L`ambassadeur de France en Côte d`Ivoire, Jean Marc Simon, était l`invité de Rfi hier soir. Le retour en Côte d`Ivoire des Français pourchassés par les partisans de l`actuel chef de l`Etat en 2004, la qualité des relations entre les deux pays, sont les sujets sur lesquels le diplomate français a été interrogé, cela, à la faveur de la réouverture, hier, de l`école Jacques Prévert réhabilitée par l`Etat ivoirien.
Est-ce que la réouverture de l`école Jacques Prévert symbolise quelque part le retour de la communauté française en Côte d`Ivoire ?
Comme vous savez, beaucoup de Français sont revenus depuis les évènements de 2004. Nous avons actuellement une communauté qui est de 13000 ressortissants dont à peu près la moitié sont des doubles nationaux qui, eux, n`étaient pas partis. Les effectifs qu`on a connus dans le passé ne sont pas encore tous revenus. Mais il y a tout de même une communauté française importante en Côte d`Ivoire. Donc, il est important de scolariser ces enfants. Et puis au-delà des enfants des ressortissants français, il y aussi tout cet aspect de la coopération. Puisque dans un établissement homologué, il y a autant de Français que d`Ivoiriens et des nationalités tierces. Il y a à peu près trois tiers grosso modo. Ce sont des établissements qui se veulent des établissements d`excellence et qui le sont. Et qui peuvent apporter aussi un appui pédagogique aux autres établissements de la place.
Le symbole pour vous est-il tout de même important ?
Oui, le symbole est, à mon sens, très fort. D`abord, il faut rendre hommage aux Ivoiriens qui ont rempli complètement leurs engagements. Après le lycée Blaise Pascal il y a deux ans, c`est maintenant l`école Jacques Prévert qui vient d`être entièrement rénovée, réhabilitée. Les entreprises ont été payées dans le temps. La rénovation s`est faite dans un délai record de 8 mois. Je crois qu`il y a tout lieu d`être satisfait. Et puis le fait que le président Laurent Gbagbo ait tenu à venir lui-même à cette cérémonie de remise des clés aujourd`hui, est, je crois, un symbole très fort de la volonté des Ivoiriens de tourner la page. Et d`envisager comme l`a dit le président, une reprise de notre relation d`amitié et de coopération.
Vous avez évoqué le retour de la communauté française dans le pays. Est-ce que le traumatisme de la guerre est encore présent, fort parmi cette communauté ?
Je crois que les mauvais souvenirs se sont très largement estompés. Déjà, des gens ont fait le choix de rester ou de revenir rapidement. Il y a aussi les nouveaux arrivants qui, eux, n`ont pas connu ces évènements-là. Donc je crois que les choses sont vraiment derrière nous. Je sais qu`il y a un certain nombre d`entreprises qui ont sollicité des indemnisations. Ce sont des dossiers qui restent à traiter. Ça concerne essentiellement des toutes petites entreprises. Mais dans le domaine économique, les entreprises importantes, les grandes entreprises françaises qui sont restées dans le pays, ont bien travaillé au cours des dernières années.
La Côte d`Ivoire avait boycotté la cérémonie du 14 juillet à Paris ainsi que le dernier sommet France-Afrique. Est-ce qu`on peut dire que la page n`est tout de même pas encore tournée entre Paris et Abidjan, qu`il reste encore du chemin ?
Bien sûr, il reste encore du chemin. Ce que je constate, c`est que les Ivoiriens, avec la réhabilitation des établissements scolaires, ont montré qu`ils étaient disposés à faire une part de ce chemin. Dès que la sortie de crise sera effective, une relation normale s`établira entre la France et la Côte d`Ivoire avec la reprise du dialogue politique, la reprise de la coopération.
Pour cette sortie politique justement dont vous parlez, votre homologue l`ambassadeur Pierre Kipré a dit qu`il fallait sortir les dossiers, parler face-à-face du contentieux franco-ivoirien.
A partir du moment où le dialogue reprendra à haut niveau, je ne peux pas dire nécessairement au plus haut niveau d`emblée, mais à haut niveau, toutes les questions seront évoquées naturellement.
Selon vous, il faut se parler ?
Je crois qu`il faut se parler. Je crois que nous arrivons à un moment où les uns et les autres sont prêts à cela.
Propos recueillis sur Rfi par Paul Koffi
Est-ce que la réouverture de l`école Jacques Prévert symbolise quelque part le retour de la communauté française en Côte d`Ivoire ?
Comme vous savez, beaucoup de Français sont revenus depuis les évènements de 2004. Nous avons actuellement une communauté qui est de 13000 ressortissants dont à peu près la moitié sont des doubles nationaux qui, eux, n`étaient pas partis. Les effectifs qu`on a connus dans le passé ne sont pas encore tous revenus. Mais il y a tout de même une communauté française importante en Côte d`Ivoire. Donc, il est important de scolariser ces enfants. Et puis au-delà des enfants des ressortissants français, il y aussi tout cet aspect de la coopération. Puisque dans un établissement homologué, il y a autant de Français que d`Ivoiriens et des nationalités tierces. Il y a à peu près trois tiers grosso modo. Ce sont des établissements qui se veulent des établissements d`excellence et qui le sont. Et qui peuvent apporter aussi un appui pédagogique aux autres établissements de la place.
Le symbole pour vous est-il tout de même important ?
Oui, le symbole est, à mon sens, très fort. D`abord, il faut rendre hommage aux Ivoiriens qui ont rempli complètement leurs engagements. Après le lycée Blaise Pascal il y a deux ans, c`est maintenant l`école Jacques Prévert qui vient d`être entièrement rénovée, réhabilitée. Les entreprises ont été payées dans le temps. La rénovation s`est faite dans un délai record de 8 mois. Je crois qu`il y a tout lieu d`être satisfait. Et puis le fait que le président Laurent Gbagbo ait tenu à venir lui-même à cette cérémonie de remise des clés aujourd`hui, est, je crois, un symbole très fort de la volonté des Ivoiriens de tourner la page. Et d`envisager comme l`a dit le président, une reprise de notre relation d`amitié et de coopération.
Vous avez évoqué le retour de la communauté française dans le pays. Est-ce que le traumatisme de la guerre est encore présent, fort parmi cette communauté ?
Je crois que les mauvais souvenirs se sont très largement estompés. Déjà, des gens ont fait le choix de rester ou de revenir rapidement. Il y a aussi les nouveaux arrivants qui, eux, n`ont pas connu ces évènements-là. Donc je crois que les choses sont vraiment derrière nous. Je sais qu`il y a un certain nombre d`entreprises qui ont sollicité des indemnisations. Ce sont des dossiers qui restent à traiter. Ça concerne essentiellement des toutes petites entreprises. Mais dans le domaine économique, les entreprises importantes, les grandes entreprises françaises qui sont restées dans le pays, ont bien travaillé au cours des dernières années.
La Côte d`Ivoire avait boycotté la cérémonie du 14 juillet à Paris ainsi que le dernier sommet France-Afrique. Est-ce qu`on peut dire que la page n`est tout de même pas encore tournée entre Paris et Abidjan, qu`il reste encore du chemin ?
Bien sûr, il reste encore du chemin. Ce que je constate, c`est que les Ivoiriens, avec la réhabilitation des établissements scolaires, ont montré qu`ils étaient disposés à faire une part de ce chemin. Dès que la sortie de crise sera effective, une relation normale s`établira entre la France et la Côte d`Ivoire avec la reprise du dialogue politique, la reprise de la coopération.
Pour cette sortie politique justement dont vous parlez, votre homologue l`ambassadeur Pierre Kipré a dit qu`il fallait sortir les dossiers, parler face-à-face du contentieux franco-ivoirien.
A partir du moment où le dialogue reprendra à haut niveau, je ne peux pas dire nécessairement au plus haut niveau d`emblée, mais à haut niveau, toutes les questions seront évoquées naturellement.
Selon vous, il faut se parler ?
Je crois qu`il faut se parler. Je crois que nous arrivons à un moment où les uns et les autres sont prêts à cela.
Propos recueillis sur Rfi par Paul Koffi
