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Économie Publié le mardi 17 août 2010 | La Tribune de l’Economie

Économie nationale - La fièvre de l’hévéaculture va-t-elle tuer le binôme Café-Cacao ?

On l’a dit et redit, le succès de ce pays repose sur l’agriculture. Premier producteur mondial du cacao et premier producteur du café en Afrique, la Côte d’Ivoire se positionne aussi comme premier pays africain producteur d’hévéa. Il faut le dire tout net, la fièvre de l’hévéa est très forte dans le pays et l’on se demande bien si cette poussée de fièvre ne va pas tuer le binôme café-cacao qui est intimement associé à l’histoire de la Côte d’Ivoire. En effet, l’idée de posséder une plantation d’hévéa pousse irrésistiblement les paysans à faire une reconversion vers l’hévéaculture. Pour les spécialistes du milieu, il ne fait l’ombre d’aucun doute, parmi les spéculations pérennes, à savoir le café, l’hévéa, le palmier à huile et le cacao, c’est la culture de l’hévéa qui est actuellement la plus rentable et la plus stable. Parce que justement les cours sont assez élevés.

On estime d’ailleurs que le planteur qui cultive 10 ha d’hévéa peut percevoir à la 12ème année, 800.000FCFA begin_of_the_skype_highlighting 800.000FCFA end_of_the_skype_highlighting net par mois. La spéculation est intéressante et rentable pour le planteur qui va percevoir un revenu mensuel pendant 35 ans. Avec 800.000f CFA/mois pendant 35 ans, l’offre est suffisamment alléchante pour ravir sa place au binôme café-cacao. Avec l’hévéaculture, on vit comme un salarié ; ce qui n’est pas le cas du binôme café-cacao dont les récoltes se font une seule fois dans l’année à la grande récolte.

Par ailleurs, Le caoutchouc ivoirien est l’un des meilleurs au monde. C’est justement pour sa qualité que Michelin achète pour 50% la production du caoutchouc ivoirien. La Côte d’Ivoire ne produit que du caoutchouc naturel. Or, ce dernier connait une croissance au plan international. Le caoutchouc synthétique obtenu à partir du pétrole ne connait pas une aussi grande expansion au niveau du marché mondial. La raison est toute simple. Le caoutchouc synthétique est limité dans son usage surtout quand il doit toucher à des secteurs liés directement à la vie de l’homme. C’est notamment le cas des secteurs comme la pneumatique d’avion, l’industrie automobile, les poids lourds, les tracteurs, les Formule 1 et la fabrication des préservatifs. Seul le caoutchouc naturel a les propriétés nécessaires pour résister aux différentes pressions dans ces domaines. Le caoutchouc synthétique ne peut pas résister aux pressions et à la forte température.

En Côte d’Ivoire, c’est la SAPH qui détient près de la moitié de ce juteux marché avec 43% de la production nationale. C’est elle qui a passé un marché avec le groupe Michelin qui a reconnu la qualité du caoutchouc ivoirien. Au jour d’aujourd’hui le pays produit 200 mille tonnes de caoutchouc annuellement. Des études techniques et d’aménagement sont en cours pour augmenter la production annuelle afin de satisfaire des marchés comme celui de la Chine qui sont demandeurs de deux millions de tonnes de caoutchouc par an. C’est pour parvenirà des meilleurs rendements et atteindre les 300 mille tonnes d’ici à 2015 et à 600 mille tonnes d’ici à 2020, que le pays s’est fixé comme objectif, il faut organiser les planteurs en groupement et se pencher plus sérieusement sur les problèmes fonciers qui pourraient être un frein pour l’avenir de l’hévéaculture.

Emeline Péhé A. Frédéric CAKPO
07 79 43 83
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