Affaire “détournements présumés dans la filière café-cacao” : Le procès s`ouvre aujourd`hui

Sauf changement de dernière minute, le procès des ex-dirigeants de la filière café-cacao qui croupissent à la Maca depuis plus de 26 mois, s`ouvre aujourd`hui après un léger décalage, au tribunal de première instance d`Abidjan Plateau. Ce procès, qu`on peut qualifier de très attendu et par la population ivoirienne et par les bailleurs de fonds internationaux, devra permettre de faire enfin la lumière sur les accusations qui ont été portées à l`encontre des ex-dirigeants et qui ont conduit à leur arrestation et à leur incarcération à la Maca en juin 2008. " Ils ont traité nos clients comme des coupables depuis plus de 2 ans, l`heure est venue maintenant d`apporter les preuves de leurs accusations, de nous dire ce que chacun a volé, pour utiliser le terme du chef de l`Etat qui les a toujours traités en coupables… " confie un avocat joint au téléphone. A la Maca, " les détenus de la filière ", selon nos sources, sont très sereins et disent à qui veut les écouter qu`ils ne viendront pas au tribunal pour faire plaisir à qui que ce soit mais pour défendre leur honneur et leur dignité. C`est pour cette raison que selon ces sources, certains détenus s`interrogent encore sur le sens de la visite que leur a rendue Tchiffi Zié (secrétaire général permanent du forum des rois, sultans, princes et chefs coutumiers africains), le samedi dernier. " La démarche de M. Tchiffi Zié n`est pas anodine. Il aurait voulu passer un message codé à certains détenus dont les déclarations pourraient constituer un danger pour un candidat à l`élection présidentielle qu`il ne s`y serait pas pris autrement. Il a dit qu`il ira solliciter la clémence du chef de l`Etat pour que les détenus soient libérérés et c`est à 48 heures du procès qu`il vient leur dire cela, comme si le chef de l`Etat peut grâcier quelqu`un qui n`a pas encore été jugé, reconnu coupable et condamné. En fait, il a voulu dire autre chose, du genre, si vous menagez le chef de l`Etat, il pourrait vous grâcier après et je me charge de jouer les bons offices pour vous. Et cette explication est d`autant plus plausible qu`il a révélé avoir déjà envoyé des émissaires vers le chef de l`Etat pour qu`il reconsidère sa position et libère les détenus. " confient les mêmes sources. Dans tous les cas, le procès qui s`ouvre aujourd`hui et qui risque de durer quelques semaines, donnera l`occasion à tout le monde de découvrir la sincérité ou la comédie des uns et des autres dans cette affaire. Place donc au débat et vive la vérité !

ASSALE TIEMOKO