Nonobstant la vérification de la liste électorale qui était censée mettre un terme aux suspicions de fraude, les demandes de radiation ont été fortes durant le contentieux qui s'achève à Abidjan, aujourd'hui.
Les suspicions ont visiblement la peau dure. En effet, à la faveur du contentieux de la liste électorale, les demandes de radiation de pétitionnaires ont encore battu tous les records. A Adjamé, Yopougon, Marcory, Gagnoa…, ce sont en moyenne cent demandes de radiation de la liste électorale que certains agents de la Commission électorale indépendante (Cei) ont reçues, d'individus habités par le souci d'éliminer de présumés fraudeurs. Si l'on en croit la Mission d'observation électorale de la Convention de la Société civile ivoirienne (Mo-Csci), de nombreuses requêtes de radiation ont été formulées dans les commissions électorales locales (Cel) d'Adjamé 1 et 2 et de Gagnoa. « Dans la Cel communale de Gagnoa, à la date du 28 juillet 2010, sur 254 cas reçus, il y a 209 demandes de radiation soit 82,22%. A la Cel Communale d'Adjamé 1, près de mille (1000) cas de demandes de radiation jusqu'à la date du 29 juillet 2010 », a relevé dans son dernier rapport, la Mo-Csci. Une réalité confirmée par Doumbia Ibrahima, secrétaire national adjoint chargé des élections au Rassemblement des républicains (Rdr). « Comme cela s'est vu en février dernier, des individus ont commencé à faire le tour des Cei locales avec des listes de personnes qu'elles présentent comme étant des ressortissants de la Cedeao, à enlever de la liste électorale », a-t-il fustigé, pointant un doigt accusateur en direction du camp présidentiel. Pour sûr, les responsables locaux de la Cei communales et départementales que nous avons joints, hier, n'ont pas démenti l'information. « Pour la journée de jeudi, nous avons reçu environ 50 demandes de radiation », a expliqué, sous le couvert de l'anonymat, un responsable communal de la Cei à Cocody. Un autre responsable de la Cei communale à Marcory 1 de renchérir, mettant surtout l'accent sur les preuves apportées par les réclamants. « En général, ils viennent avec des extraits de naissance qui n'ont rien d'authentiques », soutient notre interlocuteur qui dit avoir reçu, pour la journée d'hier, une centaine de demandes, rejetées du fait de leur irrecevabilité. Une démarche qui ne manquera pas de rencontrer l'assentiment de Doumbia Ibrahima. Pour le cadre du Rdr, il convient de traduire tous ceux qui se livrent à ce genre de pratiques, devant les juridictions. « Nous avons toujours demandé aux uns et aux autres de respecter le mode opératoire », a-t-il insisté. Mais au-delà de ces questions de formes, ce qui mérite d'être souligné, c'est surtout l'opportunité de ces demandes de radiation pour cause de nationalité douteuse. « A quoi a finalement servi la vérification ? », s'est interrogé un responsable départemental de la Cei. Et, même s'il n'apporte pas une réponse tranchée à cette interrogation, Jean Bosson, chef de projet à la Mo-Csci pense que c'est la non-concordance des opérations de vérification et de contentieux qui justifie le nombre élevé de demandes de radiation. En d'autres termes, la suspicion n'a pas totalement disparu, d'un côté, comme de l'autre. Puisqu'à Divo, théâtre, en février dernier, de violences liées à la même question, certains responsables de la Cei vivent dans l'attente de la recrudescence des demandes de radiation.
Marc Dossa
Les suspicions ont visiblement la peau dure. En effet, à la faveur du contentieux de la liste électorale, les demandes de radiation de pétitionnaires ont encore battu tous les records. A Adjamé, Yopougon, Marcory, Gagnoa…, ce sont en moyenne cent demandes de radiation de la liste électorale que certains agents de la Commission électorale indépendante (Cei) ont reçues, d'individus habités par le souci d'éliminer de présumés fraudeurs. Si l'on en croit la Mission d'observation électorale de la Convention de la Société civile ivoirienne (Mo-Csci), de nombreuses requêtes de radiation ont été formulées dans les commissions électorales locales (Cel) d'Adjamé 1 et 2 et de Gagnoa. « Dans la Cel communale de Gagnoa, à la date du 28 juillet 2010, sur 254 cas reçus, il y a 209 demandes de radiation soit 82,22%. A la Cel Communale d'Adjamé 1, près de mille (1000) cas de demandes de radiation jusqu'à la date du 29 juillet 2010 », a relevé dans son dernier rapport, la Mo-Csci. Une réalité confirmée par Doumbia Ibrahima, secrétaire national adjoint chargé des élections au Rassemblement des républicains (Rdr). « Comme cela s'est vu en février dernier, des individus ont commencé à faire le tour des Cei locales avec des listes de personnes qu'elles présentent comme étant des ressortissants de la Cedeao, à enlever de la liste électorale », a-t-il fustigé, pointant un doigt accusateur en direction du camp présidentiel. Pour sûr, les responsables locaux de la Cei communales et départementales que nous avons joints, hier, n'ont pas démenti l'information. « Pour la journée de jeudi, nous avons reçu environ 50 demandes de radiation », a expliqué, sous le couvert de l'anonymat, un responsable communal de la Cei à Cocody. Un autre responsable de la Cei communale à Marcory 1 de renchérir, mettant surtout l'accent sur les preuves apportées par les réclamants. « En général, ils viennent avec des extraits de naissance qui n'ont rien d'authentiques », soutient notre interlocuteur qui dit avoir reçu, pour la journée d'hier, une centaine de demandes, rejetées du fait de leur irrecevabilité. Une démarche qui ne manquera pas de rencontrer l'assentiment de Doumbia Ibrahima. Pour le cadre du Rdr, il convient de traduire tous ceux qui se livrent à ce genre de pratiques, devant les juridictions. « Nous avons toujours demandé aux uns et aux autres de respecter le mode opératoire », a-t-il insisté. Mais au-delà de ces questions de formes, ce qui mérite d'être souligné, c'est surtout l'opportunité de ces demandes de radiation pour cause de nationalité douteuse. « A quoi a finalement servi la vérification ? », s'est interrogé un responsable départemental de la Cei. Et, même s'il n'apporte pas une réponse tranchée à cette interrogation, Jean Bosson, chef de projet à la Mo-Csci pense que c'est la non-concordance des opérations de vérification et de contentieux qui justifie le nombre élevé de demandes de radiation. En d'autres termes, la suspicion n'a pas totalement disparu, d'un côté, comme de l'autre. Puisqu'à Divo, théâtre, en février dernier, de violences liées à la même question, certains responsables de la Cei vivent dans l'attente de la recrudescence des demandes de radiation.
Marc Dossa