Dans notre parution d’hier, nous avons ouvert un débat sur le retour au port obligatoire de l’uniforme scolaire. Parents, enseignants et élèves s’étaient prononcés sur le sujet. Aujourd’hui, nous vous proposons les avis de deux spécialistes. Adama Wattara, psychopédagogue, formateur des formateurs à l’Institut pédagogique national de l'enseignement technique et professionnel (Ipnetp), et Germain Zamblé Bi, SG du syndicat national de l’enseignement préscolaire expliquent l’importance de la tenue scolaire.
Quels sont les objectifs de la tenue scolaire ?
Ce sont certainement les contraintes de la tenue scolaire qui amènent à opter pour la libéralisation. Le système scolaire n’est pas seulement un système de formation. Il est aussi un système d’éducation et, l’éducation a ses contraintes. A la banque, par exemple, le professionnel a une tenue de haute classe. Dans l’armée également, il y a des tenues. Quand il n’y a pas d’uniforme dans certains secteurs, il y a des insignes qui distinguent le personnel. Il y a une responsabilité qui est liée à la tenue. Dans d’autres sphères de la société, les gens n’en ont pas conscience, parce qu’on ne le leur a pas inculqué depuis l’enfance. Voilà pourquoi, il faut habituer les gens, depuis le bas âge, au port de l’uniforme. Et, l’école est un endroit par excellence pour le faire. Dans la tenue, il y a de la distinction. Elle a également un rôle de différenciation.
Peut-on donc affirmer que l’uniforme obéit a une quête de discipline ?
Justement. Celui qui porte l’uniforme ne peut se permettre n’importe quoi. Parce qu’il sait qu’on peut facilement le reconnaître en cas de bavure. Au Gabon, par exemple, des dispositions sont prises pour empêcher tout quidam d’entrer dans les services publics avec n’importe quelle tenue. Chez nous, les jeunes s’habillent de plus en plus mal. On crie au scandale parce qu’on a dépassé les limites. Il faut donc revenir au juste milieu. Des élèves portent des pantalons qui laissent voir les slips. Si, depuis le primaire, on leur enseigne que la tenue confère une responsabilité, ils ne peuvent pas se permettre de tels excès. La tenue oblige l’élève à la correction. Et, cela n’est possible que, si au niveau de l’Etat, on comprend que l’école n’est pas seulement un lieu d’acquisition de connaissance.
A Abidjan, comme dans certaines villes du pays, la libéralisation de l’uniforme scolaire a du mal à s’imposer. N’est-il pas temps de revenir carrément au port obligatoire de l’uniforme ?
Certains responsables d’établissements exigent la tenue. Et, de l’autre côté, il y a des dispositions légales de l’Etat qui autorisent la libéralisation. Vous constatez qu’il n’y a pas de cohérence. Cela dénote du désordre qui règne. Il faut partir du constat des acteurs de l’école pour faire des propositions à l’Etat afin que nos enfants puissent bien s’habiller. La majorité des Ivoiriens est soit musulmane ou chrétienne. Et, à l’église comme à la mosquée, il y a une tenue vestimentaire recommandée. Quand de jeunes élèves sont dans des tenues indécentes, il y aura de la tentation chez les profs. Et, c’est de là que découle le harcèlement sexuel. Il y a des tenues qui ont des risques et des inconvénients.
Est-ce à dire que la tenue vestimentaire de l’élève influence son rendement scolaire ?
Tout à fait. Voilà pourquoi il est important d’harmoniser les points de vue à partir du constat des chefs d’établissements. S’il doit y avoir différentes tenues d’une ville à une autre ou d’un établissement à un autre, cela devient une foire. Il faut uniformiser la tenue de sorte que les contraintes soient moindres surtout au niveau du coût.
Un parent d’élève propose la réduction du coût du tissu kaki. Est-ce dans ce sens que vous abondez ?
Avec notre politique salutaire de l’école gratuite, on pourrait y inscrire la gratuité de la tenue scolaire. A défaut, la tenue peut être subventionnée. Cela est important car il ne faut pas permettre aux enfants de porter n’importe quoi dans une même classe. D’ailleurs, on pourrait distinguer l’enfant du riche commerçant du quartier et celui du plus misérable. Une fois que les différences sociales se sentent dans la classe, c’est un danger. Le complexe, chez l’élève, peut influencer négativement son rendement et son évolution. La libéralisation a un objectif noble mais elle n’est pas toujours positive. Quand il y a des rafles, par exemple, les corps habillés sont beaucoup plus tolérants envers les élèves. Mieux, ils les protègent et les conduisent à la maison, en situation de crise. Dans les écoles confessionnelles, islamiques, on a commencé à instaurer l’uniforme. De même, l’enseignant doit être correct et présentable.
Est-ce à dire qu’il faut un uniforme aux enseignants ?
Certains enseignants ont du mal à porter une cravate. Or, il leur appartient d’être des modèles. D’autres s’habillent souvent en des chemises pagnes aux motifs agressifs. Ce n’est pas normal. L’Etat devrait aider les parents et les enseignants à avoir des tenues correctes. Il y a un objectif noble derrière le port de la tenue.
Nesmon De Laure
Quels sont les objectifs de la tenue scolaire ?
Ce sont certainement les contraintes de la tenue scolaire qui amènent à opter pour la libéralisation. Le système scolaire n’est pas seulement un système de formation. Il est aussi un système d’éducation et, l’éducation a ses contraintes. A la banque, par exemple, le professionnel a une tenue de haute classe. Dans l’armée également, il y a des tenues. Quand il n’y a pas d’uniforme dans certains secteurs, il y a des insignes qui distinguent le personnel. Il y a une responsabilité qui est liée à la tenue. Dans d’autres sphères de la société, les gens n’en ont pas conscience, parce qu’on ne le leur a pas inculqué depuis l’enfance. Voilà pourquoi, il faut habituer les gens, depuis le bas âge, au port de l’uniforme. Et, l’école est un endroit par excellence pour le faire. Dans la tenue, il y a de la distinction. Elle a également un rôle de différenciation.
Peut-on donc affirmer que l’uniforme obéit a une quête de discipline ?
Justement. Celui qui porte l’uniforme ne peut se permettre n’importe quoi. Parce qu’il sait qu’on peut facilement le reconnaître en cas de bavure. Au Gabon, par exemple, des dispositions sont prises pour empêcher tout quidam d’entrer dans les services publics avec n’importe quelle tenue. Chez nous, les jeunes s’habillent de plus en plus mal. On crie au scandale parce qu’on a dépassé les limites. Il faut donc revenir au juste milieu. Des élèves portent des pantalons qui laissent voir les slips. Si, depuis le primaire, on leur enseigne que la tenue confère une responsabilité, ils ne peuvent pas se permettre de tels excès. La tenue oblige l’élève à la correction. Et, cela n’est possible que, si au niveau de l’Etat, on comprend que l’école n’est pas seulement un lieu d’acquisition de connaissance.
A Abidjan, comme dans certaines villes du pays, la libéralisation de l’uniforme scolaire a du mal à s’imposer. N’est-il pas temps de revenir carrément au port obligatoire de l’uniforme ?
Certains responsables d’établissements exigent la tenue. Et, de l’autre côté, il y a des dispositions légales de l’Etat qui autorisent la libéralisation. Vous constatez qu’il n’y a pas de cohérence. Cela dénote du désordre qui règne. Il faut partir du constat des acteurs de l’école pour faire des propositions à l’Etat afin que nos enfants puissent bien s’habiller. La majorité des Ivoiriens est soit musulmane ou chrétienne. Et, à l’église comme à la mosquée, il y a une tenue vestimentaire recommandée. Quand de jeunes élèves sont dans des tenues indécentes, il y aura de la tentation chez les profs. Et, c’est de là que découle le harcèlement sexuel. Il y a des tenues qui ont des risques et des inconvénients.
Est-ce à dire que la tenue vestimentaire de l’élève influence son rendement scolaire ?
Tout à fait. Voilà pourquoi il est important d’harmoniser les points de vue à partir du constat des chefs d’établissements. S’il doit y avoir différentes tenues d’une ville à une autre ou d’un établissement à un autre, cela devient une foire. Il faut uniformiser la tenue de sorte que les contraintes soient moindres surtout au niveau du coût.
Un parent d’élève propose la réduction du coût du tissu kaki. Est-ce dans ce sens que vous abondez ?
Avec notre politique salutaire de l’école gratuite, on pourrait y inscrire la gratuité de la tenue scolaire. A défaut, la tenue peut être subventionnée. Cela est important car il ne faut pas permettre aux enfants de porter n’importe quoi dans une même classe. D’ailleurs, on pourrait distinguer l’enfant du riche commerçant du quartier et celui du plus misérable. Une fois que les différences sociales se sentent dans la classe, c’est un danger. Le complexe, chez l’élève, peut influencer négativement son rendement et son évolution. La libéralisation a un objectif noble mais elle n’est pas toujours positive. Quand il y a des rafles, par exemple, les corps habillés sont beaucoup plus tolérants envers les élèves. Mieux, ils les protègent et les conduisent à la maison, en situation de crise. Dans les écoles confessionnelles, islamiques, on a commencé à instaurer l’uniforme. De même, l’enseignant doit être correct et présentable.
Est-ce à dire qu’il faut un uniforme aux enseignants ?
Certains enseignants ont du mal à porter une cravate. Or, il leur appartient d’être des modèles. D’autres s’habillent souvent en des chemises pagnes aux motifs agressifs. Ce n’est pas normal. L’Etat devrait aider les parents et les enseignants à avoir des tenues correctes. Il y a un objectif noble derrière le port de la tenue.
Nesmon De Laure