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Économie Publié le lundi 30 août 2010 | Le Patriote

Procès des prisonniers de la filière café-cacao : Comment les barons préparent leur défense

© Le Patriote Par Emma
Procès en radiation - Le traitement du contentieux électoral au tribunal d’Abidjan-Plateau
Jeudi 26 août 2010. Abidjan. Palais de justice du Plateau. Les Ddc de Laurent Gbagbo d’Abobo et d’Adjamé déboutés à l’examen de leurs requêtes de radiation sur la liste électorale provisoire
Les prisonniers de la filière café-cacao ne sont pas prêts à aller à l’abattoir comme des moutons. Le lundi 06 septembre prochain, ils seront au Parquet d’Abidjan pour répondre des accusations dont ils sont l’objet et qui leur a valu leur incarcération depuis plus de deux années. A la Maca (Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan) où ils croupissent, ils devisent tranquillement sur ce qu’il qualifie de ‘‘procès historique’’. Surtout que ces détenus savent depuis le 26 août dernier, ce qui leur est reproché effectivement. En effet, lorsque le président Laurent Gbagbo avait demandé au Procureur Raymond Tchimou de lancer une enquête dans la filière café-cacao, les faits portaient sur ‘‘détournement de fonds, abus de confiance et de biens sociaux, escroquerie, faux et usage de faux en écriture privée ou de commerce’’. Mais aujourd’hui, les détenus, plus d’une vingtaine, savent sur quoi ils seront entendus. Et depuis lors, c’est la veillée d’armes. Les avocats des prisonniers sont de plus en plus fréquents à la Maca. Documents en mains, ils parcourent, avec leurs clients, les moindres détails de certains dossiers relatifs à leurs différents chefs d’accusation. Tout se passe loin des oreilles indiscrètes. Des explications à n’en point finir. L’on veut s’assurer de ne rien laisser au hasard car l’affaire, désormais en correctionnelle, est très sérieuse. Les avocats écoutent religieusement leurs clients et vice-versa. Lorsqu’une information complémentaire peut toujours être utile, l’avocat, même s’il avait déjà quitté la salle des greffes de la Maca, ne se fait pas prier pour revenir. L’on assiste même à des ballets incessants de va-et-vient pour s’assurer que tous les contours du dossier ont été passés au peigne fin. Les deux parties ne se séparent que lorsqu’elles sont assurées d’avoir bien concocté le plan de défense. Les parents, amis, époux et épouses sont aussi de la partie. Rassurant par des paroles, les prisonniers sur l’issue heureuse de ce procès. Par ailleurs, Dieu est aussi un adjuvant pour ces détenus. Il est au contrôle de tout et occupe une place importante chez les pensionnaires de la Maca qui n’ont que son nom au bout des lèvres. Le procès se prépare aussi à travers des séances de prières qui sont constamment organisées. Il n’est donc pas rare de voir ces bagnards inhabituels, les yeux fermés, implorer la magnificence du Seigneur. Mais chez les prisonniers, en attendant le procès marathon qui va s’ouvrir la semaine prochaine, c’est la loi de l’omerta qui prévaut. Car tout ce qui pourra être dit peut les desservir. En tout cas, moralement, les Tapé Do (Bcc), Henri Amouzou (Fdpcc), Angeline Kili (Frc), Placide Zoungrana (Arcc), Jean Claude Bayou (Fgccc) et autres, selon nos sources, affichent une sérénité à toute épreuve et ont hâte de faire des révélations sur ce que l’on a toujours voulu cacher à la population ivoirienne. Ces barons de la filière café-cacao, sûrs d’avoir bien préparé leur défense, disent attendre avec beaucoup d’impatience ce procès-vérité.

Jean Eric ADINGRA
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