Ce n’était pas la suite du cinquantenaire. Mais bien l’arrivée d’Alassane Dramane Ouattara qui a plongé la petite ville de Tafiré dans une liesse populaire indescriptible. Hier, dès le matin, les braves populations de « Terre Blanche » (Tafiré) ont vite évacué les affaires courantes pour se concentrer sur l’accueil du président du RDR et candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre prochain. Dans la droite ligne des tournées que le candidat ADO entreprend depuis dix mois dans la Côte d’Ivoire profonde, il était hier dans la commune de Tafiré où il a passé la nuit. Pour lui témoigner leur attachement et leur reconnaissance, le peuple Tagbana de Tafiré s’est mobilisé comme un seul homme pour lui souhaiter le traditionnel « Gbatamana » (bienvenue). Dès le début de l’après-midi, les populations, toutes affaires cessantes, se sont parées des plus beaux habits du RDR pour prendre ensuite en otage la gare routière (lieu du meeting) et le boulevard principal de Tafiré jusqu’au corridor. Personne ne voulant se faire conter cet accueil pour le moins historique. Du kilomètre 3 au lieu du meeting, des pancartes situaient l’importante arrivée de l’hôte de marque, avec des messages forts. Des danses sorties des villages, campements et hameaux de la sous-préfecture se sont précipitées sur l’autoroute qui traverse la belle cité Tagbana pour accueillir le champion des Républicains. Et quand à 18 heures, la sirène de son cortège déchire l’atmosphère surchauffée par les chants, danses et autres speakers, c’est le branle-bas. Vieux, vieilles, hommes, femmes et enfants jouent des coudes pour être le plus près possible. La foule se masse, encore plus nombreuse, pour voir ou toucher celui qui représente, aux yeux des populations, l’espoir de la Côte d’Ivoire. Mais leur grande curiosité doit attendre. Le candidat Alassane Ouattara doit d’abord embrasser les belles fleurs que lui offre le comité d’organisation, recevoir les honneurs militaires du commandant de secteur, Eli et ses hommes. Il prend ensuite les chaudes poignées des élus et cadres de Tafiré et des chefs traditionnels et coutumiers. Mais c’est véritablement à la gare routière qu’ADO est happé par la nombreuse foule. Dès que son véhicule de commandement s’immobilise au rond point, la foule se déchaîne. Les « ADO, ADO, ADO ! » se mélangent aux cris et bruits assourdissant des tambours et tam-tams. Tout le monde veut se faire entendre pour lui témoigner son attachement. Tafiré est là. Débout comme un seul homme pour acclamer ADO. Le balafon de N’Golodougou ne veut laisser aucun répit au Boloye de Selikala. Le Nangbôgô de Soba rivalise d’ardeur avec le Sita de Kafiné. Que dire des autres danses de Djogaha, Dadikaha, Dioulabougou. Le moins qu’on puisse écrire, c’est que Tafiré a réussi sa mobilisation. La gare routière était noire d’un monde venu écouter le message du candidat Alassane Dramane Ouattara et tout ce peuple est reparti soulagé.
Koné Lassiné, envoyé spécial à Tafiré
Koné Lassiné, envoyé spécial à Tafiré