Autrefois objets de fierté que des personnes exhibaient dans leur salon, les diplômes cartonnés sont de moins en moins prisés, même chez les diplômés de l'enseignement supérieur.
Des licenciés, des techniciens supérieurs, des maîtrisards, etc., il y en aura toujours. L'enseignement supérieur produit des diplômés chaque année, par département et par filière en Côte d'Ivoire. Seulement combien sont-ils à se préoccuper du retrait de diplômes en carton? En tous cas, des concernés joints semblent être désintéressés. JG Olivier a obtenu sa maîtrise de lettres en 2006, à l'université de Cocody. Depuis cette date, il peine à retirer son carton rectangulaire.
La saga des attestations provisoires
JG Olivier se contente de reproduire une attestation de réussite provisoire à la scolarité centrale, chaque fois que le besoin se fait sentir. C'est d'ailleurs muni de cette attestation qu'il s'est présenté à la session 2008-2009 du concours d'entrée à l'Ecole nationale de l'administration. Avec la même copie, cette fois-ci certifiée à la mairie de Cocody, il a déposé un dossier de demande d'emploi dans une société de construction immobilière. Les entreprises sont de moins en moins exigeantes pour le diplôme cartonné. Un célèbre cabinet de placement pour travail temporaire sous-traitance, situé à Marcory, accepte les attestations de réussite validées par les mairies. Le curriculum vitae est le plus important pour cette maison. C'est à l'issue d'un résultat apte à l'entretien d'embauche que les autres dossiers sont recommandés, selon les explications d'un agent de la boîte. L'attestation de réussite est également admise par le groupe Cie-Sodeci lors des candidatures. Mais en phase d'embauche, on requiert la photocopie du diplôme original. Stéphane G., ingénieur, n'a pas utilisé l'attestation de réussite pour débuter à la Sotra. Il a dû se faire établir la photocopie du diplôme original, sous l'insistance de son employeur. Et l'opération s'est déroulée sans grande difficulté, car la majorité des grandes écoles privées délivrent facilement les diplômes cartonnés. Nadine -Aimée T., la quarantaine et commerçante à Angré, se souvient de l'époque où même le certificat d'études primaires et élémentaires(Cepe) était fièrement accroché au fronton des chambres à coucher. On peut le dire, les diplômes en carton ont perdu leur prestige d'antan. JG Olivier justifie cela par la rareté des emplois. « On n'en est plus fier parce qu'il n'y a presque plus d'offres sur le marché de l'emploi. Comment s'enorgueillir d'un diplôme qui ne sert pas ? Cela frise le ridicule ». Les diplômes en carton vont-ils disparaître de ce fait ? Pour le chef de la scolarité centrale de l'université de Cocody, « ils ne peuvent pas disparaître. On en a toujours besoin pour les authentifications dans les universités étrangères et les institutions ». L'administrateur précise qu'avant, le diplôme en carton était automatiquement délivré dès l'affichage des résultats universitaires. Aujourd'hui, il faut en faire la demande un an après l'obtention de l'admission. L'homme de la scolarité s'interroge si ce n'est pas le délai de délivrance qui décourage les requérants. Il faut attendre un mois avant de recevoir son diplôme en carton, après la demande.
Le diplôme n'honore plus…
Pour être validé, le carton doit être cosigné par le président de l'université et le ministre de l'Enseignement supérieur de l'époque. Le chef de la scolarité reconnaît tout de même que les attestations sont le plus demandées. Mais il insiste pour dire que les diplômes en carton continuent d'être sollicités et délivrés. Selon une source proche de la direction des examens et concours du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de nombreux titulaires du Bts ne retirent pas leurs cartons. Même ceux qui viennent demander les leurs ne reviennent pas toujours les retirer. « Les diplômes des rares demandeurs encombrent nos locaux depuis des lustres. Il est vrai que le diplôme ne décore plus le salon. Mais on peut le ranger dans un coin de la malle pour servir plus tard ». Notre source poursuit qu'en général c'est en cas d'urgence que des pétitionnaires se présentent. « Les gens préfèrent faire la fête à l'annonce des résultats sans se préoccuper des diplômes. Or, l'authentification des réussites peut disparaître, nous avons un projet dans ce sens », prévient l'interlocuteur. Plus de 1000 tirages de diplômes sont en cours. Mais, les pétitionnaires vont-ils se bousculer ?
Nesmon De Laure
Des licenciés, des techniciens supérieurs, des maîtrisards, etc., il y en aura toujours. L'enseignement supérieur produit des diplômés chaque année, par département et par filière en Côte d'Ivoire. Seulement combien sont-ils à se préoccuper du retrait de diplômes en carton? En tous cas, des concernés joints semblent être désintéressés. JG Olivier a obtenu sa maîtrise de lettres en 2006, à l'université de Cocody. Depuis cette date, il peine à retirer son carton rectangulaire.
La saga des attestations provisoires
JG Olivier se contente de reproduire une attestation de réussite provisoire à la scolarité centrale, chaque fois que le besoin se fait sentir. C'est d'ailleurs muni de cette attestation qu'il s'est présenté à la session 2008-2009 du concours d'entrée à l'Ecole nationale de l'administration. Avec la même copie, cette fois-ci certifiée à la mairie de Cocody, il a déposé un dossier de demande d'emploi dans une société de construction immobilière. Les entreprises sont de moins en moins exigeantes pour le diplôme cartonné. Un célèbre cabinet de placement pour travail temporaire sous-traitance, situé à Marcory, accepte les attestations de réussite validées par les mairies. Le curriculum vitae est le plus important pour cette maison. C'est à l'issue d'un résultat apte à l'entretien d'embauche que les autres dossiers sont recommandés, selon les explications d'un agent de la boîte. L'attestation de réussite est également admise par le groupe Cie-Sodeci lors des candidatures. Mais en phase d'embauche, on requiert la photocopie du diplôme original. Stéphane G., ingénieur, n'a pas utilisé l'attestation de réussite pour débuter à la Sotra. Il a dû se faire établir la photocopie du diplôme original, sous l'insistance de son employeur. Et l'opération s'est déroulée sans grande difficulté, car la majorité des grandes écoles privées délivrent facilement les diplômes cartonnés. Nadine -Aimée T., la quarantaine et commerçante à Angré, se souvient de l'époque où même le certificat d'études primaires et élémentaires(Cepe) était fièrement accroché au fronton des chambres à coucher. On peut le dire, les diplômes en carton ont perdu leur prestige d'antan. JG Olivier justifie cela par la rareté des emplois. « On n'en est plus fier parce qu'il n'y a presque plus d'offres sur le marché de l'emploi. Comment s'enorgueillir d'un diplôme qui ne sert pas ? Cela frise le ridicule ». Les diplômes en carton vont-ils disparaître de ce fait ? Pour le chef de la scolarité centrale de l'université de Cocody, « ils ne peuvent pas disparaître. On en a toujours besoin pour les authentifications dans les universités étrangères et les institutions ». L'administrateur précise qu'avant, le diplôme en carton était automatiquement délivré dès l'affichage des résultats universitaires. Aujourd'hui, il faut en faire la demande un an après l'obtention de l'admission. L'homme de la scolarité s'interroge si ce n'est pas le délai de délivrance qui décourage les requérants. Il faut attendre un mois avant de recevoir son diplôme en carton, après la demande.
Le diplôme n'honore plus…
Pour être validé, le carton doit être cosigné par le président de l'université et le ministre de l'Enseignement supérieur de l'époque. Le chef de la scolarité reconnaît tout de même que les attestations sont le plus demandées. Mais il insiste pour dire que les diplômes en carton continuent d'être sollicités et délivrés. Selon une source proche de la direction des examens et concours du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de nombreux titulaires du Bts ne retirent pas leurs cartons. Même ceux qui viennent demander les leurs ne reviennent pas toujours les retirer. « Les diplômes des rares demandeurs encombrent nos locaux depuis des lustres. Il est vrai que le diplôme ne décore plus le salon. Mais on peut le ranger dans un coin de la malle pour servir plus tard ». Notre source poursuit qu'en général c'est en cas d'urgence que des pétitionnaires se présentent. « Les gens préfèrent faire la fête à l'annonce des résultats sans se préoccuper des diplômes. Or, l'authentification des réussites peut disparaître, nous avons un projet dans ce sens », prévient l'interlocuteur. Plus de 1000 tirages de diplômes sont en cours. Mais, les pétitionnaires vont-ils se bousculer ?
Nesmon De Laure