S’il existe un vaccin efficace contre la fièvre jaune (durée de protection 10 ans), rien du genre n’a été découvert contre la dengue (Dengue 1, dengue 2, dengue 3 et dengue 4). Cependant selon les professeurs Dagnan N’Cho Simplice et Doannio Julien Marie Christian sous-directeur de la vaccinologie à l’Institut national d’hygiène publique (Inhp) et entomologiste médical et vétérinaire à l’institut national de santé publique (Insp), la Côte d’Ivoire a adopté une stratégie de lutte contre le vecteur responsable de ces deux pathologies. Il s’agit de Gestion intégrée de la lutte antivectorielle (Gilav). Face à la presse hier à la salle de conférence du ministère de la Santé, le Pr Doannio a expliqué qu’un processus de gestion des populations des vecteurs permet de réduire ou d’interrompre la transmission des maladies. Son but est de bien planifier, de mettre en œuvre, de surveiller et d’évaluer des combinaisons de mesures ciblées, rentables et durables de nature opérationnelle et réglementaire avec des impacts mesurables et durables. «La Gilav implique l’utilisation d’une gamme d’interventions comprenant l’hygiène du milieu et l’usage judicieux d’insecticide. Elle se caractérise par des méthodes basées sur la connaissance des facteurs influençant la biologie des vecteurs locaux, la transmission des maladies et la morbidité ; par l’utilisation des différentes options d’intervention souvent en combinaison et en synergie; par une collaboration à l’intérieur du secteur de la santé et avec les autres secteurs publics et privés dont les activités ont un impact sur les vecteurs ; par un renforcement et une implication des communautés locales et des autres partenaires. Mais également la Gilav, c’est un cadre législatif et réglementaire de santé publique», a expliqué le Pr Doannio. Des actions qui sur le terrain visent l’élimination ou la destruction physique des gîtes larvaires des Aedes (vecteur responsable de la fièvre jaune et de la dengue). «Des opérations de démoustication se feront dans les différents quartiers afin de détruire le vecteur responsables de ces pathologies», a révélé le spécialiste. Mais au-delà de cette action, le concours de la population est demandé en ce qui concerne la destruction des gîtes et couverts de l’Aedes. Revenant sur les deux pathologies, le Pr Dagnan a expliqué que la dengue, grippe tropicale ou «petit palu» est une maladie virale due a un arbovirus (flavivirus) transmise par un moustique (Aedes). «Elle est fréquente, souvent bénigne mais meurtrière dans la forme hémorragique et a pour facteur favorisant les déplacements des populations, existence des bidonvilles, et la croissance démographique importante. Malheureusement, elle n’a pas de traitement spécifique ? On ne peut traiter que les signes que sont la fièvre, les céphalées, etc…», a expliqué le Pr Dagnan. Quant à la fièvre jaune, le spécialiste l’a définie comme une fièvre hémorragique virale. Elle est transmise par la femelle Aedes. Le spécialiste de la vaccinologie a également précisé que la situation épidémiologique de ces deux pathologies n’a pas grandement évolué. Au niveau de la dengue les chiffres sont restés intacts, et pour la fièvre jaune, ‘’nous sommes aujourd’hui à 11 cas confirmés avec deux décès à Abidjan (un nouveau cas à Grand-Bassam et Bouaké)’’ assure l’autorité.
T.Y
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