Trois faussaires se faisant passer pour des instituteurs ont failli emporter les rappels de trois instituteurs. Pris par les forces de l’ordre, ils croupissent depuis quelques jours à la prison civile de San Pedro.
Les escrocs ont l’imagination fertile. Ces individus, obnubilés par le gain facile, s’ingénient à extorquer les économies d’honnêtes gens. A San Pedro, trois instituteurs ont failli être victimes d’un réseau d’escrocs doublés de faussaires. Sous le vernis d’instituteurs, les sieurs Amani Kouadio Lucien alias Coulibaly Kobenan Brahima, Ballo Tapé René Serges Olivier alias Fofana Moussa et le nommé Amani Kouakou Thomas, le fugitif, ont échoué dans leur tentative de détourner les rappels de leurs collègues. Ce trio de délinquants, relais du redoutable réseau de faussaires qui sévit dans les sphères de la Direction des soldes à Abidjan, a été épinglé au moment où il s’activait à ouvrir des comptes bancaires sur lesquels ils devaient recevoir, chacun, trois millions cent cinquante-sept milles (3.157.000) Fcfa. Ces montants correspondent aux rappels de trois nouveaux instituteurs-adjoints fichés sous les matricules 3550238 K, 361664 L et 361669 Z.
Selon nos sources, trois usagers se sont rendus, le mois de juin, au guichet d’une banque de la place pour y ouvrir, chacun, des comptes. Le flair de l’agent chargé de l’opération, poursuit notre informateur, lui indique que les documents que viennent de lui remettre les nommés Coulibaly Kobenan Brahima, Fofana Moussa et Amani Kouadio Thomas, tous des instituteurs-adjoints, en attente de leur rappel, comportent des signes manifestes du faux. En effet, les imprimés ayant servi à « fabriquer » les bulletins de solde, l’arrêté de nomination dans le corps, et le certificat de résidence dans la ville portuaire étaient si bizarres que le banquier s’est senti obligé de se référer au commissaire du 1er arrondissement pour vérification. De l’expertise du commissaire Tano Yao Narcisse, il ressort que la signature et les deux cachets ont été imités. Cette contrefaçon des tampons du commissariat sert, alors, de levier à l’autorité de police pour filer le faussaire dont il avait la photo. C’est dans ce contexte que l’un des trois faussaires dont le dossier avait été rejeté pour « doute » sur son certificat de résidence se rend au commissariat pour se faire établir son papier. Manque de pot pour Fofana Moussa, car les fins limiers de la police n’ont pas peiné à reconnaître le faussaire dont ils détiennent la photographie. Cueilli à froid et criblé de questions par les policiers, Fofana Moussa se confond en aveux ponctués de suppliques. Le faussaire qui savait son sort scellé ne fait aucune entrave à l’action de la police pour dénoncer ses acolytes. La descente des forces de l’ordre à leurs domiciles permet de mettre le grappin sur Coulibaly Kobenan Brahima ; le surnommé Amani Kouakou Thomas, lui, a réussi à prendre la poudre d’escampette. En quoi consistait la stratégie des trois faux instituteurs ? Selon les enquêteurs, une fois les comptes bancaires ouverts par ces trois pions, leurs commanditaires, tapis dans l’administration des finances, allaient faire virer les rappels des détenteurs des numéros matricules sus mentionnés. En retour, les trois pigeons recevraient des commissions. L’instituteur dont le rappel vient ainsi d’être détourné, se verra dire, de bonne foi, par sa banque où il est, légalement, domicilié que son rappel n’est pas encore arrivé à leur niveau, alors que ses collègues ont déjà perçu les leurs. Lorsqu’il remonte à la solde pour s’enquérir de « sa » situation, les agents, pour se donner bonne conscience, lui opposeront des arguments du genre : «Désolé monsieur, l’ordinateur indique bien que votre rappel a été viré. Nous allons bien vérifier, mais déjà, apportez les papiers de la banque où votre compte est domicilié. Nous prendrons des dispositions pour que le prochain salaire passe ». Ainsi l’argent de l’instituteur passerait par perte et profit et l’affaire, dit-on, est classée.
De sources bancaires, une autre tactique des faussaires, consiste à demander des prêts comme tout client. Dès qu’ils perçoivent l’argent, enchaîne le banquier, ils s’évanouissent dans la nature. Ceci est dommageable pour les institutions financières, se désole-t-il. Les deux faussaires qui n’ont jamais tenu la craie, reconnus coupables de « faux et usage de faux en écriture privée et publique, imitation de signatures, de documents administratifs et de tentatives d’escroquerie » ont été déférés mercredi devant le parquet de Sassandra avant d’être écroués à la prison civile de ladite ville. Le 3ème escroc, Amani Thomas qui court toujours, est activement recherché par la police du Bas-sassandra.
D. Mourlaye Abdoulaye.
Correspondant régional
Les escrocs ont l’imagination fertile. Ces individus, obnubilés par le gain facile, s’ingénient à extorquer les économies d’honnêtes gens. A San Pedro, trois instituteurs ont failli être victimes d’un réseau d’escrocs doublés de faussaires. Sous le vernis d’instituteurs, les sieurs Amani Kouadio Lucien alias Coulibaly Kobenan Brahima, Ballo Tapé René Serges Olivier alias Fofana Moussa et le nommé Amani Kouakou Thomas, le fugitif, ont échoué dans leur tentative de détourner les rappels de leurs collègues. Ce trio de délinquants, relais du redoutable réseau de faussaires qui sévit dans les sphères de la Direction des soldes à Abidjan, a été épinglé au moment où il s’activait à ouvrir des comptes bancaires sur lesquels ils devaient recevoir, chacun, trois millions cent cinquante-sept milles (3.157.000) Fcfa. Ces montants correspondent aux rappels de trois nouveaux instituteurs-adjoints fichés sous les matricules 3550238 K, 361664 L et 361669 Z.
Selon nos sources, trois usagers se sont rendus, le mois de juin, au guichet d’une banque de la place pour y ouvrir, chacun, des comptes. Le flair de l’agent chargé de l’opération, poursuit notre informateur, lui indique que les documents que viennent de lui remettre les nommés Coulibaly Kobenan Brahima, Fofana Moussa et Amani Kouadio Thomas, tous des instituteurs-adjoints, en attente de leur rappel, comportent des signes manifestes du faux. En effet, les imprimés ayant servi à « fabriquer » les bulletins de solde, l’arrêté de nomination dans le corps, et le certificat de résidence dans la ville portuaire étaient si bizarres que le banquier s’est senti obligé de se référer au commissaire du 1er arrondissement pour vérification. De l’expertise du commissaire Tano Yao Narcisse, il ressort que la signature et les deux cachets ont été imités. Cette contrefaçon des tampons du commissariat sert, alors, de levier à l’autorité de police pour filer le faussaire dont il avait la photo. C’est dans ce contexte que l’un des trois faussaires dont le dossier avait été rejeté pour « doute » sur son certificat de résidence se rend au commissariat pour se faire établir son papier. Manque de pot pour Fofana Moussa, car les fins limiers de la police n’ont pas peiné à reconnaître le faussaire dont ils détiennent la photographie. Cueilli à froid et criblé de questions par les policiers, Fofana Moussa se confond en aveux ponctués de suppliques. Le faussaire qui savait son sort scellé ne fait aucune entrave à l’action de la police pour dénoncer ses acolytes. La descente des forces de l’ordre à leurs domiciles permet de mettre le grappin sur Coulibaly Kobenan Brahima ; le surnommé Amani Kouakou Thomas, lui, a réussi à prendre la poudre d’escampette. En quoi consistait la stratégie des trois faux instituteurs ? Selon les enquêteurs, une fois les comptes bancaires ouverts par ces trois pions, leurs commanditaires, tapis dans l’administration des finances, allaient faire virer les rappels des détenteurs des numéros matricules sus mentionnés. En retour, les trois pigeons recevraient des commissions. L’instituteur dont le rappel vient ainsi d’être détourné, se verra dire, de bonne foi, par sa banque où il est, légalement, domicilié que son rappel n’est pas encore arrivé à leur niveau, alors que ses collègues ont déjà perçu les leurs. Lorsqu’il remonte à la solde pour s’enquérir de « sa » situation, les agents, pour se donner bonne conscience, lui opposeront des arguments du genre : «Désolé monsieur, l’ordinateur indique bien que votre rappel a été viré. Nous allons bien vérifier, mais déjà, apportez les papiers de la banque où votre compte est domicilié. Nous prendrons des dispositions pour que le prochain salaire passe ». Ainsi l’argent de l’instituteur passerait par perte et profit et l’affaire, dit-on, est classée.
De sources bancaires, une autre tactique des faussaires, consiste à demander des prêts comme tout client. Dès qu’ils perçoivent l’argent, enchaîne le banquier, ils s’évanouissent dans la nature. Ceci est dommageable pour les institutions financières, se désole-t-il. Les deux faussaires qui n’ont jamais tenu la craie, reconnus coupables de « faux et usage de faux en écriture privée et publique, imitation de signatures, de documents administratifs et de tentatives d’escroquerie » ont été déférés mercredi devant le parquet de Sassandra avant d’être écroués à la prison civile de ladite ville. Le 3ème escroc, Amani Thomas qui court toujours, est activement recherché par la police du Bas-sassandra.
D. Mourlaye Abdoulaye.
Correspondant régional