Le juge du tribunal de première instance de Divo, Tié Bi Foua, a radié à leur insu 2.600 requérants inscrits sur la liste électorale provisoire.
A la différence de févier dernier où la cité du Djiboua a connu des journées mouvementées lors du contentieux, la ville est cette fois restée calme durant toute cette période du contentieux administratif et judiciaire. En dehors de quelques mécontentements qui se lisent sur les visages de ceux qui sont informés de leur nouvelle situation d’apatride, la vie à Divo suit son cours normal. La désormais ville abritant le plus grand nombre de «fraudeurs» de la nationalité ivoirienne observe un calme plat. De Dioulabougou au quartier Libanais en passant par Dialogue, Jérusalem et Grémian qui abritent une forte délégation de pétitionnaires radiés par le juge Tié Bi Foua Gaston, le constat est le même. Personne n’est donc préoccupé par les radiations à tour de bras du président du tribunal de la ville. « On m’a radié de la liste électorale sous prétexte que je ne suis pas ivoirien, sans preuve. Ils viennent de faire de moi un homme sans pays. Je me sens mal dans ma peau. Et, comme les responsables du Rdr nous ont dit de garder notre calme, nous attendons sinon ce n’est pas facile pour nous autres», s’est indigné Koné M., un pétitionnaire radié. Selon nos différents interlocuteurs, le juge Tié Bi Foua a exprimé sa vengeance sur les défendeurs. Ce qui fonde nos interlocuteurs sur la thèse de la vengeance et non de la lecture du droit est qu’il figure sur cette liste un grand nombre de pétitionnaires qui ont pris part aux élections de 2000. « Mon père a été radié de la liste. Or, il vote depuis longtemps. Il a même ses cartes d’électeur de 1995 et de 2000. Je suis sûr qu’il n’a pas bien regardé les dossiers avant de rendre sa décision», s’offusque Kouyaté M. Nous avons réussi après moult efforts à rencontrer le père en question qui nous a présenté les différents documents qu’il avait déjà présentés publiquement lors d’un meeting. Ce dernier n’a pas manqué d’exprimer sa déception et son mécontentement. A Divo, les radiés ruminent, dans le calme, leur colère et leur indignation.
Les raisons du calme plat
Plusieurs raisons justifient le calme apparent dans la ville du Djiboua. La première est le ramadan. Ce long moment de prière, de recueillement et de pardon est pour beaucoup dans cette accalmie. «Je pense que l’atmosphère de paix s’explique par le fait que ceux qui sont les victimes du juge sont en majorité des musulmans. Et, puisqu’ils observent déjà un moment de pénitence, ils ont préféré rester chez eux», analyse notre interlocuteur, sous le couvert de l’anonymat. La deuxième raison est le meeting organisé par les responsables du Rhpd. En effet, voyant venir le danger, les responsables des partis qui se réclament d’Houphouët Boigny ont organisé un meeting à la place de la gare du Mali. A ce meeting, les différents responsables ont expliqué le mode opératoire à la population avant d’appeler les uns et les autres au calme. «Voyant ce qui se dessinait à l’horizon, nous avons organisé un meeting pour expliquer le mode opératoire avant d’appeler nos militants au calme. Nous pensons que nous avons été entendus. Nous leur avons donc conseillé de ne pas se rendre à la justice pour aller cautionner la mascarade en préparation puisque le mode opératoire n’a pas été respecté par le Fpi », déclare Doumbia Moussa, président Rjr de Divo, organisateur du meeting. La troisième raison est la peur. Les chaudes journées des 2 et 3 février sont encore fraîches dans la mémoire de plus d’un habitant de la ville. Ils ne sont pas trop prêts à revivre ces souffrances. Ils estiment que la Cei en laquelle ils ont placé, jusque-là, leur confiance fera preuve de hauteur devant ces décisions «iniques et cyniques» du juge Tié Bi Foua Gaston. Ils ont décidé de remettre leur sort entre les mains des commissaires de la Cei. Ceux-ci sont en train de réunir tous les documents nécessaires dans le but de confondre le juge le moment venu.
Gnahoré David
Correspondant régional
A la différence de févier dernier où la cité du Djiboua a connu des journées mouvementées lors du contentieux, la ville est cette fois restée calme durant toute cette période du contentieux administratif et judiciaire. En dehors de quelques mécontentements qui se lisent sur les visages de ceux qui sont informés de leur nouvelle situation d’apatride, la vie à Divo suit son cours normal. La désormais ville abritant le plus grand nombre de «fraudeurs» de la nationalité ivoirienne observe un calme plat. De Dioulabougou au quartier Libanais en passant par Dialogue, Jérusalem et Grémian qui abritent une forte délégation de pétitionnaires radiés par le juge Tié Bi Foua Gaston, le constat est le même. Personne n’est donc préoccupé par les radiations à tour de bras du président du tribunal de la ville. « On m’a radié de la liste électorale sous prétexte que je ne suis pas ivoirien, sans preuve. Ils viennent de faire de moi un homme sans pays. Je me sens mal dans ma peau. Et, comme les responsables du Rdr nous ont dit de garder notre calme, nous attendons sinon ce n’est pas facile pour nous autres», s’est indigné Koné M., un pétitionnaire radié. Selon nos différents interlocuteurs, le juge Tié Bi Foua a exprimé sa vengeance sur les défendeurs. Ce qui fonde nos interlocuteurs sur la thèse de la vengeance et non de la lecture du droit est qu’il figure sur cette liste un grand nombre de pétitionnaires qui ont pris part aux élections de 2000. « Mon père a été radié de la liste. Or, il vote depuis longtemps. Il a même ses cartes d’électeur de 1995 et de 2000. Je suis sûr qu’il n’a pas bien regardé les dossiers avant de rendre sa décision», s’offusque Kouyaté M. Nous avons réussi après moult efforts à rencontrer le père en question qui nous a présenté les différents documents qu’il avait déjà présentés publiquement lors d’un meeting. Ce dernier n’a pas manqué d’exprimer sa déception et son mécontentement. A Divo, les radiés ruminent, dans le calme, leur colère et leur indignation.
Les raisons du calme plat
Plusieurs raisons justifient le calme apparent dans la ville du Djiboua. La première est le ramadan. Ce long moment de prière, de recueillement et de pardon est pour beaucoup dans cette accalmie. «Je pense que l’atmosphère de paix s’explique par le fait que ceux qui sont les victimes du juge sont en majorité des musulmans. Et, puisqu’ils observent déjà un moment de pénitence, ils ont préféré rester chez eux», analyse notre interlocuteur, sous le couvert de l’anonymat. La deuxième raison est le meeting organisé par les responsables du Rhpd. En effet, voyant venir le danger, les responsables des partis qui se réclament d’Houphouët Boigny ont organisé un meeting à la place de la gare du Mali. A ce meeting, les différents responsables ont expliqué le mode opératoire à la population avant d’appeler les uns et les autres au calme. «Voyant ce qui se dessinait à l’horizon, nous avons organisé un meeting pour expliquer le mode opératoire avant d’appeler nos militants au calme. Nous pensons que nous avons été entendus. Nous leur avons donc conseillé de ne pas se rendre à la justice pour aller cautionner la mascarade en préparation puisque le mode opératoire n’a pas été respecté par le Fpi », déclare Doumbia Moussa, président Rjr de Divo, organisateur du meeting. La troisième raison est la peur. Les chaudes journées des 2 et 3 février sont encore fraîches dans la mémoire de plus d’un habitant de la ville. Ils ne sont pas trop prêts à revivre ces souffrances. Ils estiment que la Cei en laquelle ils ont placé, jusque-là, leur confiance fera preuve de hauteur devant ces décisions «iniques et cyniques» du juge Tié Bi Foua Gaston. Ils ont décidé de remettre leur sort entre les mains des commissaires de la Cei. Ceux-ci sont en train de réunir tous les documents nécessaires dans le but de confondre le juge le moment venu.
Gnahoré David
Correspondant régional