Il est du FPI comme d’un conglomérat de démagogues, tous obnubilés par les lambris dorés du pouvoir. Dix ans après l’avoir enlevé et exercé, les voilà qui le réclament à cor et à cris, sans avoir cependant l’honnêteté de faire (ou d’évoquer simplement) le bilan de leur parcours. Ne serait-ce que par respect pour les Ivoiriens. Hier, l’un de ces curieux personnages, apparemment important dans le dispositif de campagne de Laurent Gbagbo, s’est étalé dans la presse. Et il a raconté tellement de sornettes – des choses parfois sans tête ni queue – qu’on peut se demander s’il ne risque pas d’effarer ses propres partisans. Parce qu’il existe quand même au FPI, des gens qui veulent lire des choses cohérentes, dynamiques, évolutives. Ce personnage s’appelle Sokouri Bohui. Il est certes le « Monsieur élection » du FPI. Mais tout de même ! Comment ouvrir presque quotidiennement ses colonnes à quelqu’un qui ne fait aucun effort intellectuel pour apporter quelque chose de positif au débat national ? Notre Voie aurait décidé une auto flagellation éditoriale qu’elle ne s’y prendrait pas autrement. Ce n’est pas parce qu’on est le directeur général d’un journal qu’on doit s’échiner à en salir chaque jour les colonnes avec des discours de haine, de mépris, truffés de morgue et d’insultes. Ce qui est marrant chez Sokouri, un homme qui ne parle que le couteau entre les dents, c’est que, parlant de Ouattara et du RDR, il n’a que le mot « violence » à la bouche. Le RDR serait, selon lui un parti d’essence violente, qui aurait apporté la guerre. Ouattara serait le chef de la rébellion, ses partisans ne pratiqueraient que la violence. Quand des Ivoiriens qu’on veut déposséder de leur citoyenneté sans aucune preuve, s’élèvent contre cette injustice, c’est Ouattara qui leur ordonne ce refus de se laisser spolier. Pour Sokouri Ouattara est le diable en personne. Ses innombrables sorties dans Notre Voie se suivent et se ressemblent : si ce n’est Ouattara, c’est le RDR. Si ce n’est la violence, c’est la fraude. Jamais ce monsieur n’a abordé avec sérieux dans ses interviews bidon une question relative à la stratégie qui est la sienne, en tant que secrétaire national chargé des questions électorales, pour faire gagner son candidat. On a l’impression quand on l’écoute qu’il se cache derrière Ouattara pour masquer son incompétence. Cette incompétence s’étale au grand jour chaque fois qu’il est invité à un débat avec ses pairs des autres partis. On le voit alors baragouiner des fadaises sur Ouattara, là ou ses collègues développent des argumentaires techniques. Sokouri se croit redoutable pour ses adversaires, mais on voit bien qu’il est véritable bourreau du FPI.
Incompétence
Car si ce parti est aujourd’hui en difficulté et s’adonne au vu et au su de tout le monde à ces incessantes manœuvres dilatoires pour ne pas aller aux élections, c’est par la faute de cet homme qui, pendant que les militants des autres partis participaient à l’opération d’enrôlement, en a inventé une autre, totalement absurde et contreproductive pour son parti : l’opération Inondation. Il est allé dire à Gbagbo qu’il détenait par cette opération la potion magique pour engranger le maximum de militants et qu’il ne restait plus nos socialistes tropicaux qu’à boycotter l’enrôlement et le tour était joué. Voici la vérité de la déroute actuelle du FPI. Et elle est signée Sokouri !
Quand on a commis tous ces impairs et que, visiblement, on n’a pas la carrure ou le profil nécessaire pour occuper une fonction – Sokouri est un ancien responsable de la défunte BNDA, dont il est un artisan de la banqueroute – on fait profil bas. Dans le cas contraire, on procède autrement. Par exemple, en « vendant » son candidat. Quand la « technologie électorale » ne passe pas, on se tourne vers la « technologue du mérite » en ventant les vertus de gouvernance de son candidat. Sokouri ne va quand même pas dire qu’après dix années passées au pouvoir, Gbagbo n’a pas un bilan à brandir. Au plan économique, agricole, social. Au plan de l’école, de la santé, du café, du cacao, des infrastructures routières, etc. Malgré « la guerre des fusils », qui a duré quelques mois, et « la guerre des négociations », qu’on peut étendre sur deux ou trois ans, ce monsieur a quand même été le Président de la république, pendant au moins cinq à six ans ! Ce n’est pas rien, surtout quand on a géré la manne pétrolière, gazière et cacaoyère ? C’est de cela qu’il s’agit. Ce n’est pas de Ouattara que Sokouri doit parler tous les jours que Dieu fait dans son journal. C’est de Gbagbo. Surtout le Gbagbo des dix ans presque consommés aujourd’hui. La démagogie est peut-être une arme politique. Mais, c’est connu, elle est l’arme de ceux qui manquent d’argument substantiel à proposer à ceux qui les écoute.
Il avait sans doute raison, Georges Elgozy, qui, parlant de la démagogie, disait qu’elle est à la démocratie ce que la prostitution est à l’amour. Le démagogue donne toujours de lui, l’image de l’individu prêt à troquer sa propre dignité – et celle des autres – contre ses intérêts immédiats et égoïstes. Il est prêt à tout dire, à tout faire, souvent au-delà de la morale, pourvu qu’au bout du compte, il gagne ou préserve des privilèges. Fieffé menteur, il se distingue par l’amnésie qui lui fait oublier ce qu’il a été hier et ce qu’il est aujourd’hui. Seul compte pour lui ce qu’il promet d’être demain.
KORE EMMANUEL
Incompétence
Car si ce parti est aujourd’hui en difficulté et s’adonne au vu et au su de tout le monde à ces incessantes manœuvres dilatoires pour ne pas aller aux élections, c’est par la faute de cet homme qui, pendant que les militants des autres partis participaient à l’opération d’enrôlement, en a inventé une autre, totalement absurde et contreproductive pour son parti : l’opération Inondation. Il est allé dire à Gbagbo qu’il détenait par cette opération la potion magique pour engranger le maximum de militants et qu’il ne restait plus nos socialistes tropicaux qu’à boycotter l’enrôlement et le tour était joué. Voici la vérité de la déroute actuelle du FPI. Et elle est signée Sokouri !
Quand on a commis tous ces impairs et que, visiblement, on n’a pas la carrure ou le profil nécessaire pour occuper une fonction – Sokouri est un ancien responsable de la défunte BNDA, dont il est un artisan de la banqueroute – on fait profil bas. Dans le cas contraire, on procède autrement. Par exemple, en « vendant » son candidat. Quand la « technologie électorale » ne passe pas, on se tourne vers la « technologue du mérite » en ventant les vertus de gouvernance de son candidat. Sokouri ne va quand même pas dire qu’après dix années passées au pouvoir, Gbagbo n’a pas un bilan à brandir. Au plan économique, agricole, social. Au plan de l’école, de la santé, du café, du cacao, des infrastructures routières, etc. Malgré « la guerre des fusils », qui a duré quelques mois, et « la guerre des négociations », qu’on peut étendre sur deux ou trois ans, ce monsieur a quand même été le Président de la république, pendant au moins cinq à six ans ! Ce n’est pas rien, surtout quand on a géré la manne pétrolière, gazière et cacaoyère ? C’est de cela qu’il s’agit. Ce n’est pas de Ouattara que Sokouri doit parler tous les jours que Dieu fait dans son journal. C’est de Gbagbo. Surtout le Gbagbo des dix ans presque consommés aujourd’hui. La démagogie est peut-être une arme politique. Mais, c’est connu, elle est l’arme de ceux qui manquent d’argument substantiel à proposer à ceux qui les écoute.
Il avait sans doute raison, Georges Elgozy, qui, parlant de la démagogie, disait qu’elle est à la démocratie ce que la prostitution est à l’amour. Le démagogue donne toujours de lui, l’image de l’individu prêt à troquer sa propre dignité – et celle des autres – contre ses intérêts immédiats et égoïstes. Il est prêt à tout dire, à tout faire, souvent au-delà de la morale, pourvu qu’au bout du compte, il gagne ou préserve des privilèges. Fieffé menteur, il se distingue par l’amnésie qui lui fait oublier ce qu’il a été hier et ce qu’il est aujourd’hui. Seul compte pour lui ce qu’il promet d’être demain.
KORE EMMANUEL