La salle de conférence de l’Office ivoirien des parcs et réserves (OIPR) a servi de cadre à un atelier de planification des interventions du projet WAP ECOWAS, lundi dernier. Projet du Bureau international du travail (BIT) pour l’élimination des pires formes du travail des enfants. Au cours de l’atelier, le préfet de Soubré, Gombagui Gueu Georges, a lancé un appel au renforcement de la législation afin de mettre fin à ce phénomène. « Face à la persistance du phénomène du trafic des enfants, il apparaît nécessaire de renforcer la législation afin de sanctionner en amont et en aval tous les acteurs impliqués. Notamment le chauffeur, le convoyeur, et même le propriétaire du véhicule ainsi que les nombreux intermédiaires qui favorisent le travail des enfants.» C’est par ces propos que le préfet a introduit cet atelier de planification. Pour lui le travail des enfants a pris de l’ampleur à cause de l’agriculture intensive qui nécessite une forte main d’œuvre, mais aussi la quête du mieux-être qui pousse les enfants des pays limitrophes à migrer en Côte d’Ivoire. « Il y a un travail de sensibilisation à faire dans les pays voisins d’où viennent l’ensemble des enfants utilisés dans les plantations. Car leurs parents ignorent leur condition de travail dans les zones d’accueil », a-t-il expliqué. Dans sa présentation du projet, Boua Bi Sémien Honoré, chargé du programme WAP- ECOWAS du BIT a indiqué qu’à travers ce projet il s’agit d’identifier avec les partenaire locaux les actions à mener contre les pires formes de travail des enfants à Soubré, de les planifier et de cibler les intervenants possibles pour aboutir à des actions qui peuvent davantage toucher les communautés à la base. Selon Boua Bi, le projet WAP-ECOWAS, financé par le département du travail des Etats-Unis d’Amérique (USDOL) qui durera environ quarante mois vient en complément aux initiatives jusque-là développées en Côte d’ivoire. Il déterminera les actions de sensibilisation et de mobilisations sociales pour accélérer l’élimination du travail des enfants. Durant deux jours, la quarantaine de séminaristes repartis en quatre ateliers de travail a fait l’état des lieux des actions de lutte contre le travail des enfants dans la région de Soubré. Mieux, ils ont identifié les actions que le projet devra aider à exécuter dans leur zone d’intervention durant les quarante prochains mois, sans oublier les propositions pour les actions de sensibilisation et de mobilisation sociale pour venir à bout du travail des enfants dans la production du cacao. La fin de l’atelier a été marquée par de nombreuses recommandations dont le renforcement et la précision du cadre institutionnel, la mise en place de suivi et d’évaluation interne et externe, l’extension de la lutte à d’autres secteurs d’activité avec l’élargissement de la mobilisation aux pays voisins d’où viennent les enfants.
K.M. Nadège à Soubré
K.M. Nadège à Soubré