x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le jeudi 19 août 2010 | L’Inter

PDCI/ Negociation avec Bédié - Charles Konan Banny joue gros

© L’Inter Par Prisca
Réunion de crise du Pdci-Rda sous haute tension: Le Bureau politique dit non à un congrès extraordinaire et à une nouvelle candidature à la présidentielle
Mercredi 14 juillet 2010. Abidjan, Maison du parti, à Cocody. La réunion du Bureau politique se tient sous très haute tension. Photo: le premier ministre Charles Konan Banny
Après le traitement de choc qui lui a été réservé à la maison du Pdci lors du dernier Bureau politique de ce parti, Charles Konan Banny s’était muré dans un silence intriguant. Il s’était mis en retrait du yoyo politique, au point que l’on avait commencé à s’interroger sur son silence bruyant. Et voilà que l’ex-Premier ministre réapparaît dans les journaux. On apprend qu’il a rencontré Henri Konan Bédié lundi dernier, à la résidence du doyen Camille Alliali qui joue les bons offices. Des négociations souterraines sont donc engagées pour rapprocher Banny et Bédié et éviter ainsi « la guerre des Konan ». A ce jeu, celui qui risque d’y perdre quelque chose, c’est bien le cadet, Charles Konan Banny. Aussi a-t-il tout intérêt à bien négocier ce tournant afin de ne pas apparaître aux yeux de ses partisans ou de ses admirateurs anonymes comme un leader sans poigne ou qui ne sait pas ce qu’il veut. Banny joue donc gros. Loin de nous l’idée de blâmer toute initiative visant à ramener la paix entre ces deux têtes fortes du Pdci. L’opinion ne comprendrait pas cette deuxième volte-face du « banquier de Dakar », au cas où Banny viendrait une fois encore à rentrer dans les rangs à l’issue de la médiation engagée par les dinosaures du Pdci. On se souvient en effet que l’ex-Premier ministre avait dû se déplacer à Daoukro pour fumer le calumet de la paix avec Bédié, suite à des brouilles survenues entre les deux hommes quand, après être parti de la Primature, Banny semblait lorgner le fauteuil présidentiel. Pour avoir été témoin des faits, nous avions cru que les deux Konan venaient de sceller là l’union sacrée, Banny ayant donné l’impression de s’être aligné derrière Bédié en attendant son tour. « C’est un signal fort qui vient d’être donné. Que ceux qui savent lire comprennent bien ce qui vient de se passer », a-t-il du reste déclaré en substance, au sortir d’un huis clos entre lui, Bédié et toute la chefferie traditionnelle de Daoukro. Par la suite, on a vu l’ex-gouverneur de la Bceao (Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest) battre campagne pour le « candidat naturel » du Pdci jusqu’à ce que soit brusquement remise sur la table la question de sa candidature. Que s’est-il passé, entre-temps, pour que Banny, qui semblait avoir accepté d’attendre sagement son tour, revienne à la charge ? Nul ne le sait. Cette fois encore, ce sont les autres, taxés d’être ses partisans, qui prêtent à l’ex-Premier ministre l’intention d’être candidat contre Bédié. Le concerné, lui, s’est muré dans un silence bruissant jusqu’à ce que la pression de ses admirateurs conduise à la convocation du Bureau politique pour l’entendre. La suite, on la connaît. C’est un Banny froissé qui a quitté la maison du Pdci ce jour-là. Et depuis, on croyait la rupture avec Bédié consommée comme ses proches le laissaient croire. Voilà que Banny se remet à trouver un terrain d’entente avec le même Bédié. Va-t-on encore vers un scénario semblable à celui qui s’est passé à Daoukro ? Banny va-t-il une fois encore se résoudre à reconnaître Bédié comme le candidat du Pdci à la prochaine élection présidentielle ? Dans un tel schéma, ne risque-t-il pas de perdre la face et donner à ses partisans et autres admirateurs l’image d’un leader qui plie chaque fois ? Comment négocier ce tournant sans ruiner le crédit dont il jouit encore aux yeux d’une certaine opinion et garder ainsi intactes ses chances de prendre le contrôle du Pdci plus tard, et être le candidat de ce parti aux futures élections ? Avouons que la manœuvre est délicate, surtout que ses partisans de la Coordination de la jeunesse unie pour Banny (Cojub), continuent de réclamer sa candidature, en dépit des négociations engagées avec Bédié, sous la houlette des sages du Pdci.

Assane NIADA
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Articles du dossier

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ