La décharge d'Akouédo existe depuis 1945. Premier et unique site de déversement de toutes les immondices d'Abidjan et de sa banlieue, ce cimetière des ordures est aujourd'hui dépassé. Et ça, il faut avoir le courage de le dire tout net. Depuis 1945, les gouvernements successifs n'ont jamais pu trouver un autre site que cette décharge et pourtant ce ne sont pas des propositions qui ont manqué, encore moins des réflexions qui on certes porté des conclusions mais dans la pratique, rien de concret. Et les des populations du village qui porte le même nom ne savent à quel saint se vouer. Des odeurs à couper le souffle pour celui qui n'y a jamais mis les pieds et qui s'y rend pour la première fois. Et dire qu'à deux pas de là, vivent hommes, femmes, jeunes et enfants. Imaginez qu'en plus de ce que vit déjà le village d'Akouédo, la souffrance des populations avec le déversement des déchets dangereusement toxiques. La population sans voix vit cet autre drame. Depuis 4 ans déjà, rien de concret n'y a été fait. " Qu'est ce qu'on n’a pas dit? Nous sommes fatigués si vous voyez que nous ne parlons plus, c'est parce que nous ne savons que dire de plus que les gens ne savent pas," nous indique koutouan k, fils du village. Pour cet autre fils du village "c'est parce que la décharge ne se trouve pas au plateau. Si non ce que nous vivons là, aucun peuple ne peut accepter vivre un tel calvaire". Selon un autre membre du village qui a requis l'anonymat, "Nos vieux refusent que nous parlions. Quand on veut parler, ils nous disent c'est la guerre qui a fait. Plutôt que de défendre notre cause, ils défendent les autorités comme s'ils n'étaient pas du village". Et c'est ainsi. Pour rappel, signalons que, le jeudi 21 juillet dernier, la notabilité du village se trouvait à la présidence pour, nous a-t-on confié "procédées au dernier réglage du protocole d'accord".
Des populations victimes sédentaires
Les déchets toxiques issus du Probo Koala sont déversés un peu partout à Abidjan dans la nuit du 19 au 20 Aout 2006. La grande partie de ces déchets hautement toxiques ont été déversés à Akouédo. Le lendemain du déversement, les populations d'Akouédo sont envahies par une odeur dont elles n'étaient pas habituées. C'est quelques jours plus tard que tous comprendront qu'ils ont été intoxiqués par la faute de personnes malveillantes. L'environnement est davantage intoxiqué, et le petit dispensaire du village se remplit de patients qui présentent les mêmes symptômes. La population se soulève et ferme la décharge mais il est déjà trop tard. Les victimes se comptent par centaines. Le village d'Akouédo est atteint, gravement atteint et les populations deviennent de fait des victimes sédentaires. Les deux lacs sont pollués et attendent une hypothétique dépollution. Au niveau de la décharge, des individus non conscients de la pollution du sol y font des champs. Champs de maïs, de gombo. Denrée qui se retrouvera surement sur nos marchés. Au niveau du village, il est constaté l'apparition de nouvelles maladies, devenues le quotidien d'une population sans voix. De fortes migraines, des cancers de gorges…de fausses couches, des naissances avec malformation. C'est dans cet environnement que sera célébré bientôt le 4ème anniversaire du déversement des déchets toxiques.
Il faut trouver un autre site
C'est aujourd'hui le seul souhait exprimé par les populations. Il faut vite trouver un site pour permettre aux populations d'Akouédo de respirer enfin l'air pur. Le chef de l'Etat, lors de la signature le 15 juillet dernier du dernier protocole d'accord, avait ouvertement rejoint la population dans cette volonté. Vivement que cette expression ne reste pas lettre morte.
Jean Prisca
Des populations victimes sédentaires
Les déchets toxiques issus du Probo Koala sont déversés un peu partout à Abidjan dans la nuit du 19 au 20 Aout 2006. La grande partie de ces déchets hautement toxiques ont été déversés à Akouédo. Le lendemain du déversement, les populations d'Akouédo sont envahies par une odeur dont elles n'étaient pas habituées. C'est quelques jours plus tard que tous comprendront qu'ils ont été intoxiqués par la faute de personnes malveillantes. L'environnement est davantage intoxiqué, et le petit dispensaire du village se remplit de patients qui présentent les mêmes symptômes. La population se soulève et ferme la décharge mais il est déjà trop tard. Les victimes se comptent par centaines. Le village d'Akouédo est atteint, gravement atteint et les populations deviennent de fait des victimes sédentaires. Les deux lacs sont pollués et attendent une hypothétique dépollution. Au niveau de la décharge, des individus non conscients de la pollution du sol y font des champs. Champs de maïs, de gombo. Denrée qui se retrouvera surement sur nos marchés. Au niveau du village, il est constaté l'apparition de nouvelles maladies, devenues le quotidien d'une population sans voix. De fortes migraines, des cancers de gorges…de fausses couches, des naissances avec malformation. C'est dans cet environnement que sera célébré bientôt le 4ème anniversaire du déversement des déchets toxiques.
Il faut trouver un autre site
C'est aujourd'hui le seul souhait exprimé par les populations. Il faut vite trouver un site pour permettre aux populations d'Akouédo de respirer enfin l'air pur. Le chef de l'Etat, lors de la signature le 15 juillet dernier du dernier protocole d'accord, avait ouvertement rejoint la population dans cette volonté. Vivement que cette expression ne reste pas lettre morte.
Jean Prisca