Dans certaines localités, les demandes de radiation ont commencé à être prononcées par les tribunaux, notamment à Gagnoa où près de 150 dossiers doivent passer devant les juges. C'est pour faire l'état des lieux que nous avons rencontré Doumbia Brahima, secrétaire national adjoint chargé des élections au Rassemblement des républicains, parti dont les militants seraient les principales victimes de radiation.
Comment se passe actuellement le contentieux de la liste électorale ?
A début, lorsque la Cei a ouvert la période du contentieux, les réclamations portaient sur des demandes d'inscription et de rectification. Mais ce que nous avons constaté, c'est que les deux derniers jours, les demandes de radiations émanent de certains responsables du Fpi ont pris des proportions importantes. Je dois préciser que les populations en elles-mêmes ne se sont pas associées à cette entreprise. Il s'agit de demandes émanant essentiellement des responsables locaux du Fpi ou d'élus proches du camp présidentiel.
Quelles sont les principales localités où les demandes de radiation sont fortes ?
En tête de peloton, il y a Abidjan avec des communes comme Koumassi, Port-Bouët, Cocody, Adjamé et Yopougou. Il y a également des localités de l'Intérieur du pays, notamment Aboisso, Divo, San Pedro, Sassandra, Oumé, Guiglo, Man…où des demandes en radiation ont été introduites par des responsables du Fpi.
Vos militants sont-ils victimes de ces demandes de radiation ?
Ce qui est sûr, c'est que les cibles de ces demandes de radiation massives sont des populations originaires du Nord de la Côte d'Ivoire. La deuxième chose qu'il faut relever, c'est que les demandes de radiation ne sont jamais accompagnées de preuves. Or, le mode opératoire dit que celui qui demande une radiation doit apporter les preuves. Ce matin, par exemple (hier, Ndlr), on m'a appelé de Zuénoula où le président du conseil général a demandé la radiation de 250 personnes, arguant que celles-ci auraient des extraits d'acte de naissance douteux. Pour cette personnalité, la date d'établissement de ces extraits d'acte de naissance est postérieure à la date de naissance des porteurs. Et, partout, c'est presque comme cela. Il se raconte que le Fpi détiendrait un fichier de ressortissants-Cedeao qu'il aurait croisé avec la liste blanche. A partir de ce croisement, le Fpi estime qu'il y a des personnes qui ne devraient pas figurer sur la liste électorale. Pourtant, aucune structure de l'Etat, ni la Cnsi, ni l'Oni, ni l'Ins, ni la Sagem, ni le ministère de l'Intérieur, ni la primature n'a authentifié un tel fichier. D'ailleurs, je dois signaler que tous les fichiers historiques qui devraient être utilisés pour ce processus, ont été validés par le groupe de travail sur l'identification et ont été utilisés par la Sagem et par l'Ins. Nous avons tous vu les résultats et aucun parti politique n'a contesté les résultats de ces croisements opérés par ces structures. Aujourd'hui, le Fpi est entré en laboratoire et a fabriqué des documents dont il se sert pour demander la radiation. Ce sont des documents qui sont faux. Ce que nous demandons à nos militants, c'est de rester sereins, de ne pas paniquer et de ne pas se laisser intimider. Deuxièmement, nous leur demandons de poursuivre systématiquement les auteurs de dénonciations calomnieuses car, les documents qui servent d'éléments d'accompagnement des demandes de radiation sont faux. Ils peuvent donc poursuivre les auteurs des dénonciations calomnieuses pour faux, faux en écriture publique, usage de faux et dénonciations calomnieuses. Nous demandons à tous les Ivoiriens, qu'ils soient militants du Rdr ou pas, de dénoncer tous ceux qui sont à la base de dénonciations calomnieuses, qu'ils soient élus ou simples citoyens puisque personne n'est au-dessus de la loi.
Vu que certaines demandes sont devant les tribunaux, qu'elle est l'assistance que vous apportez à ceux qui sont concernés ?
Nous avons des avocats qui assistent les personnes concernées. Il faut dire que parfois, les magistrats passent outre le droit. Mais, cette fois-ci, toute décision de radiation basée sur des accusations fallacieuses ne ferait que mettre à mal la cohésion sociale.
Dans ce contexte, la date du 31 octobre n'est-elle pas menacée ?
Si les magistrats rendent les décisions convenablement, il n'y aura pas de menaces sur la date du 31 octobre. Par contre, si les magistrats se rendent complice de l'objectif visé par le Fpi qui est de radier près 800.000 personnes, je ne peux pas présager de ce qu'il adviendra.
D'où tenez-vous ces chiffres ?
Nous avons nos canaux d'information.
Comment expliquez-vous le fait que malgré la vérification de la liste électorale, il y ait autant de demandes de radiation ?
Le Fpi a toujours développé une mentalité de tribu assiégée dont il n'arrive pas à se défaire. Je leur demande de se défaire de cette mentalité parce qu'il n'y a pas de fraudeurs sur la liste électorale. L'opération de vérification de la liste électorale l'a démontré. Le problème du Fpi, c'est qu'il n'est pas sûr de remporter les élections en l'état actuel du processus électoral. C'est pourquoi il entend tout faire pour que le maximum d'Ivoiriens soit exclu de ladite liste électorale pour lui permettre de gagner les élections.
Les structures techniques ont récemment remis au Premier ministre les conclusions de leurs travaux. Quel sort devrait être réservé, selon vous, aux personnes qui n'ont pu être ''repêchées'' ?
Pour l'instant, nous n'avons pas connaissance des résultats des travaux puisque les structures sont en train de consolider les résultats. C'est après cela que la primature devrait inviter les partis politiques à réfléchir sur la suite à donner à ceux qui n'ont pas été retrouvés. Mais ce que je peux dire, c'est que ceux qui n'ont pas pu être retrouvés, n'ont pas commis de faute. C'est l'administration qui aurait dû mettre à jour ses documents. A priori, il ne devrait pas avoir de conséquences fâcheuses pour les personnes qui n'ont pas été retrouvées. De toutes façons, il est dit que les quatre leaders doivent se réunir pour discuter sur la question. Mais en attendant, la position du Rdr est qu'on ne peut pas exclure un citoyen de manière arbitraire de la liste électorale. Si quelqu'un doit être exclu, cela doit se faire sur justification. C'est ce qui est conforme à la règle. C'est pour cela que je voudrais réitérer mes encouragements à ceux qui sont sur le terrain pour donner l'encadrement nécessaire aux militants. Il faut qu'ils puissent continuer d'encadrer les militants comme il se doit.
Entretien réalisé par Marc Dossa
Comment se passe actuellement le contentieux de la liste électorale ?
A début, lorsque la Cei a ouvert la période du contentieux, les réclamations portaient sur des demandes d'inscription et de rectification. Mais ce que nous avons constaté, c'est que les deux derniers jours, les demandes de radiations émanent de certains responsables du Fpi ont pris des proportions importantes. Je dois préciser que les populations en elles-mêmes ne se sont pas associées à cette entreprise. Il s'agit de demandes émanant essentiellement des responsables locaux du Fpi ou d'élus proches du camp présidentiel.
Quelles sont les principales localités où les demandes de radiation sont fortes ?
En tête de peloton, il y a Abidjan avec des communes comme Koumassi, Port-Bouët, Cocody, Adjamé et Yopougou. Il y a également des localités de l'Intérieur du pays, notamment Aboisso, Divo, San Pedro, Sassandra, Oumé, Guiglo, Man…où des demandes en radiation ont été introduites par des responsables du Fpi.
Vos militants sont-ils victimes de ces demandes de radiation ?
Ce qui est sûr, c'est que les cibles de ces demandes de radiation massives sont des populations originaires du Nord de la Côte d'Ivoire. La deuxième chose qu'il faut relever, c'est que les demandes de radiation ne sont jamais accompagnées de preuves. Or, le mode opératoire dit que celui qui demande une radiation doit apporter les preuves. Ce matin, par exemple (hier, Ndlr), on m'a appelé de Zuénoula où le président du conseil général a demandé la radiation de 250 personnes, arguant que celles-ci auraient des extraits d'acte de naissance douteux. Pour cette personnalité, la date d'établissement de ces extraits d'acte de naissance est postérieure à la date de naissance des porteurs. Et, partout, c'est presque comme cela. Il se raconte que le Fpi détiendrait un fichier de ressortissants-Cedeao qu'il aurait croisé avec la liste blanche. A partir de ce croisement, le Fpi estime qu'il y a des personnes qui ne devraient pas figurer sur la liste électorale. Pourtant, aucune structure de l'Etat, ni la Cnsi, ni l'Oni, ni l'Ins, ni la Sagem, ni le ministère de l'Intérieur, ni la primature n'a authentifié un tel fichier. D'ailleurs, je dois signaler que tous les fichiers historiques qui devraient être utilisés pour ce processus, ont été validés par le groupe de travail sur l'identification et ont été utilisés par la Sagem et par l'Ins. Nous avons tous vu les résultats et aucun parti politique n'a contesté les résultats de ces croisements opérés par ces structures. Aujourd'hui, le Fpi est entré en laboratoire et a fabriqué des documents dont il se sert pour demander la radiation. Ce sont des documents qui sont faux. Ce que nous demandons à nos militants, c'est de rester sereins, de ne pas paniquer et de ne pas se laisser intimider. Deuxièmement, nous leur demandons de poursuivre systématiquement les auteurs de dénonciations calomnieuses car, les documents qui servent d'éléments d'accompagnement des demandes de radiation sont faux. Ils peuvent donc poursuivre les auteurs des dénonciations calomnieuses pour faux, faux en écriture publique, usage de faux et dénonciations calomnieuses. Nous demandons à tous les Ivoiriens, qu'ils soient militants du Rdr ou pas, de dénoncer tous ceux qui sont à la base de dénonciations calomnieuses, qu'ils soient élus ou simples citoyens puisque personne n'est au-dessus de la loi.
Vu que certaines demandes sont devant les tribunaux, qu'elle est l'assistance que vous apportez à ceux qui sont concernés ?
Nous avons des avocats qui assistent les personnes concernées. Il faut dire que parfois, les magistrats passent outre le droit. Mais, cette fois-ci, toute décision de radiation basée sur des accusations fallacieuses ne ferait que mettre à mal la cohésion sociale.
Dans ce contexte, la date du 31 octobre n'est-elle pas menacée ?
Si les magistrats rendent les décisions convenablement, il n'y aura pas de menaces sur la date du 31 octobre. Par contre, si les magistrats se rendent complice de l'objectif visé par le Fpi qui est de radier près 800.000 personnes, je ne peux pas présager de ce qu'il adviendra.
D'où tenez-vous ces chiffres ?
Nous avons nos canaux d'information.
Comment expliquez-vous le fait que malgré la vérification de la liste électorale, il y ait autant de demandes de radiation ?
Le Fpi a toujours développé une mentalité de tribu assiégée dont il n'arrive pas à se défaire. Je leur demande de se défaire de cette mentalité parce qu'il n'y a pas de fraudeurs sur la liste électorale. L'opération de vérification de la liste électorale l'a démontré. Le problème du Fpi, c'est qu'il n'est pas sûr de remporter les élections en l'état actuel du processus électoral. C'est pourquoi il entend tout faire pour que le maximum d'Ivoiriens soit exclu de ladite liste électorale pour lui permettre de gagner les élections.
Les structures techniques ont récemment remis au Premier ministre les conclusions de leurs travaux. Quel sort devrait être réservé, selon vous, aux personnes qui n'ont pu être ''repêchées'' ?
Pour l'instant, nous n'avons pas connaissance des résultats des travaux puisque les structures sont en train de consolider les résultats. C'est après cela que la primature devrait inviter les partis politiques à réfléchir sur la suite à donner à ceux qui n'ont pas été retrouvés. Mais ce que je peux dire, c'est que ceux qui n'ont pas pu être retrouvés, n'ont pas commis de faute. C'est l'administration qui aurait dû mettre à jour ses documents. A priori, il ne devrait pas avoir de conséquences fâcheuses pour les personnes qui n'ont pas été retrouvées. De toutes façons, il est dit que les quatre leaders doivent se réunir pour discuter sur la question. Mais en attendant, la position du Rdr est qu'on ne peut pas exclure un citoyen de manière arbitraire de la liste électorale. Si quelqu'un doit être exclu, cela doit se faire sur justification. C'est ce qui est conforme à la règle. C'est pour cela que je voudrais réitérer mes encouragements à ceux qui sont sur le terrain pour donner l'encadrement nécessaire aux militants. Il faut qu'ils puissent continuer d'encadrer les militants comme il se doit.
Entretien réalisé par Marc Dossa