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Art et Culture Publié le vendredi 6 août 2010 | Le Nouveau Réveil

Arts et Cultures ivoiriens : 50 ans après l`indépendance : Du souvenir d’une époque à l’éclosion de nouvelles tendances

En ce jour mémorable du 07 aout 1960, feu Félix Houphouët-Boigny venait de proclamer l'indépendance de la Côte d'Ivoire, en sa qualité de premier président de ladite République. L'émotion était grande dans tout le pays. Il y avait de la joie, de la musique, de la chanson, de la danse partout. Cependant, à cette époque, l'univers musical ivoirien était plutôt influencé en majorité par la musique française suivie des airs du "High life" du pays voisin, le Ghana et de la "Rumba congolaise". La musique ivoirienne était rare sur le marché des disques. Seulement quelques artistes musiciens s'affirmaient à travers des interprétations des artistes français, américains et autres en vogue à cette période. Mais, ils n'avaient pas d'enregistrement discographique sur le marché. Oui, ils avaient du talent et nombre d'entre eux ont fini par s'afficher.

Les précurseurs
Amédée Pierre, présumé premier artiste musicien chanteur ivoirien, à cette même date de l'indépendance tenait le public en haleine du côté de l'avenue 3 dans la commune de Treichville à l'occasion du premier concert qu'il donnait. Il y avait du monde venu écouter le "Dopé national" et son orchestre "Ivoiro Star" surtout le titre à succès "Moussio Moussio". Ainsi, le ton venait d'être donné. D'autres orchestres comme le "Yapi Jazz" de Yapi Réné, l'"Ivoiris Band" d'Anouma Brou Félix, l'"Ofi" de Bouaké ou le "Conseil de l'entente" fondé en 1962 par le guitariste Mamadou Doumbia se sont révélés sur la scène musicale. Aussi, les sœurs Comoé, des jumelles s'annoncèrent avec le tube "Abidjan Ponssou". A cette période, la Côte d'Ivoire vit une ascension économique et culturelle remarquable à cause de la stabilité politique. Et cela a prévalu jusqu'à la fin des années 60 où une autre génération se signalait.

Les innovateurs
A la fin des années 60, l'artiste américain, James Brown se rendit la première fois en Afrique notamment en Côte d'Ivoire pour un concert privé au président Félix Houphouët-Boigny. Cela a engendré une mutation au niveau du style vestimentaire et musical des artistes ivoiriens de cette ère. Par ailleurs, l'installation des arrangeurs Bocanda Maïga et Manu Dibango, venus respectivement du Mali et du Cameroun au début des années 70, va révolutionner la musique ivoirienne. Le deuxième cité, occupe en ce temps-là, le poste de directeur de l'orchestre de la Radio télévision ivoirienne (Rti). Les talents tels que Ernesto Djédjé et Bailly Spinto sortent leurs premiers albums en 1977 "Ziboté" et "Taxi sougnon" 1979 avec un air de Ziglibity (mélange de rythme du terroir bété, de funk et soul), de soul et de blues. Par ailleurs, les groupes "Bozambo" du célèbre Jimmy Hyacinthe, "Djinn's music " de Wedji Ped ont tracé les belles empreintes de la musique ivoirienne de cette fin des années 70. Au début des années 80, Alpha Blondy s'annonce avec la musique reggae. Il a, depuis ce moment, marqué ce style musical à travers le monde entier. L'orchestre de la Rti, pour sa part, contribuera à l'éclosion de plusieurs artistes, à savoir entre autres, Doh Albert, Waïper Saberti, Nemlin, et les choristes, Aïcha Koné, Nayanka Bell, Chantal Taïba, Aklane, Monique Séka (…). Egalement le groupe "Woya" de François Konian. La fin des années 80 sera marquée par divers styles de musiques et de danses, à savoir le "Gnanma gnanma" de Kéké Kassiry et le "Ziguéhi" du groupe Ras. Ainsi, venait de naître la marée des tendances qui va s'accroître au fil des décennies.

Du "Zouglou"
au "Coupé décalé"
Bilé Didier et les "Parents du campus" vont, dans les débuts des années 90, lancer le mouvement Zouglou à travers l'album "Gboglo Koffi". C'est un style musical qui se pratique à l'origine sur les campus universitaires. Le succès de l'album va au-delà des frontières nationales et s'implante à travers le monde entier. C'était ainsi une aubaine pour les jeunes à cette époque d'exprimer les maux de la société. Aussi, la danse par des gestes de mains levées vers le ciel, en signe d'imploration du Seigneur comme pour remédier aux difficultés des étudiants a-t-elle connu un triomphe. Dans ce lot d'artistes, quelques-uns comme "Poignon", "Esprit de Yop", "Esprit gazeur", "Zouglounettes" "l'enfant Yodé"(…) vont s'illustrer de la bonne manière sur les planches de la sous-région et internationalement. Le groupe "Les salopards" va d'ailleurs représenter honorablement la Côte d'Ivoire dans l'Hexagone au milieu des années 90 avec l'album "Bouche bée". Dans son évolution, le Zouglou a divulgué des danses telles que le "Kpaklo", le "Gnakpa". D'où l'émergence des groupes tels que "Poussins chocs", "Sur choc" et la nouvelle génération entre autres, "Petit Dennis" "Espoir 2000" (…). Le Zouglou se comporte bien et révèle beaucoup de talents jusqu'à la consécration du groupe "Magic système" en 1999 avec le titre à succès "premier gaou". Les années 2000, quant à elles, vont proposer un autre courant musical dans un climat de crise. Les jeunes veulent s'affirmer d'une autre manière. Alors, le zouglou semble plus à la réflexion et la jeunesse vivant dans un climat d'instabilité politique veut se valoriser. Doukouré Stéphane, "Doug Saga" arrive ainsi en 2003 avec le "Coupé décalé" et la Jet set. Le mouvement accroche la jeunesse à cause de son caractère d'auto-expression financière par les adeptes, le" travaillement". Les disc-jockeys s'en font plein les poches. Ces derniers, à force de vanter les éloges des artistes, se découvrent des qualités de chanteurs. Et depuis, le "Coupé décalé" est devenu l'identité musicale de la Côte d'Ivoire dans le monde entier. La musique ivoirienne, 50 ans après, présente une honorable image au regard de son influence dans la sous-région et des awards reçus par les artistes à travers les ventes dans le monde entier.
MORGAN EKRA



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