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Art et Culture Publié le vendredi 27 août 2010 | L’expression

Portrait : Eloi Sessou (Styliste de mode) : Le chimiste de la haute couture ivoirienne

A force de travail et surtout de persévérance, l’ex-étudiant en chimie Eloi Sessou s’est hissé au niveau des grands créateurs de mode. Sa griffe compte en Côte d’Ivoire et sur le continent.

Comme un papillon qui quitte sa chrysalide. Eloi Sessou a rompu, il y a une dizaines d’années, avec la faculté de chimie de l’université de Cocody qui l’avait accueilli après le secondaire, pour voguer sous d’autres cieux. Les dieux les plus cléments, ceux de la mode, lui ont ouvert les bras. Et depuis, il mène sa barque, sur les vagues déferlantes des strass et des paillettes et sur les T. «C’est vrai que les choses n’ont pas été aussi faciles», rappelle le styliste. «Quand j’ai quitté la fac, mon père était furieux que j’ai abandonné les études pour la mode. Surtout que rien ne laissait présager un tel revirement. Mais c’était un coup de foudre et je ne pouvais pas résister davantage», plaide Sessou. Ses études larguées, l’apprenti chimiste s’inscrit dans une école de couture située aux Deux-Plateaux sur le boulevard Latrille. Il décroche, après trois années de travail acharné, un Brevet de technicien supérieur (Bts) en stylisme et mode. Au cours de sa formation il rencontre Gille Touré, fraîchement rentré de France, qui donne des cours dans son école. La fin de son cycle, en 2002, coïncide avec le premier défilé de Gille Touré intitulé «Féerie». Les trois meilleurs élèves de la promotion, dont il faisait partie, sont invités à participer, avec leurs créations, à cette manifestation. «J’en ai ressenti de la fierté», se souvient, ému, le styliste. Qui renseigne qu’il effectuait, pendant ses périodes de vacances, des stages chez un autre nom de la mode africaine, Pathé’ O. Des efforts qui ne seront pas vains, puisqu’il remporte, l’année 2003, à Lomé au Togo, le 1er Prix du Concours des jeunes créateurs africains. Il est par la suite approché par Miss Zahui qui le sollicite, ainsi que d’autres créateurs, pour le Yéhé. «Ma participation au Yéhé m’a été d’un grand bénéfice. J’ai ressenti de la fierté que le choix ait été porté sur ma personne», témoigne-t-il. En 2004 Eloi Sessou décide de se lancer véritablement sur le marché. Nanti d’une expérience appréciable, il s’installe à Attoban, dans la commune de Cocody où il ouvre un atelier. Il y reste deux ans avant de déménager et de pendre pied au Val Doyen, dans la même commune. Les créations d’Eloi Sessou se déclinent agréablement sur le pagne imprimé, le lin, le coton, la soie…A partir du pagne wax, dont il est l’un des spécialistes, le modéliste allie les motifs floraux savamment choisis et des coupes asymétriques exquises, pour laisser éclore une esthétique vestimentaire recherchée et qui dégage une chaleur chromatique fort appréciée. «C’est vrai que nous faisons des tenues de recherche pour participer à des défilés, mais il faut que ces tenues puissent être aussi consommables par notre clientèle», explique le styliste. Une clientèle composée à 90% de femmes. «Nous essayons d’être le plus fidèle possible de ce que désire nos clientes», affirme Eloi. Qui informe qu’une thématique est trouvée chaque année pour servir de fil conducteur aux créations estampillées «Eloi Sessou». L’un de ses clients, F. H., apprécie. «Ses coupes sont nettes, ses créations originales», se satisfait. Sur l’originalité, le styliste donne sa recette. «Chaque année, nous essayons de sortir un nouvel esprit auquel nous adaptons la volonté de la clientèle. La plupart du temps ça marche bien parce qu’au bout du compte les clientes savent que nous tenons compte de leur goût», affirme-t-il. Ses projets, «faire tout ce qui est possible pour s’imposer au niveau africain puis au niveau mondial». «Nous devons montrer aux autres que la couture en Afrique peut être aussi nette, au soi bien finie que celle des pays occidentaux. Tout ce que nous avons comme projet tend vers cette volonté maîtresse qui guide toutes nos actions», se rassure Eloi. Célibataire sans enfant, le styliste qui revendique la trentaine affirme avoir la crainte de Dieu.

M’Bah Aboubakar
Légende : «Eloi Sessou». Une griffe qui fait son chemin dans le monde de la mode.
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