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Économie Publié le jeudi 5 août 2010 | Le Mandat

Filière café-cacao - L’annonce d’une grève divise les producteurs

© Le Mandat Par DR
Matières premières - Le bon cacao de Côte d`Ivoire
Les agents des structures de la filière café-cacao sont loin de rompre avec les mauvaises habitudes. Ils prévoient une grève pour revendiquer certains avantages jugés inopportuns par certains producteurs et même la Banque Mondiale. En effet, ceux-ci percevaient 15 mois de salaire de la façon la plus déloyale. D’abord, les douze mois de salaire réguliers, ensuite le treizième mois. Viennent enfin, la gratification et la prime de campagne. Ces pratiques, il faut le dire tout net, ont contribué à vider les caisses des producteurs. Le plus petit salarié percevait 300 mille selon les dispositions des barons incarcérés à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA), depuis 26 mois. Avec les trois mois supplémentaires, les chauffeurs touchaient en fin d’année, 900 mille FCFA. Les autres agents et travailleurs mieux payés que les chauffeurs, se retrouvaient à la fin de l’année avec plusieurs millions FCFA. Grâce au treizième mois, la gratification et la prime de campagne. Les caisses de la filière étaient ainsi mises à rude épreuve alors que les vrais acteurs, c`est-à-dire les producteurs vivaient dans l’extrême pauvreté. Vu les dépenses engagées dans le secteur, la Banque Mondiale a souhaité le dégraissage de l’effectif des agents de la BCC, FRC, ARCC, FDPCC et ceux de toutes les entreprises qui y sont rachetées. Ce dont vivent royalement avec l’argent du planteur de cacao. Fort heureusement, les actuels dirigeants ont compris que les licenciements des agents n’étaient pas la solution. Pour eux, il fallait plutôt réduire les dépenses, pour maintenir cet effectif. La solution trouvée par le Conseil national des sages et le comité de gestion de la filière café-cacao, consistait à la suppression de la prime de campagne comme d’ailleurs, l’a souhaité la Banque Mondiale. Certains agents réunis au sein de deux syndicats ne font que jurer par la prime de campagne. Une grève est donc en vue, à en croire le syndicat des travailleurs de la filière café et cacao. Des producteurs et non des moindres, ont levé le ton pour s’opposer à la grève des travailleurs. MM Maurice Sawadogo, Léon Adou et le doyen, Adé Pra, Lauréat de la coupe nationale du progrès 1999, soutiennent qu’une grève des travailleurs des structures est inopportune. « Actuellement c’est la période de redressement du secteur, décapité par huit ans de gestion opaque et patrimoniale. Il ne serait pas bien que la gourmandise des agents des structures effrite davantage les caisses de la filière », a indiqué M. Léon Adou, producteur dans la région du Moyen Comoé. Maurice Sawadogo, quant à lui, indique qu’il faut éviter que les producteurs soient sacrifiés sur l’autel de la prime de campagne des agents. « Nous n’accepterons pas que les bailleurs de fonds sanctionnent les prix du cacao et du café à cause de nombreux avantages échus aux travailleurs de la filière », a-t-il prévenu.
E.D
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