Au nom de Dieu, le Clément,
le Miséricordieux ;
Salut à vous, Soundjata,
l’enfant de la femme buffle ;
Vous, le digne époux de l’arrière petite fille de Siamofing Bamba,
le visiteur des lieux saints ;
Vous, le dompteur de la sirène
des lagunes;
Vous, le protecteur de la veuve et de l’orphelin ;
Honneur à vous, Oh Mari-Djata, le « Cibouè ».
« Il est institué entre les Mandekas, le Sanakunya (parenté à plaisanterie) et le Tanamanyôya ou Lamogoya (forme de tolérance et de totémisme). En conséquence, aucun différend né entre ces groupes ne doit dégénérer, le respect de l’autre étant la règle ». Nous dit l’énoncé n°7 du Kurukan Kugan.
Cet énoncé, cher maître, selon vos enseignements, est la disposition la plus pertinente prise lors de l’assemblée de Kurukan Fugan en 1236. Votre héros, Soundjata Kéita l’a érigé en dogme dans la charte du Grand Mandé, en raison des objectifs qu’il visait. A cet égard, historiens et traditionnistes s’accordent pour dire que le Sanankunya était destiné à préserver la paix durable par l’instauration de la tolérance, de la compréhension entre les clans, les ethnies et tous les groupes sociaux du Mandé. Elle a induit la cohésion sociale grâce au règlement pacifique des conflits politiques, économiques et sociaux. Il semble que pour Soundjata, l’adoption de la parenté à plaisanterie fut sa plus grande fierté, car il était convaincu qu’avec un tel instrument, le Grand Mandé se mettait pour longtemps à l’abri des guerres fratricides.
Selon certains historiens, notamment Djibril Tamsir Niane, le Sanankunya est antérieur à la charte du Mandé, mais le mérite de Soundjata est d’en avoir fait une « disposition constitutionnelle », en la déclinant en droits et obligations. Les cousins à plaisanterie « se doivent aide et assistance ; le manquement à ce devoir d’assistance est puni par la puissance immanente des ancêtres », soutient cet éminent historien
Afin d’empêcher toute possibilité de conflit, un Kiti (décret) est pris par votre héros Soundjata relativement à la vie quotidienne : « Entre beaux-frères et belles-sœurs, entre petits-fils et grands-parents, entre neveux et parents maternels, la tolérance et le chahut doivent être la règle ».
Oh Soundjata, l’homme par qui la forêt et la savane ne se tourneront pas le dos!
Avant vous, Kaya Maghan (Houphouët Boigny) s’était largement inspiré de cet énoncé n°7. L’une des particularités de son pouvoir était cette parenté à plaisanterie qui a tant inspiré les chanteurs zouglou : « mon caleçon est tombé comment je vais faire? » fredonnaient-ils.
Cette dérision quotidienne était devenue le « génie » du peuple Ivoirien sous Kaya Maghan. Je me souviens à cet effet, que lors du coup d’Etat du 24 décembre 1999, échangeant avec un ami Gouro, je lui faisais remarquer qu’il n’y avait pas eu effusion de sang. Cet homme me répondit alors : « petit-fils (tout Koyaka n’est-il pas petit-fils de Gouro), on n’a pas vu de sang, encore moins de corps. Est-ce que tu as la preuve qu’il n’y a pas eu de morts…parce que, eux-là, ils manze-hein ».
Cher maître, les politologues affirment que bien qu’imparfaite, la démocratie est la meilleure forme de gouvernance en ce sens qu’elle a érigé en principe fondateur, le règlement pacifique des conflits. C’est pour cette raison que « l’alternative démocratique » (le sanankunya moderne) en Côte d’Ivoire à été le sens de votre combat depuis les années 1970.
Pour instaurer ce sunankunya moderne, vous avez fait un stage à Séguéla avec Djéni Kobina, Albert Hoba, etc…
Et c’est au moment où votre empire négociait sa « transition démocratique » avec « les jeunes gens » que les « néo-sosso » se sont infiltrés dans les rangs des « porteurs de carquois » du Grand Mandé pour dévoyer votre combat démocratique. Diaboliquement géniaux, ils ont réussi à faire de vous un « néo-Soumahoro Kanté ». On raconte qu’ils auraient cherché votre bénédiction dans:
L’arrestation arbitraire de certains porteurs de carquois au cours de leur complot du cheval blanc ; que de crimes commis alors ;
Les tortures des porteurs de carquois de votre empire au camp d’Akouédo où ces malheureux étaient « enroulés dans des barbelés puis battus jusqu’à leur dernier soupir ;
Les persécutions des jeunes porteurs de carquois qui n’ont eu leur salut que dans l’exil ;
Les emprisonnements arbitraires des Généraux Palenfo, Coulibaly, Mouhandou, etc.
L’élaboration et la mise en œuvre de nombreux complots hebdomadaires dès votre prise de pouvoir : complot du Grin d’Abobo, complot de la cabine téléphonique, etc.
L’assassinat de Jean Hélène, figure emblématique des « diseurs de vérité».
Etc.
Or, il est dit dans l’énoncé n°7 que « tout manquement au pacte de Sanankunya » provoque inéluctablement la colère des ancêtres. Et cette colère fut terrible, cruelle et brutale. Elle s’abattit sur nous dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002. C’était le Ban kèlè (la guerre du refus ou le devoir de révolte des ancêtres).
Mais, au lieu d’interpréter ce devoir de révolte (ban kèlè) de nos ancêtres avec sagesse, les « néo-sosso » vous ont fait croire qu’il s’agissait de la « guerre des Nazara (blancs) contre le Mandé. Ce bouc-émissaire « identifié », ils ont eu l’occasion rêvée de faire de vous, Soundjata, protecteur de la veuve et de l’orphelin, un « négateur patenté des droits humains ». On raconte encore qu’ils auraient:
l Brûlé les ateliers de vos Nyamakala (les gens de métiers) à la casse d’Adjamé;
l Inventé les « escadrons de la mort », qui, de minuit à six heures du matin kidnappaient vos frères et cousins que l’on retrouvait assassinés dans un état de putréfaction avancée. Ils n’auraient même pas épargné des artistes, à l’instar de Camara H.
l Certains membres de votre propre clan, le clan des Kéita, clan à qui Kurukan Fugan a confié la gouvernance du Mandé n’ont eu leur salut que dans l’exil : le Kéita des Républicains, le Kéita du « RDA » etc. ont dû abandonner leurs villages pendant cinq longues années.
Oh grand maître, Soundjata, l’enfant de la femme buffle, le digne époux de la descendante de Siamofing Bamba, le dompteur de la sirène des lagunes ! L’ambition secrète des « néo-sosso » était de ternir votre bilan en vous présentant comme « l’empereur par lequel la guerre est entrée dans le Grand Mandé ». En fait, ils avaient réussi à convaincre tous les clans du Grand Mandé que la guerre qui frappe le Mandé depuis huit ans est indubitablement de votre fait : elle fait partie de votre bilan.
Heureusement grand maître que, grâce à vos jeûnes expiatoires, le Très Haut vous a inspiré en vous indiquant la voie du Dialogue Direct, au grand dam des « néo-sosso ».
Salut à vous Mari-Djata
le Miséricordieux ;
Salut à vous, Soundjata,
l’enfant de la femme buffle ;
Vous, le digne époux de l’arrière petite fille de Siamofing Bamba,
le visiteur des lieux saints ;
Vous, le dompteur de la sirène
des lagunes;
Vous, le protecteur de la veuve et de l’orphelin ;
Honneur à vous, Oh Mari-Djata, le « Cibouè ».
« Il est institué entre les Mandekas, le Sanakunya (parenté à plaisanterie) et le Tanamanyôya ou Lamogoya (forme de tolérance et de totémisme). En conséquence, aucun différend né entre ces groupes ne doit dégénérer, le respect de l’autre étant la règle ». Nous dit l’énoncé n°7 du Kurukan Kugan.
Cet énoncé, cher maître, selon vos enseignements, est la disposition la plus pertinente prise lors de l’assemblée de Kurukan Fugan en 1236. Votre héros, Soundjata Kéita l’a érigé en dogme dans la charte du Grand Mandé, en raison des objectifs qu’il visait. A cet égard, historiens et traditionnistes s’accordent pour dire que le Sanankunya était destiné à préserver la paix durable par l’instauration de la tolérance, de la compréhension entre les clans, les ethnies et tous les groupes sociaux du Mandé. Elle a induit la cohésion sociale grâce au règlement pacifique des conflits politiques, économiques et sociaux. Il semble que pour Soundjata, l’adoption de la parenté à plaisanterie fut sa plus grande fierté, car il était convaincu qu’avec un tel instrument, le Grand Mandé se mettait pour longtemps à l’abri des guerres fratricides.
Selon certains historiens, notamment Djibril Tamsir Niane, le Sanankunya est antérieur à la charte du Mandé, mais le mérite de Soundjata est d’en avoir fait une « disposition constitutionnelle », en la déclinant en droits et obligations. Les cousins à plaisanterie « se doivent aide et assistance ; le manquement à ce devoir d’assistance est puni par la puissance immanente des ancêtres », soutient cet éminent historien
Afin d’empêcher toute possibilité de conflit, un Kiti (décret) est pris par votre héros Soundjata relativement à la vie quotidienne : « Entre beaux-frères et belles-sœurs, entre petits-fils et grands-parents, entre neveux et parents maternels, la tolérance et le chahut doivent être la règle ».
Oh Soundjata, l’homme par qui la forêt et la savane ne se tourneront pas le dos!
Avant vous, Kaya Maghan (Houphouët Boigny) s’était largement inspiré de cet énoncé n°7. L’une des particularités de son pouvoir était cette parenté à plaisanterie qui a tant inspiré les chanteurs zouglou : « mon caleçon est tombé comment je vais faire? » fredonnaient-ils.
Cette dérision quotidienne était devenue le « génie » du peuple Ivoirien sous Kaya Maghan. Je me souviens à cet effet, que lors du coup d’Etat du 24 décembre 1999, échangeant avec un ami Gouro, je lui faisais remarquer qu’il n’y avait pas eu effusion de sang. Cet homme me répondit alors : « petit-fils (tout Koyaka n’est-il pas petit-fils de Gouro), on n’a pas vu de sang, encore moins de corps. Est-ce que tu as la preuve qu’il n’y a pas eu de morts…parce que, eux-là, ils manze-hein ».
Cher maître, les politologues affirment que bien qu’imparfaite, la démocratie est la meilleure forme de gouvernance en ce sens qu’elle a érigé en principe fondateur, le règlement pacifique des conflits. C’est pour cette raison que « l’alternative démocratique » (le sanankunya moderne) en Côte d’Ivoire à été le sens de votre combat depuis les années 1970.
Pour instaurer ce sunankunya moderne, vous avez fait un stage à Séguéla avec Djéni Kobina, Albert Hoba, etc…
Et c’est au moment où votre empire négociait sa « transition démocratique » avec « les jeunes gens » que les « néo-sosso » se sont infiltrés dans les rangs des « porteurs de carquois » du Grand Mandé pour dévoyer votre combat démocratique. Diaboliquement géniaux, ils ont réussi à faire de vous un « néo-Soumahoro Kanté ». On raconte qu’ils auraient cherché votre bénédiction dans:
L’arrestation arbitraire de certains porteurs de carquois au cours de leur complot du cheval blanc ; que de crimes commis alors ;
Les tortures des porteurs de carquois de votre empire au camp d’Akouédo où ces malheureux étaient « enroulés dans des barbelés puis battus jusqu’à leur dernier soupir ;
Les persécutions des jeunes porteurs de carquois qui n’ont eu leur salut que dans l’exil ;
Les emprisonnements arbitraires des Généraux Palenfo, Coulibaly, Mouhandou, etc.
L’élaboration et la mise en œuvre de nombreux complots hebdomadaires dès votre prise de pouvoir : complot du Grin d’Abobo, complot de la cabine téléphonique, etc.
L’assassinat de Jean Hélène, figure emblématique des « diseurs de vérité».
Etc.
Or, il est dit dans l’énoncé n°7 que « tout manquement au pacte de Sanankunya » provoque inéluctablement la colère des ancêtres. Et cette colère fut terrible, cruelle et brutale. Elle s’abattit sur nous dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002. C’était le Ban kèlè (la guerre du refus ou le devoir de révolte des ancêtres).
Mais, au lieu d’interpréter ce devoir de révolte (ban kèlè) de nos ancêtres avec sagesse, les « néo-sosso » vous ont fait croire qu’il s’agissait de la « guerre des Nazara (blancs) contre le Mandé. Ce bouc-émissaire « identifié », ils ont eu l’occasion rêvée de faire de vous, Soundjata, protecteur de la veuve et de l’orphelin, un « négateur patenté des droits humains ». On raconte encore qu’ils auraient:
l Brûlé les ateliers de vos Nyamakala (les gens de métiers) à la casse d’Adjamé;
l Inventé les « escadrons de la mort », qui, de minuit à six heures du matin kidnappaient vos frères et cousins que l’on retrouvait assassinés dans un état de putréfaction avancée. Ils n’auraient même pas épargné des artistes, à l’instar de Camara H.
l Certains membres de votre propre clan, le clan des Kéita, clan à qui Kurukan Fugan a confié la gouvernance du Mandé n’ont eu leur salut que dans l’exil : le Kéita des Républicains, le Kéita du « RDA » etc. ont dû abandonner leurs villages pendant cinq longues années.
Oh grand maître, Soundjata, l’enfant de la femme buffle, le digne époux de la descendante de Siamofing Bamba, le dompteur de la sirène des lagunes ! L’ambition secrète des « néo-sosso » était de ternir votre bilan en vous présentant comme « l’empereur par lequel la guerre est entrée dans le Grand Mandé ». En fait, ils avaient réussi à convaincre tous les clans du Grand Mandé que la guerre qui frappe le Mandé depuis huit ans est indubitablement de votre fait : elle fait partie de votre bilan.
Heureusement grand maître que, grâce à vos jeûnes expiatoires, le Très Haut vous a inspiré en vous indiquant la voie du Dialogue Direct, au grand dam des « néo-sosso ».
Salut à vous Mari-Djata