Bouna - Les ex-rebelles continuent de faire la loi

Dimanche 05 septembre 2010, nous sommes à une vingtaine de Kilomètre de Bouna plus précisément au corridor dit “Lion blessé” des forces armées des forces nouvelles(FAFN). A l’invitation de Kambou Difilé, une équipe de correspondants de presse se rend dans le royaume de sa Majesté Djarakoroni 2 pour couvrir une assemblée fédérale extraordinaire du FPI. En face un barrage en bonne place avec des soldats en armes et une herse bien dressée. Le soldat, qui arrive pour le contrôle, s’adressant à nous dans une langue de Molière très approximative, demande les cartes d’identité. Lorsque le confrère de Nord Sud Quotidien lui tend sa carte de presse, le soldat avec un air désinvolte lui rétorque qu’il ne sait pas ce que ce document représente et donc exige la carte d’identité. Croyant bien faire, notre confrère essaie d’expliquer au jeune homme qu`il s`agit d`une équipe de presse à bord du vehicule en route pour la couverture d’une cérémonie à Bouna. Toutes ces explications n’émeuvent point le militaire des FAFN qui soumet les occupants du véhicule à un strict contrôle avant de réclamer les pièces de la voiture et retourner s’asseoir sous son appatam de fortune, non sans avoir demandé au chauffeur de l’y rejoindre. Ce dernier revient plusieurs minutes après d’intenses négociations et nous laisse entendre qu’on lui réclame 7000 f Cfa pour un droit de circuler. Les négociations vont durer quelque temps et les tentatives pour prendre contact avec certains de leurs responsables à Bouna s’avèrent infructueuses. Lasse d’entendre, nous informons le fédéral qui avait déjà débuté l’assemblée générfale extraordinaire. Ce dernier dépêche quelqu’un à notre rescousse. Au finish, le conducteur paye 1000 f Cfa avant que nous ne franchissions le barrage qui nous permet d’entrer dans une zone où l’administration est bien en place avec un détachement du CCI installé depuis décembre 2009. Au cours de la séance de travail, plusieurs secrétaires de section dénonceront les abus et les humiliations qu’ils continuent de subir lors de leurs déplacements. Les transporteurs sont eux aussi soumis à des taxes pour circuler dans la zone, quand les populations sont, elles, l’objet de racket de façon systématique. Autre fait à signaler, les volontaires de l’armée nouvelle encasernés le 10 juillet 2010 à Korhogo sont pour la plupart de retour dans leurs localités respectives. Tous ces faits ont amené le fédéral Kambou Difilé, par ailleurs conseiller économique et social, à appeler de tous les vœux le déploiement effectif du CCI à Bouna, l’unicité des caisses et le désarmement effectif des ex-rebelles deux mois avant les élections présidentielles. Il convient de noter que les gendarmes et policiers du CCI tiennent un corridor à Bania, soit à 35 km de Bouna, avant celui des FAFN. Malgré cet état de fait ceux que les agents du CCI appellent “les hommes du commandant Morou Ouattara” continuent de régner en maître. Adolph Ouattara