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Politique Publié le mercredi 1 septembre 2010 | Le Nouveau Réveil

Le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani à Laurent Gbagbo : “Monsieur le président, l`Ouest n`a pas besoin d`Ecole de guerre”

© Le Nouveau Réveil Par Prisca
PDCI-RDA: Bédié et ses jeunes se sont parlés
Samedi 31 juillet 2010. Abidjan, Maison du PDCI-RDA à Cocody. Le Président Henri Konan Bédié rencontre la jeunesse du parti, conduite par son président Kouadio Konan Bertin (KKB). Photo: le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani
Recevant le week-end dernier, une délégation de l`Ouest montagneux, à Mama, le candidat du FPI s`est réjoui du fait que des chefs d`un village du nord lui rendant visite, lui aient remis un don de 500 000 francs afin de le convaincre de se présenter à l`élection présidentielle. En d`autres termes, c`est le peuple qui a besoin de lui et non le contraire. Toutefois, il ne dit pas ce qu`il remet aux différentes délégations qui se bousculent dans les antichambres de ses palais afin de les sensibiliser à sa cause.
Parlant de la teneur de cette rencontre avec les populations du Grand Ouest, le chef suprême du FPI a déclaré, tout heureux, que ce sont les populations qui se déplacent pour le rencontrer tandis que les autres candidats se déplacent vers elles. N`est-ce pas là un mépris pour les populations, un manque notoire de considération ? Ce zèle de certaines populations signifierait-il que sous son régime, les gens mangent à leur faim, qu`il n`y a pas eu de guerre ? Veut-il dire que les Ivoiriens vivent dans le paradis si bien qu`ils souhaitent sa reconduite ?
Ainsi donc, après s`être autoproclamé candidat du peuple, il faut démontrer à la plèbe qu`il croit ignorante, que lui, le grand chef, l`innommable, le tout-puissant, est la coqueluche des populations. Il croit être tellement aimé que ce sont les citoyens eux-mêmes qui, abandonnant les travaux des champs, les préoccupations d`ordre économique pour la rentrée scolaire toute proche de leurs progénitures et les fatigues du jeûne du ramadan pour certains, se précipitent à Abidjan ou à Mama, déclarer leur allégeance au Roi Soleil des Lagunes.
Trêve de balivernes. Il faut dire que le candidat de la refondation qui n`est pas entré, pour le moment, officiellement en campagne électorale, se dépense beaucoup. Tel Figaro, on le voit ici, on le voit là. Il est partout à la fois car, il dispose du don précieux d`ubiquité. Mais à réfléchir, le volontariat des villageois qui se rendent, toutes affaires cessantes, dans les palais du pouvoir supplier le fondateur du FPI de rester leur président, si possible à vie, me laisse perplexe. Souvenez-vous du général Gueï. Candidat à l`élection présidentielle d`octobre 2000, il est resté au palais où il recevait les délégations venues lui apporter leur soutien. Le résultat est connu.
Dans une campagne électorale, en principe, c`est le candidat qui va vers le peuple solliciter son adhésion à son programme politique, économique et socioculturel, et non le contraire. De grâce donc, monsieur le candidat de la refondation, respectez le peuple et n`instrumentalisez pas les chefs pour servir votre cause. Epargnez-les des turpitudes de votre régime moribond.
Aujourd`hui, on se trouve plus ou moins dans le même scenario, à la différence que le candidat du FPI, tout en racontant des fables à dormir debout, sillonne le pays avec les moyens de l`Etat pour mener sa campagne. En réalité, il ne croit pas à ce qu`il dit parce qu`il fait toujours le contraire de ce qu`il dit. Et ses illustres visiteurs ne sont que, pour la plupart, ses partisans camouflés en chefs traditionnels venus sans mandat des populations qu`ils prétendent représenter. Du reste, on voit mal des paysans qui n`arrivent pas à joindre les deux bouts et croupissent de misère dans leurs bourgs oubliés par les bombances refondatrices, qui vont cotiser, c`est-à-dire prélever l`argent épargné au prix de mille et un sacrifices pour s`acquitter des écolages de leurs enfants à qui le FPI avait abusivement promis la gratuité de l`école, afin d`en faire don au candidat refondateur qui est assis sur une montagne d`argent sous forme de fonds de souveraineté.
Par de-là le folklore de quelques villageois en quête de célébrité emmenés on ne sait comment au palais ou à Mama, c`est la conception tribale du pouvoir-FPI qui se dévoile. Paradoxalement, il ordonne aux Malinké et aux Akans d`exiger de leurs administrés de voter pour lui. Pourquoi eux seulement ? Croit-il sincèrement que le groupe Krou lui est dévoué, à cent pour cent, qu`il est sa chasse gardée ? Car, depuis que la refondation est au pouvoir, la géopolitique n`existe plus. Il y a les peuples qui commandent et ceux qui obéissent. Ces derniers sont le bétail électoral sur lequel le FPI compte pour se maintenir au pouvoir. Après l`élection présidentielle, les choses retrouveront la normalité de la soumission. Après tout, le candidat de la refondation aura tout loisir de les narguer en leur vomissant à la face ses vérités amères. "C`est vous qui m`avez prié de me porter candidat, je ne vous ai rien sollicité. Vous connaissez qui je suis et comment je travaille. Vous n`avez qu`à vous en prendre à vous-mêmes. D`ailleurs, ne vous avais-je pas prévenu au debout de mon mandat, qu`à l`heure du bilan, ceux qui ne sont pas contents de moi, votent pour qui ils veulent? Circulez, y a rien à attendre de moi en retour de votre imprudence." Tel est le scenario que les vassaux du régime pourraient rencontrer au soir d`une victoire miraculeuse de celui qui les cajole aujourd`hui.
Le candidat des refondateurs qui aime éblouir par le tapage, vit hors des réalités dans lesquelles le commun des mortels se bat quotidiennement. Par exemple, il ne se rend même pas compte que Blé Goudé se déplace partout avec ses mêmes partisans dans les cars de la SOTRA pour faire croire que ses meetings sont remplis de monde. Le candidat du FPI ignore-t-il la guerre qui se livre entre les transfuges, recrutés à prix d`or, et les militants authentiques à qui ils ont volé la vedette ? Le président du parti qu`il a créé, le FPI, a été humilié et refoulé comme un vulgaire voyou indésirable de Paris, avec son visa américain de sept ans annulé. Des signes qui indiquent clairement son impopularité hors des frontières nationales. Tout cela ne l`inquiète pas. J`invite donc le candidat de la refondation à une méditation. Qu`il sache que dans un troupeau de moutons courant pour s`abreuver, ceux qui bêlent le plus ne sont pas les moutons qui sont les plus assoiffés. Ceux qui le sont n`ont même pas la force de bêler.
Alors qu`Henri Konan Bédié parcourt le pays pour regarder les citoyens les yeux dans les yeux, pour mieux appréhender leurs souffrances, et à en dénicher les réponses appropriées en tentant d`atténuer, tant soit peu, leurs douleurs avec son propre argent, le chef des refondateurs lui, reçoit de l`argent des mêmes citoyens. En somme, ce sont deux modes d`aimer ses concitoyens : l`un prélève la taille et la gabelle, et l`autre rend visite et consent un sacrifice personnel pour venir en aide aux populations sinistrées par les rapacités de son régime. Au peuple d`en juger.
Comme si racketter les populations ne suffit pas, le boss du FPI, dans son désespoir, déborde aussi d`énergie dans les promesses de marin, c`est-à-dire sans lendemain. Après avoir promis d`offrir à chaque Ivoirien le paradis sur terre s`il venait à être réélu contre le bon sens et contre la morale tout court, le voici promettant aux peuples du Grand Ouest la création d`une Ecole de Guerre chez eux s`ils ont l`imprudence de lui accorder leur confiance. La belle trouvaille que de parler de corde dans la maison d`un pendu ! Une Ecole de Guerre dans une région qui a beaucoup souffert de la guerre dont les apprentis sorciers frontistes sont les principaux responsables pour n`avoir pas voulu dialoguer quand il était encore temps. Quel outrage !
Mais diantre ! Quel besoin la Côte d`Ivoire a à s`étoffer d`une Ecole de Guerre ? Les Ivoiriens se prépareraient-ils à vivre dans un Etat de conflit permanent ? Et contre quels ennemis nos futurs diplômés de cette école iront-ils croiser le fer ? Pourchasseront-ils les éléments des Forces nouvelles qui auront intégré les FANCI, au nom de la paix? Iront-ils détruire, en représailles, les avions militaires français sur le sol gaulois ? Le pays n`a-t-il pas d`autres urgences, d`autres priorités que de préparer sa jeunesse désœuvrée à la guerre?
Ainsi donc, après avoir disséminé nombre de premières pierres posées ici et là, lesquelles sont toutes envahies par des herbes géantes, le candidat frontiste persévère dans sa vision politique désastreuse d`une logique de guerre permanente. La guerre, les larmes et le sang, c`est la raison d`exister des refondateurs. Au lieu de cicatriser les plaies causées par la guerre civile qui a endeuillé toutes les familles du Grand Ouest en arrosant cette belle région par une pluie d`investissement afin de donner du travail aux jeunes traumatisés par les combats, c`est une Ecole de Guerre que la refondation entend y installer. C`est cela le développement attendu, le bonheur promis. Sans doute, une autre promesse de marin. Pour le RHDP, une telle initiative n`est pas à l`ordre du jour, ni aujourd`hui, ni demain. Ce genre de développement attendra les futures générations. Il leur appartiendra, en fonction de leur dégré d`évolution, du climat politique international et des réalités du monde qui sera, on l`espère, meilleur au nôtre, de décider de la nécessité ou non de se doter d`une école de guerre.
Parents de l`ouest, n`acceptez pas le viol de votre conscience et l`insulte faite à vos morts chéris. Vous n`avez pas besoin d`une école de guerre, mais des usines qui porteront prospérité et joie de vivre à l`ombre des 18 montagnes. Vous avez besoin de paix et de justice et non de vengeance, du sang et des larmes pour construire l`avenir de vos enfants. Seul le RHDP est capable de remplir les conditions de votre épanouissement, du retour à la normalité dans l`ouest pacifié, réconcilié et fraternel.
Monsieur le Président - candidat-du peuple, le Grand ouest qui a tant saigné avec des villages rayés sur la carte pour sauver votre régime, a donc plus besoin de grands projets de développement que d`une Ecole de guerre.

Le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani
Député de Tanda
Délégué départemental PDCI-RDA, Tanda I
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