Les salaires très bas pratiqués par les patrons font que la majorité des ouvriers ivoiriens ne peuvent pas se payer le luxe d’une habitation moderne avec toutes les commodités d’une vie décente.
On se débrouille comme on peut pour se loger à moindre coût pour ne pas que le loyer écrase le petit salaire. Pour ces petits travailleurs, les fins de mois se suivent et ressemblent. C’est le jeu de cache-cache avec le propriétaire de maison, pour un loyer qui n’excède pas souvent dix mille Fcfa.
«Il est vrai que vivre ici nous « soutra » (sauve, Ndlr), mais, il est vrai aussi qu’avec ce que nous gagnons, il y a plusieurs bouches à nourrir. Les sollicitations, sans cesse pesantes de la famille, viennent de partout. Parce qu’on a entendu au village que tu travailles dans une usine, automatiquement on pense que tu croules sous le poids des billets de banque», se lamente Kouadio Grégoire, ouvrier dans une fabrique de chaussures en plastique à la zone industrielle de Yopougon. Il vit dans son habitat réduit avec sa concubine qui lui a donné au mois de février un petit garçon. Il touche à peine 45 mille Fcfa le mois. Parfois, explique cet habitant de Gbinta, tu n’as même pas encore touché ta paie que tu es tiraillé entre les créanciers et les parents qui, chaque jour, deviennent de plus en plus exigeants. Et d’ajouter: «Si tu vois quelqu’un qui fait bombance ici c’est qu’il flirte avec tout ce qui est louche. Soit, il est braqueur. Soit il est dealer. Sinon, nos quotidiens se ressemblent tous».
«Ici, on dirait que Dieu nous a oubliés. Le loyer n’est pas élevé mais le comble c’est qu’on n’arrive pas parfois à se l’acquitter. On cumule des arriérés et bien souvent certains sont vidés de leurs maisons», nous confie Hamed S…, un jeune vendeur au ‘‘djassa’’ de Koumassi (l’équivalent du Black-market d’Adjamé) qui vit à Akromiambla.
Téhé G…, lui, ne se fait plus l’illusion de quitter, un jour, son habitacle où il est depuis des décennies. Il tient un petit commerce de koutoukou, une boisson prohibée, en plein cœur du quartier Doukouré à Yopougon. Son commerce, nous confie-t-il, lui permet juste de subvenir à ses besoins primaires, rien d’autre. A force de faire crédit, dit-il, je ne m’en sors plus. Des clients, selon lui, s’endettent pour des tournées de 50 Fcfa.
L’ancien reggae man, Wabi Spider, ne croyait pas si bien dire dans sa chanson que dans le ghetto, c’est le règne de la débrouillardise. Car, chacun pour soi Dieu pour tous.
K. M. D
On se débrouille comme on peut pour se loger à moindre coût pour ne pas que le loyer écrase le petit salaire. Pour ces petits travailleurs, les fins de mois se suivent et ressemblent. C’est le jeu de cache-cache avec le propriétaire de maison, pour un loyer qui n’excède pas souvent dix mille Fcfa.
«Il est vrai que vivre ici nous « soutra » (sauve, Ndlr), mais, il est vrai aussi qu’avec ce que nous gagnons, il y a plusieurs bouches à nourrir. Les sollicitations, sans cesse pesantes de la famille, viennent de partout. Parce qu’on a entendu au village que tu travailles dans une usine, automatiquement on pense que tu croules sous le poids des billets de banque», se lamente Kouadio Grégoire, ouvrier dans une fabrique de chaussures en plastique à la zone industrielle de Yopougon. Il vit dans son habitat réduit avec sa concubine qui lui a donné au mois de février un petit garçon. Il touche à peine 45 mille Fcfa le mois. Parfois, explique cet habitant de Gbinta, tu n’as même pas encore touché ta paie que tu es tiraillé entre les créanciers et les parents qui, chaque jour, deviennent de plus en plus exigeants. Et d’ajouter: «Si tu vois quelqu’un qui fait bombance ici c’est qu’il flirte avec tout ce qui est louche. Soit, il est braqueur. Soit il est dealer. Sinon, nos quotidiens se ressemblent tous».
«Ici, on dirait que Dieu nous a oubliés. Le loyer n’est pas élevé mais le comble c’est qu’on n’arrive pas parfois à se l’acquitter. On cumule des arriérés et bien souvent certains sont vidés de leurs maisons», nous confie Hamed S…, un jeune vendeur au ‘‘djassa’’ de Koumassi (l’équivalent du Black-market d’Adjamé) qui vit à Akromiambla.
Téhé G…, lui, ne se fait plus l’illusion de quitter, un jour, son habitacle où il est depuis des décennies. Il tient un petit commerce de koutoukou, une boisson prohibée, en plein cœur du quartier Doukouré à Yopougon. Son commerce, nous confie-t-il, lui permet juste de subvenir à ses besoins primaires, rien d’autre. A force de faire crédit, dit-il, je ne m’en sors plus. Des clients, selon lui, s’endettent pour des tournées de 50 Fcfa.
L’ancien reggae man, Wabi Spider, ne croyait pas si bien dire dans sa chanson que dans le ghetto, c’est le règne de la débrouillardise. Car, chacun pour soi Dieu pour tous.
K. M. D