Comme si on tuait une mouche avec un marteau. Pour réprimer des manifestations de l’opposition en février dernier, suite à l’appel du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) de s’opposer « par tout moyen » à la dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (Cei), des éléments des Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire (Fds-CI) « ont fait un usage disproportionné de la force » en se servant notamment d’armes à feu. Faisant ainsi 13 morts dont deux mineurs et un bébé. Le rapport confie que, selon les médecins qui ont reçu les corps, ils ont été tués à bout portant. Pour prévenir ce genre de recours à « la force disproportionnée et mortelle », l’Onuci a fait la recommandation suivante à la communauté internationale : « examiner avec bienveillance toute demande d’exception à l’embargo sur les armes qui lui serait soumise, conformément aux règles en la matière », « afin de permettre au gouvernement d’importer du matériel anti-émeute ». Le rapport lu par Simon Munzu, chef de la division des droits de l’Homme de l’Onuci, explique que cet assouplissement de l’embargo « éviterait aux forces de maintien de l’ordre d’avoir recours aux armes à feu et aux balles réelles pour établir l’ordre en cas de troubles civils ». Les enquêteurs révèlent que 94 personnes dont 3 femmes et 14 mineurs ont été blessés. Ils ont constaté également des actes d’intimidations, des arrestations et des détentions arbitraires sur des individus aussi bien Ivoiriens qu’étrangers. Selon les enquêteurs, les manifestants ont détruit des biens publics et privés et ont agressé physiquement des individus. Le coût total des dégâts est estimé à au moins 900. 000. 000 Fcfa. Le rapport confie toutefois que les militants n’ont pas fait usage d’armes à feu mais de gourdins et de pierres. L’Onuci a recommandé au gouvernement que les coupables soient punis.
Bamba K. Inza
Bamba K. Inza