Secrétaire des jeunes d`Akouédo et président de la Fédération atchan des victimes des déchets toxiques et de la nuisance de la décharge d`Akouédo, Paulin Aguédé revient, ici, sur les nuisances causées par le déversement des déchets à Akouédo et le récent protocole d`accord signé avec l`Etat ivoirien.
Cela fait bientôt quatre ans que les déchets ont été déversés à Akouédo. Quel commentaire faites-vous de cette commémoration?
C`était dans la nuit du 18 au 19 aout 2006 et quatre ans après, le bilan est clair. Nous affirmons très fort qu`à Akouédo, plus on avance dans le temps, plus des gens meurent. Nous avons pris le temps de faire le lien entre ces morts et les effets des déchets toxiques; c`est clair, nos hôpitaux déclarent qu`il y a effectivement un lien. Nous avons peur et criant notre ras-le-bol, l`Etat nous appelle pour signer un protocole. C`est bien mais, il faut que l`Etat, cette fois-ci, respecte ses obligations. L`opinion doit connaître notre désarroi. C`est pour cela que nous voulons commémorer cet évènement du 18 au 19 août et inviter toutes les structures des victimes des déchets toxiques. Tous ceux qui disent s`occuper de l`intérêt des victimes des déchets toxiques. Nos vrais problèmes sont la dépollution du site, les endroits où il y a des déchets toxiques et où les effets sévissent. Ensemble, nous devons certainement voir comment aider ceux qui ont de véritables problèmes. Nous interpellons l`opinion publique pour lui dire que le vrai problème se trouve à Akouédo. On apprend que les victimes des déchets toxiques sont ceux qui sont loin des endroits. Les vraies victimes n`ont pas été indemnisées. 4 ans après le bilan est négatif.
Vous avez signé un protocole d`accord avec l`Etat de Côte d`Ivoire. Que dit-il?
Ce protocole d`accord signé avec l`Etat de côte d`ivoire stipule que la dépollution du site doit être pour nous un préalable. L`état a considéré que c`était une mesure d`urgence qui s`étendrait sur six mois au cours desquels, l`Etat allait s`atteler à dépolluer le site, jusqu`à ce que les nuisances soient un souvenir pour les populations. L`Etat allait les traiter comme mesure d`urgence et l`Etat a aussi parlé des avantages qu`aurait le village concernant la prise en compte sanitaire des victimes. Nous avons été mandaté par le village, pour nous occuper de l`aspect des déchets toxiques et on a pu avoir dans l`une des clauses que l`Etat va prendre en compte les victimes sédentaires.
Ne sentez-vous pas un peu trahis par l`Etat, parce qu`il a fallu que vous fermiez la décharge pour aboutir à un nouveau protocole ?
C`est vrai que le terme de trahison est fort, mais l`Etat a reconnu qu`il n`a pas exécuté sa part. Le protocole du 07 novembre 2007 est clair et lorsque nous avons fait le bilan, l`Etat a réalisé seulement 6% de sa part. Ce qui est très faible et c`est pourquoi, dans le nouveau protocole, nous avons voulu émettre des préalables pour ne pas que ce qui est arrivé se reproduise. Je pense que nous avons fait notre part et vous avez constaté que durant tous ces mois, Akouédo n`a aucunement gêné le bon fonctionnement des dépôts d`ordures, parce que c`est de notre devoir. L`Etat, à son tour, n`a pas réagi. Doit-on appeler cela trahison ? Rien n`a été fait malheureusement depuis la signature de ce protocole. Nous avons dans nos maisons, des moustiques, des rats, des odeurs qui nous assaillent chaque jour, sans oublier les maladies.
L`entreprise Trafigura a été condamnée à payer 650 millions de F, pour avoir fait escale au port d`Amsterdam en Hollande. Qu`en pensez-vous ?
Avec certains spécialistes, nous avons fait l`état des lieux de la nuisance de la baie lagunaire sur cette catastrophe que constituent les déchets toxiques. Nous saluons cette condamnation, qui a montré la dangerosité du produit alors qu`il y a eu simplement accostage. Chez nous, il y a eu déversement et je pense que le procès doit suivre son cours et aller au-delà du simple accostage pour parler de ce qui adviendrait des déversements, des nombreux morts et des situations que nous avons vécues. Nous voulons que justice soit faite. Nous sommes des victimes sédentaires, nous ne sommes pas des victimes ambulatoires comme l`Etat a bien voulu faire croire à certaines des personnes qu`ils ont indemnisés, ceux qui ont été dans les différents hôpitaux, les dispensaires. Nous, nous sommes là et nous vivons là quiconque peut venir constater nos déboires. Nous voulons que cette action aille au-delà en permettant que le site soit dépollué et que les effets que nous vivons, notamment les décès, les fausses couches, les nouvelles maladies comme le cancer de gorge que nous ne connaissions pas et bien d`autres maladies non encore identifiées, s`éloignent d`Akouédo.
Interview réalisée par Jean Prisca et Marie Christine Dablé (stagiaire)
Cela fait bientôt quatre ans que les déchets ont été déversés à Akouédo. Quel commentaire faites-vous de cette commémoration?
C`était dans la nuit du 18 au 19 aout 2006 et quatre ans après, le bilan est clair. Nous affirmons très fort qu`à Akouédo, plus on avance dans le temps, plus des gens meurent. Nous avons pris le temps de faire le lien entre ces morts et les effets des déchets toxiques; c`est clair, nos hôpitaux déclarent qu`il y a effectivement un lien. Nous avons peur et criant notre ras-le-bol, l`Etat nous appelle pour signer un protocole. C`est bien mais, il faut que l`Etat, cette fois-ci, respecte ses obligations. L`opinion doit connaître notre désarroi. C`est pour cela que nous voulons commémorer cet évènement du 18 au 19 août et inviter toutes les structures des victimes des déchets toxiques. Tous ceux qui disent s`occuper de l`intérêt des victimes des déchets toxiques. Nos vrais problèmes sont la dépollution du site, les endroits où il y a des déchets toxiques et où les effets sévissent. Ensemble, nous devons certainement voir comment aider ceux qui ont de véritables problèmes. Nous interpellons l`opinion publique pour lui dire que le vrai problème se trouve à Akouédo. On apprend que les victimes des déchets toxiques sont ceux qui sont loin des endroits. Les vraies victimes n`ont pas été indemnisées. 4 ans après le bilan est négatif.
Vous avez signé un protocole d`accord avec l`Etat de Côte d`Ivoire. Que dit-il?
Ce protocole d`accord signé avec l`Etat de côte d`ivoire stipule que la dépollution du site doit être pour nous un préalable. L`état a considéré que c`était une mesure d`urgence qui s`étendrait sur six mois au cours desquels, l`Etat allait s`atteler à dépolluer le site, jusqu`à ce que les nuisances soient un souvenir pour les populations. L`Etat allait les traiter comme mesure d`urgence et l`Etat a aussi parlé des avantages qu`aurait le village concernant la prise en compte sanitaire des victimes. Nous avons été mandaté par le village, pour nous occuper de l`aspect des déchets toxiques et on a pu avoir dans l`une des clauses que l`Etat va prendre en compte les victimes sédentaires.
Ne sentez-vous pas un peu trahis par l`Etat, parce qu`il a fallu que vous fermiez la décharge pour aboutir à un nouveau protocole ?
C`est vrai que le terme de trahison est fort, mais l`Etat a reconnu qu`il n`a pas exécuté sa part. Le protocole du 07 novembre 2007 est clair et lorsque nous avons fait le bilan, l`Etat a réalisé seulement 6% de sa part. Ce qui est très faible et c`est pourquoi, dans le nouveau protocole, nous avons voulu émettre des préalables pour ne pas que ce qui est arrivé se reproduise. Je pense que nous avons fait notre part et vous avez constaté que durant tous ces mois, Akouédo n`a aucunement gêné le bon fonctionnement des dépôts d`ordures, parce que c`est de notre devoir. L`Etat, à son tour, n`a pas réagi. Doit-on appeler cela trahison ? Rien n`a été fait malheureusement depuis la signature de ce protocole. Nous avons dans nos maisons, des moustiques, des rats, des odeurs qui nous assaillent chaque jour, sans oublier les maladies.
L`entreprise Trafigura a été condamnée à payer 650 millions de F, pour avoir fait escale au port d`Amsterdam en Hollande. Qu`en pensez-vous ?
Avec certains spécialistes, nous avons fait l`état des lieux de la nuisance de la baie lagunaire sur cette catastrophe que constituent les déchets toxiques. Nous saluons cette condamnation, qui a montré la dangerosité du produit alors qu`il y a eu simplement accostage. Chez nous, il y a eu déversement et je pense que le procès doit suivre son cours et aller au-delà du simple accostage pour parler de ce qui adviendrait des déversements, des nombreux morts et des situations que nous avons vécues. Nous voulons que justice soit faite. Nous sommes des victimes sédentaires, nous ne sommes pas des victimes ambulatoires comme l`Etat a bien voulu faire croire à certaines des personnes qu`ils ont indemnisés, ceux qui ont été dans les différents hôpitaux, les dispensaires. Nous, nous sommes là et nous vivons là quiconque peut venir constater nos déboires. Nous voulons que cette action aille au-delà en permettant que le site soit dépollué et que les effets que nous vivons, notamment les décès, les fausses couches, les nouvelles maladies comme le cancer de gorge que nous ne connaissions pas et bien d`autres maladies non encore identifiées, s`éloignent d`Akouédo.
Interview réalisée par Jean Prisca et Marie Christine Dablé (stagiaire)
