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Société Publié le jeudi 26 mai 2011 | L’expression

Inscription pour le Cepe, Bepc, Bac 2011 : Les candidats libres réclament une nouvelle session

© L’expression
Timide rentrée des classes à Abidjan après la crise et les combats
Les écoles d`Abidjan, fermées depuis plusieurs semaines à cause de la crise post-électorale et des combats qui ont conduit à la chute de l`ex-président Laurent Gbagbo, ont commencé à rouvrir mardi, mais de nombreux élèves et enseignants manquent encore à l`appel
De nombreux candidats libres qui n’ont pas pu effectuer leur inscription pendant cette longue période de crise en Côte d’Ivoire désirent la réouverture du site.

Une année scolaire de plus, sans possibilité de présenter le Brevet d’étude du premier cycle, (Bepc). C’est le cauchemar que vit depuis des semaines Touré Hadja. Elève en classe de seconde A, dans un lycée d’enseignement général à Bouaké, Hadja n’a pu s’inscrire sur la liste des candidats libres. Cela, à quatre mois de la période des examens, indiquée récemment par Kandia Camara, la ministre de l’Education nationale. Au moment où nous échangions avec elle, hier, au quartier Commerce de Bouaké, elle était préoccupée par son avenir. «L’année scolaire passée, j’étais en classe de 3e. Faute de numéro matricule, je n’ai pas pu passer l’examen du Bepc. Cette année scolaire, je suis en seconde dans un établissement privé. Mon plan consistait à faire la classe supérieure et concourir pour le Bepc en tant que candidat libre. Cela m’offrait l’avantage de ne pas perdre le temps en classe de 3e. Mais je suis inquiète car, je risque d’être encore frappée par la malédiction de l’année dernière », s’inquiète Hadja. Car, poursuit-elle, « en décembre 2010, pendant la période officielle d’inscription, face à la confusion qui régnait à la tête du pays, je n’ai pu m’inscrire. Le gouvernement du président sortant, Laurent Gbagbo, avait demandé qu’on vienne s’inscrire et le camp du Rhdp interdisait tout paiement au niveau des trésoreries. J’ai alors décidé d’attendre un peu pour voir un peu plus clair dans cette affaire. Je n’ai pas payé ma quittance au trésor ». Entre temps, se plaint la candidate libre, «la période pour s’inscrire s’écoulait. Elle est terminée depuis longtemps et le site d’inscription de la Deco (Direction des examens et concours), toujours fermé. Aujourd’hui, les choses semblent entrer dans l’ordre. Une session supplémentaire a été donnée aux élèves non immatriculés. Quant à nous les candidats libres, non encore inscrits, rien n’a encore été décidé ». Gérante de cabine au centre ville, Koffi Laure qui suit des cours du soir, se trouve dans la même situation que Hadja. A l’en croire, le rêve d’obtenir cette année le Bac, pour présenter les concours de l’Infas ou du Cafop, s’effrite au fil des jours. «J’ai bossé dur pour en arriver là. Je suis mère d’un petit garçon, je gère une cabine pendant la journée et je suis les cours le soir. Si rien n’est fait pour rouvrir le site d’inscription de la Deco, pour moi, ce sera une année de perdu. J’ai déjà réglé la quasi-totalité de ma scolarité. Après tous ces efforts, se faire l’idée que je ne pourrai pas passer mon bac, c’est dur pour moi », indique Laure. Postulant pour une candidature à l’examen du bac, Mamadou Samaké dit avoir refusé de payer sa quittance pendant la période officielle, en réponse au mot d’ordre de désobéissance civile lancé par le gouvernement Guillaume Soro. «On nous a dit que toutes entrées d’argent irait alimenter les caisses du gouvernement Aké N’Gbo. Et que cela servirait à la paie des mercenaires qui étaient à la solde de l’ex-président. J’ai vu que c’était vrai et j’ai refusé. Maintenant que le gouvernement légitime est installé, il faut qu’on pense à nous », espère le jeune homme.

Dans les locaux de la Dren de Bouaké, l’inquiétude est également partagée. Selon une source bien introduite, le nombre d’inscrits est largement en deçà des candidats de l’année dernière. La situation sociopolitique confuse qui prévalait au moment du dépôt officiel des dossiers a mis hors jeu une pléthore de postulants pour les trois examens. «Pendant l’année dernière, pour le compte du Bepc, nous avons enregistré environ 3.000 candidats libres. A cause de la situation incertaine, moins de 1.000 personnes ont été recensés pour cette année. Au Bac 2010, on avait près de 800 candidats, cette année par contre, nous sommes à moins de 200 personnes. La période de fin de paiement des quittances s’est située vers le 4 décembre. Quant au site de la Deco pour les inscriptions, un mois après, il était fermé », a informé notre source, sous le sceau de l’anonymat. Elle ajoute que le mois de mars où ont débuté les cours en zones centre nord et ouest, chaque jour, ce sont des dizaines de candidats libres qui défilent dans les locaux de la Dren. « Ils viennent tous voir, si une nouvelle session d’inscription aux différents examens a été ouverte. J’ai fini par mettre un nom sur les visages familiers. Tous les jours, ils passent pour des renseignements. Certains veulent déposer leurs dossiers ici, en attendant. On n’accepte pas car, le faire, c’est leur donner espoir. Or, ils ne sont pas encore candidats », a informé notre source. Il n’y a pas que Bouaké, poursuit-elle, « des villes environnantes, nous recevons des appels dans ce sens. Les responsables d’établissements secondaires et des inspections d’enseignements primaires veulent nous expédier les dossiers, pour ne pas être pris par le temps, en cas de réouverture d’une période d’inscription. Pour le compte du Cepe, la semaine passée, on nous a fait savoir que 80 dossiers étaient prêts. Nous leurs disons d’attendre un peu ». Cette fâcheuse situation des candidats libres, préoccupe énormément les parents d’élèves. Nos enfants, selon Diallo Yacouba, ne doivent pas faire les frais des agissements des hommes politiques. La ministre, a lancé le parent d’élèves, se doit de tout faire pour rouvrir les inscriptions pour les candidats libres. « Ils ne sont pas responsables de ce qui leur arrive. Et si on doit ouvrir une nouvelle session, il faut le faire dès maintenant. Car, les examens approchent à grands pas, et il faut que les candidats sachent si oui ou non ils seront de la partie. En vue de se préparer avec sérénité », a souhaité M. Diallo.

Marcel Konan

Correspondant regional
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