Le candidat de la refondation aux policiers CRS de Divo: "Ne réfléchissez pas. Votre rôle, ici à Divo, c`est de mater". On pourrait interpréter ces paroles par "tuez le plus d`Ivoiriens possible pour que je conserve le pouvoir", sinon, on voit mal comment 150 CRS peuvent maîtriser 10.000, 20.000, voire plus de manifestants. J`avais prévenu. Ici-même, dans les colonnes de "Le Nouveau Réveil". Après avoir écouté, comme tous les Ivoiriens, le chef de l`Etat menacer la hiérarchie militaire par l`apostrophe inouïe, "Si je tombe, vous tombez aussi", j`ai éventé les intentions que celui-ci transformerait en actes s`il venait à perdre l`élection présidentielle. J`avais vu juste. Les récentes déclarations à Divo du candidat des refondateurs, adressées aux policiers CRS, ne permettent plus de doute. Ces paroles sont très claires et sans ambiguïté. Le candidat de la refondation qui dispose des chiffres significatifs démontrant sa défaite sans appel face à Bédié et Alassane, a sa stratégie pour déjouer le mauvais sort : se servir illégalement des militaires et des policiers pour voler à ses adversaires le résultat électoral sorti des urnes. Car, plus que quiconque, il a la certitude de son échec, de sa sortie de scène. Et il refuse de s`en aller par la grande porte. Il s`obstine à penser qu`il est irremplaçable, indispensable et que sans lui, la Côte d`Ivoire connaîtrait le chaos. En somme, c`est moi ou la chienlit.
Face aux déclarations et agissements guerriers du candidat du FPI, on éprouve l`impression à la fois gênante et inquiétante que le peuple s`est rendu, qu`il a déposé les armes par résignation. Il se comporte comme l`Etranger d`Albert Camus alors que l`orage du génocide programmé gronde sur sa tête. Est-ce la tactique des eaux dormantes dont le réveil est douloureux ou est-ce une vraie démission ou un aveu d`impuissance ?
Pour moi, le comportement de la majorité des Ivoiriens, c`est-à-dire son indifférente apparente, en fait, cache un volcan tempétueux qui ravagera tout sur son passage lorsqu`il se réveillera le 31 octobre prochain si des âmes malignes veulent lui voler sa victoire. Toutefois, procédant à l`analyse des faits, un minimum de précautions s`impose. Il ne faut pas laisser croire à l`adversaire qu`on accepte de le voir devenir un ennemi et mettre en place sa politique funeste dont souffriront une fois de plus les populations.
Revenant aux déclarations tonitruantes du chef de l`Etat à Divo, permettez-moi de manifester ma profonde et totale désapprobation. Comment un président sortant, même maintenu dans ses fonctions étriquées par des arrangements internationaux, peut-il, sans risquer la moindre condamnation, appeler les CRS à se préparer à mater les populations si celles-ci descendent dans la rue au cas où le résultat de son vote démocratique lui est chipé au premier ou au second tour de l`élection présidentielle? Or, en matière de répression, la ville de Divo est désormais devenue un symbole. Qui ne se souvient des tueries gratuites perpétrées en mars dernier contre des citoyens innocents qui manifestaient pacifiquement contre leur radiation arbitraire des listes électorales provisoires ? Qui ne se souvient de la sauvagerie des miliciens déguisés en policiers pour commettre les basses œuvres du pouvoir ? Qui ne se rappelle la jubilation du même pouvoir qui après avoir supprimé impunément des vies humaines à Divo et Daloa, a tenté cyniquement et maladroitement de jeter la faute sur les manifestants et sévir sur les medias qui ont osé montrer le corps des victimes dont ils ont vainement tenté de minimiser le nombre face à l`évidence ?
En 2004, le chef de l`Etat avait ordonné aux militaires et policiers de " piquer " des citoyens, notamment les membres de l`opposition qui, usant de leurs droits constitutionnels, avaient décidé de montrer leur mécontentement en manifestant. La piqûre eut lieu et se comptabilisa par des dizaines de morts, tués par les policiers aux ordres d`un régime antidémocratique, inhumain, incompétent et voleur. Six ans après, c`est le même scenario qui risque de se vérifier si l`opinion nationale et internationale n`est pas alertée. Les assassinats de Divo et de Daloa ne sont que de petites prémices. Bientôt, nous connaitrons les camps de concentration, les fusillés, les chambres à gaz et les fours crématoires de sinistres mémoires.
Chers lecteurs, les propos du chef de l`Etat à Divo sont graves. Ils jettent une ombre triste sur notre pays. Soyons-en conscients et méditons sur les réponses idoines à leur apporter afin de ne pas nous retrouver un jour dans la position d`ennemis de l`intérieur pourchassés, arrêtés et fusillés par les lâches serviteurs d`une sanglante dictature. Bénéficiant de la témérité des refondateurs qui annoncent par anticipation leurs intentions, évitons la surprise, mère de toutes les catastrophes. A Divo, le candidat du FPI s`est risqué au-delà d`un simple appel à mater l`opposition qui refusera tout hold-up électoral projeté. D`abord, est-ce que le chef de l`Etat avait réellement besoin d`aller, en personne, installer une base de CRS ? Cette tâche n`aurait-elle pas convenue au Directeur général de la Police nationale ou aux généraux du corps ? En se déplaçant dans cette charmante localité, en pays Dida, le candidat autoproclamé candidat du peuple voulait lancer un message de terreur aux Ivoiriens qui persistent à croire que la démocratie se légitime par le suffrage des urnes. Il a dit que d`autres unités des CRS seront installées à certains endroits du pays, comme s`il ignorait que des compagnies existent déjà sur l`ensemble du territoire et que celles-ci accomplissent leur devoir républicain avec honneur et dignité.
Le message de Divo, disons-le tout net, est une incitation à l`insurrection des vaincus de la consultation populaire. Un appel aux forces de l`ordre à soutenir les milices travesties en policiers afin que celles-ci se livrent à la tuerie en masse des opposants qui n`accepteraient pas le brigandage électoral. Ici, il s`agit de savoir quels militaires ou quels agents régulièrement admis au concours d`entrée à l`Ecole de Police, sans tricherie d`aucune sorte, et de surcroît ayant juré de servir exclusivement la République, accepteront aveuglement de tirer sur des foules aux mains nues, pour sauver une caste politique ? Certes, certains officiers ont été promus récemment à la condition de défendre à mort l`auteur de leur promotion quand bien même que celui-ci aurait tort. Les autres militaires et policiers, l`écrasante majorité des troupes, seront-ils prêts à sacrifier leur vie, celle de leurs parents, abandonner leurs villages et leurs amis pour voler au secours du pouvoir désavoué? Sont-ils des êtres humains ou des robots conçus pour obéir ? Que signifie la phrase " Ne réfléchissez pas. Votre rôle, ici à Divo, c`est de mater, vos officiers réfléchissent pour vous ". Mais qui sont ces soldats et policiers ? Viennent-ils de la planète Mars ?
En réalité, le choix de Divo pour adresser le message de mort n`est pas fortuit. Comme c`est connu, Divo se trouve à quelque 100 kms de Gagnoa. Or, installer dans cette ville (Gagnoa) une unité de CRS avec pour unique mission de tuer de pauvres gens, serait mal vu étant donné les liens du candidat de la refondation avec la cité du Fromager. De Divo, on peut avoir l`œil sur Gagnoa. C`est également à Divo que les fameux faux patriotes ont connu leur déroute la plus cuisante. Donc la reconquête du pays par les armes passe par là. Toutefois, dans son appel, le candidat de la refondation oublie un petit détail très important. Il a officiellement installé 150 CRS à Divo. On présume qu`il en fera de même dans les autres villes choisies avec des chiffres plus ou moins identiques. Mais que peuvent faire 150 miliciens, même si ce sont des Rambo, dans une ville qui compte 50 000, 100 000 habitants ou plus ? A la rigueur, ils pourront assassiner 3.000 ou 4.000 citoyens. Une fois leurs munitions finies, que feront-ils face aux populations en révolte ? Pourront-ils sauver leur propre tête ? Ces militaires et policiers n`ont-ils pas de famille, de village ? Agiront-ils cagoulés lorsqu`ils accompliront la sale besogne? Ignorent-ils que tout le monde les connait ? Leurs enfants ne fréquentent-ils pas les mêmes écoles, collèges, lycées, universités et instituts du pays que les enfants des parents qu`ils pourraient poursuivre ?
En somme, monsieur le candidat de la refondation, des fanatiques peuvent tuer Kobenan Kouassi Adjoumani, si tel est mon destin. Mais, que feront-ils des millions de personnes qui pensent comme moi ? Les décimeront-ils tous afin que vous restiez au pouvoir quand le résultat sorti des urnes vous indiquera la petite porte de sortie ? Naïvement, je pensais que vous êtes aux commandes du navire Côte d`Ivoire pour gouverner dans une logique de paix. Que vous êtes au sommet de l`exécutif pour améliorer la vie des populations et non ordonner qu`on les mate. Sachez donc, Monsieur le Président, que les citoyens pensent que vous êtes dans une logique d`élection pour ramener la paix et non d`installation de la force. Ils ne veulent pas d`un président assis sur un amoncellement de cadavres. C`est dire, sans vous offenser, que si vous déclarez la guerre à la majorité du pays qu`on continue de croire que vous aimez, cette majorité se donnera les moyens de vous combattre en utilisant les armes de votre choix jusqu`à la mort du dernier citoyen ivre de liberté. Vos généraux et CRS sont donc avertis. Nous avons confiance en eux car ils n`accepteront jamais de brûler la maison de leurs père et mère car, ce sont de bons fils et de bons citoyens.
Enfin, je voudrais interpeller la communauté internationale représentée en Côte d`Ivoire par les forces de pacification de l`ONUCI et de la Licorne. Si votre mission est de contribuer au retour de la paix, cela ne vous autorise pas, pour autant, à adopter une attitude d`équidistance hypocrite. Comme nous, vous suivez l`actualité nationale et écoutez les déclarations des uns et des autres. Que ferez-vous concrètement, si le candidat élu au soir du 31 octobre ou à l`issue du second tour se voit voler sa victoire par des militaires ou miliciens au profit d`un candidat battu ? Vous vous contenterez de faire de simples observations inutiles à vos chefs ou assisterez-vous les citoyens en danger d`extinction? J`ose croire que votre conception de la neutralité ne sera pas un alibi qui encouragera les ennemis de la paix à agir en toute impunité. Attendrez-vous, les bras croisés, pendant qu`une partie du peuple est massacrée avec des engins et moyens de guerre en vous contentant d`une simple condamnation sans effet ? Si telle était votre mission, ne serait-il pas sage pour vous de quitter le pays avant qu`il ne s`embrase ? Comme on le voit, le moment est grave. Plus que jamais, la paix et l`unité de la Côte d`Ivoire sont menacées. J`appelle donc tous, particulièrement tous ceux qui ont prêté le serment de ne servir que la patrie, à la sagesse et au patriotisme. S`il vous plaît, n`allumons pas le foyer d`incendie afin d`éviter ses dégâts imprévisibles, mais sûrement terribles pour la coexistence sur ce bout de terre que nous aimons tous et qui se nomme Côte d`Ivoire.
Le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani
Député de Tanda, Délégué départemental PDCI-RDA, Tanda
Face aux déclarations et agissements guerriers du candidat du FPI, on éprouve l`impression à la fois gênante et inquiétante que le peuple s`est rendu, qu`il a déposé les armes par résignation. Il se comporte comme l`Etranger d`Albert Camus alors que l`orage du génocide programmé gronde sur sa tête. Est-ce la tactique des eaux dormantes dont le réveil est douloureux ou est-ce une vraie démission ou un aveu d`impuissance ?
Pour moi, le comportement de la majorité des Ivoiriens, c`est-à-dire son indifférente apparente, en fait, cache un volcan tempétueux qui ravagera tout sur son passage lorsqu`il se réveillera le 31 octobre prochain si des âmes malignes veulent lui voler sa victoire. Toutefois, procédant à l`analyse des faits, un minimum de précautions s`impose. Il ne faut pas laisser croire à l`adversaire qu`on accepte de le voir devenir un ennemi et mettre en place sa politique funeste dont souffriront une fois de plus les populations.
Revenant aux déclarations tonitruantes du chef de l`Etat à Divo, permettez-moi de manifester ma profonde et totale désapprobation. Comment un président sortant, même maintenu dans ses fonctions étriquées par des arrangements internationaux, peut-il, sans risquer la moindre condamnation, appeler les CRS à se préparer à mater les populations si celles-ci descendent dans la rue au cas où le résultat de son vote démocratique lui est chipé au premier ou au second tour de l`élection présidentielle? Or, en matière de répression, la ville de Divo est désormais devenue un symbole. Qui ne se souvient des tueries gratuites perpétrées en mars dernier contre des citoyens innocents qui manifestaient pacifiquement contre leur radiation arbitraire des listes électorales provisoires ? Qui ne se souvient de la sauvagerie des miliciens déguisés en policiers pour commettre les basses œuvres du pouvoir ? Qui ne se rappelle la jubilation du même pouvoir qui après avoir supprimé impunément des vies humaines à Divo et Daloa, a tenté cyniquement et maladroitement de jeter la faute sur les manifestants et sévir sur les medias qui ont osé montrer le corps des victimes dont ils ont vainement tenté de minimiser le nombre face à l`évidence ?
En 2004, le chef de l`Etat avait ordonné aux militaires et policiers de " piquer " des citoyens, notamment les membres de l`opposition qui, usant de leurs droits constitutionnels, avaient décidé de montrer leur mécontentement en manifestant. La piqûre eut lieu et se comptabilisa par des dizaines de morts, tués par les policiers aux ordres d`un régime antidémocratique, inhumain, incompétent et voleur. Six ans après, c`est le même scenario qui risque de se vérifier si l`opinion nationale et internationale n`est pas alertée. Les assassinats de Divo et de Daloa ne sont que de petites prémices. Bientôt, nous connaitrons les camps de concentration, les fusillés, les chambres à gaz et les fours crématoires de sinistres mémoires.
Chers lecteurs, les propos du chef de l`Etat à Divo sont graves. Ils jettent une ombre triste sur notre pays. Soyons-en conscients et méditons sur les réponses idoines à leur apporter afin de ne pas nous retrouver un jour dans la position d`ennemis de l`intérieur pourchassés, arrêtés et fusillés par les lâches serviteurs d`une sanglante dictature. Bénéficiant de la témérité des refondateurs qui annoncent par anticipation leurs intentions, évitons la surprise, mère de toutes les catastrophes. A Divo, le candidat du FPI s`est risqué au-delà d`un simple appel à mater l`opposition qui refusera tout hold-up électoral projeté. D`abord, est-ce que le chef de l`Etat avait réellement besoin d`aller, en personne, installer une base de CRS ? Cette tâche n`aurait-elle pas convenue au Directeur général de la Police nationale ou aux généraux du corps ? En se déplaçant dans cette charmante localité, en pays Dida, le candidat autoproclamé candidat du peuple voulait lancer un message de terreur aux Ivoiriens qui persistent à croire que la démocratie se légitime par le suffrage des urnes. Il a dit que d`autres unités des CRS seront installées à certains endroits du pays, comme s`il ignorait que des compagnies existent déjà sur l`ensemble du territoire et que celles-ci accomplissent leur devoir républicain avec honneur et dignité.
Le message de Divo, disons-le tout net, est une incitation à l`insurrection des vaincus de la consultation populaire. Un appel aux forces de l`ordre à soutenir les milices travesties en policiers afin que celles-ci se livrent à la tuerie en masse des opposants qui n`accepteraient pas le brigandage électoral. Ici, il s`agit de savoir quels militaires ou quels agents régulièrement admis au concours d`entrée à l`Ecole de Police, sans tricherie d`aucune sorte, et de surcroît ayant juré de servir exclusivement la République, accepteront aveuglement de tirer sur des foules aux mains nues, pour sauver une caste politique ? Certes, certains officiers ont été promus récemment à la condition de défendre à mort l`auteur de leur promotion quand bien même que celui-ci aurait tort. Les autres militaires et policiers, l`écrasante majorité des troupes, seront-ils prêts à sacrifier leur vie, celle de leurs parents, abandonner leurs villages et leurs amis pour voler au secours du pouvoir désavoué? Sont-ils des êtres humains ou des robots conçus pour obéir ? Que signifie la phrase " Ne réfléchissez pas. Votre rôle, ici à Divo, c`est de mater, vos officiers réfléchissent pour vous ". Mais qui sont ces soldats et policiers ? Viennent-ils de la planète Mars ?
En réalité, le choix de Divo pour adresser le message de mort n`est pas fortuit. Comme c`est connu, Divo se trouve à quelque 100 kms de Gagnoa. Or, installer dans cette ville (Gagnoa) une unité de CRS avec pour unique mission de tuer de pauvres gens, serait mal vu étant donné les liens du candidat de la refondation avec la cité du Fromager. De Divo, on peut avoir l`œil sur Gagnoa. C`est également à Divo que les fameux faux patriotes ont connu leur déroute la plus cuisante. Donc la reconquête du pays par les armes passe par là. Toutefois, dans son appel, le candidat de la refondation oublie un petit détail très important. Il a officiellement installé 150 CRS à Divo. On présume qu`il en fera de même dans les autres villes choisies avec des chiffres plus ou moins identiques. Mais que peuvent faire 150 miliciens, même si ce sont des Rambo, dans une ville qui compte 50 000, 100 000 habitants ou plus ? A la rigueur, ils pourront assassiner 3.000 ou 4.000 citoyens. Une fois leurs munitions finies, que feront-ils face aux populations en révolte ? Pourront-ils sauver leur propre tête ? Ces militaires et policiers n`ont-ils pas de famille, de village ? Agiront-ils cagoulés lorsqu`ils accompliront la sale besogne? Ignorent-ils que tout le monde les connait ? Leurs enfants ne fréquentent-ils pas les mêmes écoles, collèges, lycées, universités et instituts du pays que les enfants des parents qu`ils pourraient poursuivre ?
En somme, monsieur le candidat de la refondation, des fanatiques peuvent tuer Kobenan Kouassi Adjoumani, si tel est mon destin. Mais, que feront-ils des millions de personnes qui pensent comme moi ? Les décimeront-ils tous afin que vous restiez au pouvoir quand le résultat sorti des urnes vous indiquera la petite porte de sortie ? Naïvement, je pensais que vous êtes aux commandes du navire Côte d`Ivoire pour gouverner dans une logique de paix. Que vous êtes au sommet de l`exécutif pour améliorer la vie des populations et non ordonner qu`on les mate. Sachez donc, Monsieur le Président, que les citoyens pensent que vous êtes dans une logique d`élection pour ramener la paix et non d`installation de la force. Ils ne veulent pas d`un président assis sur un amoncellement de cadavres. C`est dire, sans vous offenser, que si vous déclarez la guerre à la majorité du pays qu`on continue de croire que vous aimez, cette majorité se donnera les moyens de vous combattre en utilisant les armes de votre choix jusqu`à la mort du dernier citoyen ivre de liberté. Vos généraux et CRS sont donc avertis. Nous avons confiance en eux car ils n`accepteront jamais de brûler la maison de leurs père et mère car, ce sont de bons fils et de bons citoyens.
Enfin, je voudrais interpeller la communauté internationale représentée en Côte d`Ivoire par les forces de pacification de l`ONUCI et de la Licorne. Si votre mission est de contribuer au retour de la paix, cela ne vous autorise pas, pour autant, à adopter une attitude d`équidistance hypocrite. Comme nous, vous suivez l`actualité nationale et écoutez les déclarations des uns et des autres. Que ferez-vous concrètement, si le candidat élu au soir du 31 octobre ou à l`issue du second tour se voit voler sa victoire par des militaires ou miliciens au profit d`un candidat battu ? Vous vous contenterez de faire de simples observations inutiles à vos chefs ou assisterez-vous les citoyens en danger d`extinction? J`ose croire que votre conception de la neutralité ne sera pas un alibi qui encouragera les ennemis de la paix à agir en toute impunité. Attendrez-vous, les bras croisés, pendant qu`une partie du peuple est massacrée avec des engins et moyens de guerre en vous contentant d`une simple condamnation sans effet ? Si telle était votre mission, ne serait-il pas sage pour vous de quitter le pays avant qu`il ne s`embrase ? Comme on le voit, le moment est grave. Plus que jamais, la paix et l`unité de la Côte d`Ivoire sont menacées. J`appelle donc tous, particulièrement tous ceux qui ont prêté le serment de ne servir que la patrie, à la sagesse et au patriotisme. S`il vous plaît, n`allumons pas le foyer d`incendie afin d`éviter ses dégâts imprévisibles, mais sûrement terribles pour la coexistence sur ce bout de terre que nous aimons tous et qui se nomme Côte d`Ivoire.
Le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani
Député de Tanda, Délégué départemental PDCI-RDA, Tanda