La campagne de commercialisation du cacao s'ouvre début octobre prochain. L'absence de financement des coopératives, de la sacherie brousse et de l'amélioration d'un mécanisme, ainsi que de la commercialisation intérieure à chaque campagne suscite beaucoup de tensions. Cette année, le Conseil national des sages, garant des intérêts des producteurs entend prendre les dispositions idoines pour sa bonne réussite. Réuni récemment, ce comité que préside le doyen Georges Bléhoué Aka a porté ses suggestions au Conseil de gestion du café et du cacao (Cgcc), l'organe de régulation. Ces suggestions portent essentiellement sur ces quatre points clés. La mise en œuvre urgente du projet d'assainissement et de renforcement des capacités des coopératives. Tout le monde est unanime que l'assainissement des coopératives s'impose. Malheureusement depuis le lancement du programme 2QC (Qualité, quantité et commercialisation) en février 2009, aucune action n'a été entreprise dans ce sens. Au titre de la sacherie, le Conseil des sages souhaite le renforcement du suivi de l'opération de distribution de la sacherie, l'ajustement de la tare au poids réel des sacs. En effet, le poids retenu au pesage par sac est de 1 kilo contre un poids de 800 g la campagne dernière. Le comité veut également que les sacs soient livrés dans les centres d'approvisionnement avant l'ouverture de la campagne. Le conseil des sages souhaite aussi la prise en compte de l'ensachage du café dans l'approvisionnement des magasins et l'amélioration de la qualité des sacs. Au titre du financement, le conseil demande un appui financier aux coopératives. Depuis les deux dernières campagnes, les coopératives ne bénéficient plus de soutien financier de la filière. Ce faisant, elles ne sont plus compétitives face aux multinationales qui disposent de liquidité conséquente. Une organisation de la commercialisation autour des Sifca-coop est aussi une préoccupation majeure des acteurs. C'est pourquoi, le conseil demande au comité de gestion de sensibiliser les producteurs et leurs coopératives à livrer leurs produits dans les magasins Sifca-coop. Parlant du financement des coopératives, Bléhoué Aka et ses membres demandent au Conseil de gestion de prendre toutes les dispositions afin de doter les coopératives du minimum pour minimiser la présence des multinationales au bord champ. Le renforcement des mécanismes de suivi de la commercialisation est aussi l'un des souhaits des producteurs. Ils souhaitent enfin, la suppression de la table de réfaction ou proposer un mécanisme d'analyse des produits qui garantisse la transparence et rassure les coopératives sur la qualité des produits livrés. Avant la lecture de la résolution, le doyen Bléhoué Aka a tenu à féliciter les coopératives pour l'effort qu'elles font en dépit des difficultés. Il a indiqué que malgré le manque de financement par la filière, certaines coopératives ont su maintenir leurs activités et poser de nombreuses actions sociales et de développement en faveur des producteurs. Pour lui, ces coopératives et toutes celles qui affichent de bonnes intentions de travailler pour le bonheur des paysans doivent être encouragées et financées.
J. Atoumgbré
J. Atoumgbré