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Société Publié le lundi 16 août 2010 | Le Mandat

Enquête/ Alcoolisme et tabagisme - Ces femmes qui défient les hommes

Elles sont de plus en plus nombreuses, ces femmes qui prennent d'assaut " maquis", bars, dancings, et autres lieux de commercialisation et de consommation d'alcool. Bière ou liqueurs, elles se les disputent avec les hommes. La cigarette n’est pas non plus négligée.

Malgré la forte dose et la quantité consommée, elles restent parfois plus lucides que « leurs adversaires » les hommes. Ce nouvel amour des femmes pour l'alcool et la cigarette, est un phénomène qui sévit de plus en plus, dans le district d’Abidjan. Autrefois, la gent féminine, plus particulièrement les africaines, était très en marge de ces deux fléaux. Même les jeunes gens d'un certain âge, n'étaient pas autorisés à consommer l'alcool et la cigarette au risque de se faire bastonner copieusement par leurs géniteurs. Mais aujourd’hui, les choses ont changé. Désormais le jeune qui s’estime en phase avec l’évolution des temps modernes, évalue sa réussite en casier de bièrre et paquets de cigarettes fumées. Les femmes n’entendent pas être en marge de ce phenomène. Aujourd’hui, Elles mènent une rude concurrence aux hommes. D'une femme à une autre, le mobile de l'engagement à l'alcool et au tabagisme diffère. Et surtout, selon que l'on est femme au vrai sens du mot, ou jeune fille. En effet, la plupart des dames interrogées laissent entendre que cela se justifie, soit par une déception conjugale, soit par une habitude, tout simplement.

Les femmes mariées se justifient
Dans le premier cas, dont fait partie Marina K. qui a rompu au mois de mai dernier d’avec son mari, l’alcool est devenu son salut. Selon elle, bien d’autres femmes qui sont dans la même situation qu’elle, considèrent l'alcool comme leur meilleur ami, car avec cette substance, elles parviennent à oublier la dure épreuve qu'elles vivent. « J’ai goûté à mon premier verre d’alcool après ma séparation d’avec mon mari. Je n’arrive pas a m’accomoder à ma vie de célibataire après huit ans de mariage. Avec la bière, j’arrive à noyer mes soucis » a révélé Marina K. Elle reconnaît cependant que l’alcool n’est pas la solution à ses problèmes, car après quelques heures de sommeil la nuit, elle se rétrouve toujours face à ses difficultés. Tout comme elle, dame Rachelle B. est celibataire, divorcé. En plus de l’alcoll qu’elle concomme sans modération, elle est un accrochée à la cigarette. « J’ai appris à fumer la cigarette et à boire de l’alcool avec mon ex epoux. Depuis notre divorce prononcé au mois de février 2010, j’ai doublé ma consommation journalière. Je peux fumer un demi-paquet à un paquet de cigarette par jour. A chaque fois que les soucis veulent prendre le dessus sur moi, j’allume une mèche. L’alcool et la cigarette me permettent de tenir ma situation de nouvelle femme divorcée », s’est-elle justifiée. Paralellement à ce groupe de femmes qui ont basculé par la force des choses dans l’alcoolisme, il y a celles qui ont plongé dans cet univers par amour pour l’alcool. Ce sont généralement des dames qui, dans leur jeunesse, soit au lycée, soit sur le campus universitaire, prenaient un pot de temps en temps, entre amis. Et depuis, cette habitude leur est restée au point qu'elles sont devenues alcooliques. A Abidjan, elles ne se cachent plus. Ces jeunes filles, lycéennes, étudiantes, qui fréquentent les "maquis" plus qu'elles ne vont aux cours. Parfois, entre filles, elles font le show. Vous les verrez aligner successivement casiers de bière sur casiers de bière. Une fois leur dose atteinte, elles se trémoussent dans le "maquis" au son des mélodies qui y sont distillées.
Leurs zones de prédilection
Pour ces jeunes filles, l'envie de vivre et de paraître figure au nombre des causes de ce goût prononcé pour l'alcool et le tabagisme. A Yopougon, rue princesse, les "maquis" « la Station », « le Shangaï», et le « Ramé-Ramé » sont leurs lieux de prédilection. A Marcory, "mille maquis", les sites de joie sont pris d'assaut tous les soirs. A Abobo, on les trouve au Plateau Dokui, au niveau des "maquis 225’’ et bien d’autres. Abobo- Sogefiha, les "maquis" situés dans le secteur de la cité universitaire, "Quatre étages" sont constamment bondés de jeunes filles. À Adjamé, on les rencontre en plein journée dans les "maquis Onu’’ et ‘’V12’’. Les boîtes de nuit et bar dancing ne sont pas épargnés. Pour ces filles, il n'y a pas de jour de repos. Tous les jours sont bons pour s'amuser, pourvu seulement qu'on ait l'envie et les moyens. « Ce n'est pas pour les hommes seulement qu'on fabrique la boisson alcoolisée », nous apprend Rebecca, que nous avons rencontrée dans un "maquis" à Marcory ; comme pour dire qu'elles ont elles aussi le droit de boire autant que les hommes. En plus des "maquis", il y a les petits bistrots qui pillulent désormais dans les quartiers populaires. Dans ces gargotes de fortune, l’alcool frélaté est consommé à grande gorgée par beaucoup de demoiselles.
Aboubakar Sangaré
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