L'on croyait le signe indien vaincu. Le leader du Rassemblement des républicains (Rdr) venait de clore sa tournée dans la vallée du Bandama par son meeting de Niakara. La délégation a donc pris la route du retour pour Abidjan. Les uns et les autres se réjouissaient, intérieurement ou oralement, de ce qu'il n'y ait eu aucun incident. Même pas avec les nombreux motocyclistes qui agrémentent les rencontres en zone centre-nord et ouest. Tout se passait bien jusqu'à ce que le cortège soit à moins de sept kms de Tiébissou. Où, la suiveuse (le véhicule qui suit celui d'Alassane Ouattara dans l'ordre du cortège) fait une sortie de route après avoir percuté une voiture de type fourgonnette immatriculée 3422 EP 01 appartenant à la société pharmaceutique Copharmed qui venait en sens inverse. Voyant le cortège venir, toutes les voitures qui venaient dans le sens opposé ont stationné. Le chauffeur de la fourgonnette a, quant à lui, essayé de dépasser le 4X4 double cabine qui était devant lui. Par on ne sait trop quelle manœuvre, il s'est retrouvé sur la voie du cortège. Surpris, le conducteur de la suiveuse a vainement tenté de l'éviter. Déséquilibré par le choc, elle s'est retrouvée dans le décor. « C'est une chance, le chauffeur du président aurait pu la percuter. C'est parce que celui-ci l'a évitée que la suiveuse l'a touchée », ont analysé certains. Des militants ont vite fait d'y voir un acte de sabotage. « Il a été envoyé. Il a fait exprès sinon comment expliquer ce qu'il a fait », s'interrogeaient-ils, en colère. Alassane Ouattara, visiblement très affecté par cet accident, n'a pas pu s'empêcher de lâcher ce commentaire sur le comportement du chauffeur de la fourgonnette : « C'est de l'inconscience ». Les cinq occupants de la voiture, dont trois corps habillés, ont été évacués au CHR de Yamoussoukro après avoir reçu les premiers soins de l'équipe médicale sur place. Aux dernières nouvelles, il y aurait eu plus de peur que de mal. Hors de danger, ils ont été autorisés par les médecins à regagner Abidjan. De quoi laisser, malgré tout, un arrière-goût à cette tournée qui s'était terminée, comme elle avait commencé, dans une ambiance de fête à Niakara. Alassane Ouattara y a dressé le bilan de la gestion des refondateurs et demandé à la population de les bouter du pouvoir. Il a conseillé à son auditoire de ne pas se laisser distraire par les beaux discours de ceux qui n'ont rien fait en dix ans et qui sollicitent encore un mandat. « Quand ils viendront avec l'argent de l'Etat, prenez-le car c'est votre argent. Mais sachez que cela ne pourra pas vous nourrir même en une semaine », a-t-il soutenu. Il a confié que ce qu'il propose à la population c'est de vivre heureux pendant longtemps. Cela, en améliorant ses conditions de vie à travers la construction d'écoles, de routes, de centres de santé et une politique agricole dans l'intérêt des planteurs. « On ne peut pas continuer d'arnaquer nos parents. Cette corruption des paysans est inadmissible. C'est grâce à vous que ce pays est ce qu'il est », a-t-il argué. Et, d'ajouter qu'il ne fait pas de promesse en l'air. Le beau parleur, a-t-il argumenté, n'est pas le faiseur de belles actions.
Bamba K. Inza, envoyé special
Bamba K. Inza, envoyé special