Nous évoquions dans notre précédente intervention, un aspect de la responsabilité de l’Etat dans les échecs scolaires. En effet, l’acte éducatif engage plusieurs entités. Il nous paraît opportun de relever quelques responsabilités des differents acteurs qui y interviennent.
Pour notre gouverne et pour instruire le grand public, sachons qu’en France, c’est Jules Ferry (-1832-1893) qui a laïcisé l’instrution publique antérieurement confiée au clergé chrétien. C’est à partir du 20è siècle precisément, que l’on parle d’Education Nationale (changement d’appelation) dorénavant dévolue à l’Etat dont elle devient une des principales fonctions régaliennes. Cependant, malgré les importants moyens dont il dispose en sa qualité d’institution publique républicaine, l’Etat ne peut, dans les faits, assurer seul l’éducation et l’instruction des enfants en âge de fréquenter l’école. Alors, les établissements d’enseignement public et les établissements privés pour la plupart confessionels, assurent conjointement la formation de la jeunesse. Aussi, pour éviter une grave dichotomie entre le niveau des apprenants des écoles publiques nouvelles et ceux des écoles privées pour l’essentiel confessionnelles, l’Etat fait-il obligation à toutes les autorités académiques confondues, de se conformer à ses i.o (instructions officielles) qui uniformisent, harmonisent autant que faire se peut, les programmes d’enseignement à tous les niveaux, dans tous les cycles ‘(primaire, secondaire, superieur).Toutefois, l’enseignement privé, pour l’essentiel encore aux mains du clergé chrétien, soucieux avant tout, d’éduquer les futurs hommes et femmes, insiste davantage sur l’Education morale. Par contre, l’enseignement public, s’affranchissant progressivement des contraintes liées aux dogmes chrétiens, met un accent particulier sur l’éducation civique. Toutes choses dont les colonies des puissances européennes en général, ont herité.
Droit de cuissage et coruuption
L’histoire de l’école ivoirienne suit le même cheminement dans son évolution : de la démographie galopante, procède ainsi une demande sans cesse croissante d’éducation. Ce qui amène l’Etat à proceder à un recrutement tous azimuts de futurs enseignants dont la formation de base laisse désesperément à désirer. Admis aux concours d’entrée dans les CAFOP et à l’ENS, à grands renforts de trafics d’influence, de droit de cuissage, d’intrigues de tous genres, de billets de banque et, pour quelques rares cas, d’effots personnels, les futurs enseignants, une fois leur nom affiché, poussent un soupir de soulagement comme s’ils en avaient definitivement fini avec tout effort intellectuel. Alors, c’est la foire aux cancres. Plus de lecture, plus de culture personnelle, plus d’apprentissage d’aucune sorte. S’exprimant eux-même dans un galimatias digne de porte-faix et autres « chargeurs » des gares routières, les Enseignants, Educateurs attitrés, après une formation hâtive aux rudiments de la psychologie enfantine et en pédagogie, sans autre formation approfondie d’aucune sorte en tant que futurs formateurs, transmettent à qui mieux-mieux, leurs tares syntaxiques et sémantiques aux nouvelles générations. Que dire alors des conseillers pédagogiques et conseillers d’Education ? Heureux desormais d’échapper aux obligations quotidiennes par trop astreignantes des tâches relevant des contraintes des programmes mensuels et des emplois du temps, ils se targuent de leur titre, juste pour brimer quelques agents refractaires à leurs exigences incongrües, échangent des propositions d’avancement contre des espèces sonnantes et trébuchantes, envoient périodiquement des bulletins d’inspection et autres rapports complaisants dont la vacuité le dispute à la gabegie des administrations académiques. En somme, l’Etat recrute les futurs enseignants sur des bases légères, sans aucune objectivité quant aux capacités intéllectuelles de ces futurs formateurs. Leur formation professionnelle est quasiment nulle. Ils ne bénéficient d’aucune formation continue. Leurs encadreurs ne s’en tiennent qu’au strict minimun lors d’examens pratiques de titularisation ou de promotion. Conséquences : -la carte scolaire est devenue une parodie des états généraux de l’enseignement. Il n’existe aucune reforme réelle adaptée aux mutations des temps modernes. L’absence d’un réel profil de carrière motivant, confine les Enseignants dans des fonctions théoriques d’initiateurs. D’où le déficit permanent d’enseignants qui manquent abusivement et sans coup férir, d’observer et d’achever leur programme annuel, même le simple emploi du temps. Alors, c’est le taux sans cesse croissant d’échecs aux examens et celui non moins impressionant, des déperditions au niveau des differents goulots d’étranglement (sixième, seconde, terminale…). L’enseignement public dévolu à l’Etat perd un peu plus, chaque année, sa crédibilité, ses lettres de noblesse. Et c’est le peuple qui en pâtit le plus, car ce sont ses enfants qui n’ont que leurs yeux pour pleurer à la proclamation des résultats catastrophiques.
Bonoua Kodjo Blaise
(Correspondance particulière)
Pour notre gouverne et pour instruire le grand public, sachons qu’en France, c’est Jules Ferry (-1832-1893) qui a laïcisé l’instrution publique antérieurement confiée au clergé chrétien. C’est à partir du 20è siècle precisément, que l’on parle d’Education Nationale (changement d’appelation) dorénavant dévolue à l’Etat dont elle devient une des principales fonctions régaliennes. Cependant, malgré les importants moyens dont il dispose en sa qualité d’institution publique républicaine, l’Etat ne peut, dans les faits, assurer seul l’éducation et l’instruction des enfants en âge de fréquenter l’école. Alors, les établissements d’enseignement public et les établissements privés pour la plupart confessionels, assurent conjointement la formation de la jeunesse. Aussi, pour éviter une grave dichotomie entre le niveau des apprenants des écoles publiques nouvelles et ceux des écoles privées pour l’essentiel confessionnelles, l’Etat fait-il obligation à toutes les autorités académiques confondues, de se conformer à ses i.o (instructions officielles) qui uniformisent, harmonisent autant que faire se peut, les programmes d’enseignement à tous les niveaux, dans tous les cycles ‘(primaire, secondaire, superieur).Toutefois, l’enseignement privé, pour l’essentiel encore aux mains du clergé chrétien, soucieux avant tout, d’éduquer les futurs hommes et femmes, insiste davantage sur l’Education morale. Par contre, l’enseignement public, s’affranchissant progressivement des contraintes liées aux dogmes chrétiens, met un accent particulier sur l’éducation civique. Toutes choses dont les colonies des puissances européennes en général, ont herité.
Droit de cuissage et coruuption
L’histoire de l’école ivoirienne suit le même cheminement dans son évolution : de la démographie galopante, procède ainsi une demande sans cesse croissante d’éducation. Ce qui amène l’Etat à proceder à un recrutement tous azimuts de futurs enseignants dont la formation de base laisse désesperément à désirer. Admis aux concours d’entrée dans les CAFOP et à l’ENS, à grands renforts de trafics d’influence, de droit de cuissage, d’intrigues de tous genres, de billets de banque et, pour quelques rares cas, d’effots personnels, les futurs enseignants, une fois leur nom affiché, poussent un soupir de soulagement comme s’ils en avaient definitivement fini avec tout effort intellectuel. Alors, c’est la foire aux cancres. Plus de lecture, plus de culture personnelle, plus d’apprentissage d’aucune sorte. S’exprimant eux-même dans un galimatias digne de porte-faix et autres « chargeurs » des gares routières, les Enseignants, Educateurs attitrés, après une formation hâtive aux rudiments de la psychologie enfantine et en pédagogie, sans autre formation approfondie d’aucune sorte en tant que futurs formateurs, transmettent à qui mieux-mieux, leurs tares syntaxiques et sémantiques aux nouvelles générations. Que dire alors des conseillers pédagogiques et conseillers d’Education ? Heureux desormais d’échapper aux obligations quotidiennes par trop astreignantes des tâches relevant des contraintes des programmes mensuels et des emplois du temps, ils se targuent de leur titre, juste pour brimer quelques agents refractaires à leurs exigences incongrües, échangent des propositions d’avancement contre des espèces sonnantes et trébuchantes, envoient périodiquement des bulletins d’inspection et autres rapports complaisants dont la vacuité le dispute à la gabegie des administrations académiques. En somme, l’Etat recrute les futurs enseignants sur des bases légères, sans aucune objectivité quant aux capacités intéllectuelles de ces futurs formateurs. Leur formation professionnelle est quasiment nulle. Ils ne bénéficient d’aucune formation continue. Leurs encadreurs ne s’en tiennent qu’au strict minimun lors d’examens pratiques de titularisation ou de promotion. Conséquences : -la carte scolaire est devenue une parodie des états généraux de l’enseignement. Il n’existe aucune reforme réelle adaptée aux mutations des temps modernes. L’absence d’un réel profil de carrière motivant, confine les Enseignants dans des fonctions théoriques d’initiateurs. D’où le déficit permanent d’enseignants qui manquent abusivement et sans coup férir, d’observer et d’achever leur programme annuel, même le simple emploi du temps. Alors, c’est le taux sans cesse croissant d’échecs aux examens et celui non moins impressionant, des déperditions au niveau des differents goulots d’étranglement (sixième, seconde, terminale…). L’enseignement public dévolu à l’Etat perd un peu plus, chaque année, sa crédibilité, ses lettres de noblesse. Et c’est le peuple qui en pâtit le plus, car ce sont ses enfants qui n’ont que leurs yeux pour pleurer à la proclamation des résultats catastrophiques.
Bonoua Kodjo Blaise
(Correspondance particulière)