corridor SSS, c'est-à-dire l'entrée de la ville en provenance de Soubré et Sassandra, le corridor San-Pedro-Grand-Béréby et l'agence de la Bourse café-cacao (Bcc) au port. Objectif : démontrer à la communauté nationale et internationale que l'économie de notre pays repose sur le cacao. Le Syprocafcao-ci de Kouadio Yao, le Synapa-ci de Blaise Kouadio, le Synacas-ci d'Emmanuel N'goran et 30 coopératives de cette région cacaoyère ont fustigé la gestion de Gilbert Anoh, le gestionnaire de la filière. Les usines de café-cacao ne recevaient pas de produit pour tourner. Aucun navire ne pouvait charger toute la matinée. D'autant plus que la Bcc de San-Pedro était fermée. Conséquences : aucun connaissement d'embarquement ne pouvait être signé pour le chargement des navires. C'est par la force des armes que le préfet de police, le commissaire divisionnaire, Michel N'guessan Konan, a pu libérer les corridors. Quant au bureau de la Bcc, le service n'a repris que vers midi. Arguant que des discussions allaient se tenir entre les manifestants et les autorités, le préfet de région étant à Yamoussoukro pour les préparatifs des festivités du cinquantenaire de l'indépendance de la Côte d'Ivoire. Et surtout que cette grève allait gâcher ces festivités. "Gilbert Anoh nous a menti. Il n'a rien fait et on l'a reconduit à son poste. Il a fait des tournées pour dilapider nos fonds. La Banque mondiale doit savoir que les vrais planteurs ne savent rien de la gestion de la filière. Et qu'on les endort avec de l'opium. Notre seul objectif : faire partir Gilbert Anoh et Bléoué Aka. Ce n'est pas de la politique, mais ce sont les effets du bluff qui nous irritent.", se sont-ils exprimés à l'unisson. A l'origine de cette grève, selon ces planteurs, le non-reprofilage des routes à San-Pedro, à Sassandra et à Tabou ; la non-distribution des produits phytosanitaires ; le manque de sacheries-brousse ; l'absence de financement et de subvention des coopératives. C'est pourquoi, ces paysans ont décidé de paralyser le port pousser Gilbert Anoh à la démission. Au moment où nous mettions sous presse, les discussions se poursuivaient entre le préfet de police et les grévistes. Une promesse de prendre en compte les préoccupations des planteurs leur serait faite.
Une correspondance particulière de O.K
Une correspondance particulière de O.K
