- 5 absents sur les 30 dirigeants accusés
- La liberté provisoire refusée aux prévenus
- Voici le sort réservé aux absents
Les détenus de la filière café-cacao qui ont comparu hier, mercredi 8 septembre 2010, en audience correctionnelle pour délits économiques n`ont pas été jugés comme attendu. A la demande des avocats de la défense et de la partie civile, l`audience de ces prévenus a été renvoyée au 16 novembre 2010. « Nous avons retenu la date du 16 novembre prochain pour permettre la mise à disposition du dossier au conseil des prévenus et de la partie civile », a affirmé le président du tribunal, le juge Alain Pohan. Jugeant cette affaire d`une extrême importance, il a indiqué que le report du procès est motivé par le souci de faire en sorte que ``le procès soit équitable``. Pour cela, il est nécessaire selon le président du tribunal, que ``ceux des prévenus qui peuvent apporter des éléments de contradiction puissent le faire``. En acceptant de reporter le procès à novembre prochain, le président du tribunal accédait en réalité à la requête formulée par le bâtonnier, Maître Koné Mamadou. Au nom des avocats de la défense et de la partie civile, Me Koné Mamadou, à l`ouverture du l`audience, a posé un préalable pour rappeler les conditions difficiles dans lesquelles ils ont vécu cette affaire. Il a évoqué, notamment, l`impossibilité pour les avocats qu`ils sont de prendre connaissance de tous les dossiers, en dehors de la partie concernant uniquement leurs clients, sans la possibilité de prise de notes. « Nous avons pensé que dans ce contexte, la défense n`a pas été mise dans les conditions minimum pour assurer la défense de leurs clients », a expliqué le bâtonnier, qui a donc demandé que l`affaire soit renvoyée pour leur permettre de faire des copies des documents à leurs frais afin de prendre connaissance du dossier. « Ce que la défense demande, c`est pour votre bien. Une chose est d`être jugé et une autre est d`être bien jugé. La défense voudrait avoir tous les éléments pour assurer la défense », a mentionné Me Koné Mamadou, qui expliquait ainsi sa démarche aux prévenus. Dans sa requête en ce qui concerne le report de la date de l`audience, le bâtonnier avait plaidé pour que le procès se tienne dans trois semaines. Un délai qui a été jugé insuffisant au vu de certaines contraintes formulées par le président de séance, en l’occurrence des questions de disponibilité de salle. La salle d`audience du tribunal étant en réfection. La requête de mise en liberté provisoire des détenus a été également refusée aux prévenus. Le bâtonnier ne compte pas laisser tomber cette démarche qu`il a promis de continuer de défendre. S`agissant des prévenus qui ont brillé par leur absence, un juriste rencontré dans l`enceinte du Palais a confié que si ces derniers ne comparaissent pas à la prochaine audience, ils seront jugés par défaut. C`est-à-dire que des jugements seront rendus à leur encontre de ces détenus.
Irène BATH
L`ambiance au palais de justice, hier
Tous ceux qui sont passés par le Plateau, hier mercredi, ont su que quelque chose d`inhabituel se déroulait au palais de justice. Le temple de Thémis a été quadrillé par plusieurs dispositifs de sécurité. Du côté de la préfecture de police, au niveau du Centre de commerce international d`Abidjan (CCIA), de la Société de gestion du patrimoine immobilier de l`Etat (SOGEPIE) et de l`Assemblée nationale, les routes donnant accès au palais de justice ont été fermées à la circulation. Il fallait se soumettre à des questions avant de passer les dispositifs de sécurité. A 8 heures 30 minutes, l`embouteillage était déjà monstre au plateau. Cela a duré toute la matinée. Dans l`enceinte du palais de justice, on notait une forte présence d`éléments de la gendarmerie. Sur le coup de 8 heures 48 minutes, à bord d`un minicar frappé de l`inscription de la gendarmerie, et sous escorte de deux motards, les détenus de la filière café-cacao ont fait leur entrée dans l`enceinte du Palais. Par vagues de quatre personnes et toujours sous escorte de quatre gendarmes, les détenus ont été conduits à la salle de la cour d`appel, lieu de l`audience. A 9 heures 14 minutes, il était demandé à toutes les personnes présentes dans la salle de fermer leurs portables ``pour les besoins de la cause``. 9 heures 28 minutes, l`audience a pu démarrer. 10 personnes, dont le président du tribunal, des substituts du procureur sont assises à la table de l`audience. Une trentaine d`avocats, dont le bâtonnier, Me Koné Mamadou sont installés dans un box faisant face au box des prévenus. Différentes réquisitions sont faites avant le démarrage de l`audience. Notamment, l`interdiction de l`utilisation de tout appareil photo, enregistreur ou caméra. Des infractions qui sont punies d`une amende de 72 000 à 9 millions de FCFA. Ceux qui troublent l`audience peuvent également être jugés. Passés ces éléments d`information, l`audience a commencé avec la vérification de l`identité de chacun des prévenus. Après avoir débattu de la question du report du procès et rappelé les chefs d`accusation contre chaque détenu, l`audience a été suspendue à 10 heures 32 minutes. Une occasion pour les différents détenus de prendre un bain de foule. Mme Kili Angéline est restée par contre assise durant la pause, le regard lointain. Avec les autres femmes détenus, elles n`ont pas hésité à grignoter des friandises. A 11 heures 30 minutes, l`audience a repris cette fois-ci pour annoncer la date du report du procès au 16 novembre prochain. Comme ils sont arrivés, les détenus ont quitté la salle du procès par groupes de quatre personnes toujours escortés par des éléments de la gendarmerie, sur le coup de 11 heures 40 minutes. Les parents et amis des ex-dirigeants regroupés dans la cour du Palais s`attelaient à dire au revoir aux détenus.
I.B.
Propos de…
Me Koné Mamadou (Bâtonnier et avocat d’un prévenu) : « Le 16 novembre est une bonne date »
« Il faut rappeler les conditions dans lesquelles les avocats ont vécu l’instruction. On a vécu des conditions difficiles. On était dans l’impossibilité de prendre connaissance de tous les dossiers. Conséquence: aucun élément physique du dossier n’est en notre possession. Si le renvoi a été obtenu, je pense que c’est dans l’intérêt des prévenus pour que les avocats soient en mesure de les défendre dans les meilleures conditions. Que les gens ne craignent pas. Ce n’est pas la peine d`amener la politique ici. Menez-la là où vous voulez, mais pas au palais de justice. Nous avons un procès, nous allons le mener. Nous allons nous défendre. Je n’ai aucune crainte d’interférence. Il y a des avocats qui voulaient demander la mise en liberté et le président du tribunal a préféré que ce soit un renvoi pour le 16 novembre 2010, nous débattions du fond. C’est une bonne date car ce n’est pas trop loin »
Me Blessy Chrysostome (Avocat de Tapé Do): « L’instruction a été faussée »
« Quand vous arrivez à l’instruction, vous vous rendez compte que les faits sont connexes à toutes les personnes mises en cause. Ce qui concerne M. Tapé Do, concerne aussi M. Henri Amouzou et Kouassi Théophile. De telle sorte qu’il est difficile de comprendre. Au niveau de l’instruction, c’est en présence d’un greffier que nous regardons les dossiers sans prendre de note. Cela a faussé l’instruction. Nous n’avons pas pu avoir des éléments pour assurer vraiment une défense équitable. C’est cela que nous avons porté à la connaissance du Tribunal pour demander en préalable que nous puissions avoir les pièces du dossier ».
Propos recueillis par I.B.
Les-à-côtés du procès : 150 gendarmes mobilisés à l`intérieur du palais de justice
Un fort dispositif de sécurité a été déployé hier, au palais de justice pour sécuriser le procès des ex-dirigeants de la filière café-cacao. Selon une source, ce sont près de 150 gendarmes qui ont été mobilisés pour la cause. Certains étaient postés à l`entrée des différentes salles. D`autres avaient pour mission de conduire les prévenus du véhicule qui les transportait à la salle d`audience et vice-versa.
Plusieurs policiers réquisitionnés à l`extérieur
Les différents cordons de sécurité à l`extérieur du palais de justice étaient tenus par des policiers mobilisés à cet effet. Tous les personnes qui passaient par là étaient contraintes à un contrôle strict. Certains éléments de la police criminelle étant en civile.
Tchimou, le DG de l`Economie et les journalistes dans la même loge
Installés à l`étage supérieur au niveau de la salle d`audience, le procureur de la République, Tchimou Raymond, le directeur général de l`Economie, Kouassi Oussou et les journalistes ont suivi ensemble le procès.
Un cocktail prévu pour les détenus, magistrats, avocats et témoins
Après le procès, il faut bien manger. Un service traiteur a été mobilisé pour servir le déjeuner aux détenus, magistrats, avocats et témoins. Malgré le renvoi de l`audience, le service traiteur a tenu à servir la commande.
Amouzou porte toujours le deuil de son père
Vêtu de noir, le président Amouzou a été la première personne appelée à la barre pour la vérification des identités. Le président Amouzou et les autres détenus avaient dans leurs mains des classeurs et des sacs. Sûrement des dossiers de preuves de leur innocence. Les femmes détenues arboraient, pour la plupart, des tenues de couleurs gaies. Le bleu ciel et le rose clair.
I.B.
- La liberté provisoire refusée aux prévenus
- Voici le sort réservé aux absents
Les détenus de la filière café-cacao qui ont comparu hier, mercredi 8 septembre 2010, en audience correctionnelle pour délits économiques n`ont pas été jugés comme attendu. A la demande des avocats de la défense et de la partie civile, l`audience de ces prévenus a été renvoyée au 16 novembre 2010. « Nous avons retenu la date du 16 novembre prochain pour permettre la mise à disposition du dossier au conseil des prévenus et de la partie civile », a affirmé le président du tribunal, le juge Alain Pohan. Jugeant cette affaire d`une extrême importance, il a indiqué que le report du procès est motivé par le souci de faire en sorte que ``le procès soit équitable``. Pour cela, il est nécessaire selon le président du tribunal, que ``ceux des prévenus qui peuvent apporter des éléments de contradiction puissent le faire``. En acceptant de reporter le procès à novembre prochain, le président du tribunal accédait en réalité à la requête formulée par le bâtonnier, Maître Koné Mamadou. Au nom des avocats de la défense et de la partie civile, Me Koné Mamadou, à l`ouverture du l`audience, a posé un préalable pour rappeler les conditions difficiles dans lesquelles ils ont vécu cette affaire. Il a évoqué, notamment, l`impossibilité pour les avocats qu`ils sont de prendre connaissance de tous les dossiers, en dehors de la partie concernant uniquement leurs clients, sans la possibilité de prise de notes. « Nous avons pensé que dans ce contexte, la défense n`a pas été mise dans les conditions minimum pour assurer la défense de leurs clients », a expliqué le bâtonnier, qui a donc demandé que l`affaire soit renvoyée pour leur permettre de faire des copies des documents à leurs frais afin de prendre connaissance du dossier. « Ce que la défense demande, c`est pour votre bien. Une chose est d`être jugé et une autre est d`être bien jugé. La défense voudrait avoir tous les éléments pour assurer la défense », a mentionné Me Koné Mamadou, qui expliquait ainsi sa démarche aux prévenus. Dans sa requête en ce qui concerne le report de la date de l`audience, le bâtonnier avait plaidé pour que le procès se tienne dans trois semaines. Un délai qui a été jugé insuffisant au vu de certaines contraintes formulées par le président de séance, en l’occurrence des questions de disponibilité de salle. La salle d`audience du tribunal étant en réfection. La requête de mise en liberté provisoire des détenus a été également refusée aux prévenus. Le bâtonnier ne compte pas laisser tomber cette démarche qu`il a promis de continuer de défendre. S`agissant des prévenus qui ont brillé par leur absence, un juriste rencontré dans l`enceinte du Palais a confié que si ces derniers ne comparaissent pas à la prochaine audience, ils seront jugés par défaut. C`est-à-dire que des jugements seront rendus à leur encontre de ces détenus.
Irène BATH
L`ambiance au palais de justice, hier
Tous ceux qui sont passés par le Plateau, hier mercredi, ont su que quelque chose d`inhabituel se déroulait au palais de justice. Le temple de Thémis a été quadrillé par plusieurs dispositifs de sécurité. Du côté de la préfecture de police, au niveau du Centre de commerce international d`Abidjan (CCIA), de la Société de gestion du patrimoine immobilier de l`Etat (SOGEPIE) et de l`Assemblée nationale, les routes donnant accès au palais de justice ont été fermées à la circulation. Il fallait se soumettre à des questions avant de passer les dispositifs de sécurité. A 8 heures 30 minutes, l`embouteillage était déjà monstre au plateau. Cela a duré toute la matinée. Dans l`enceinte du palais de justice, on notait une forte présence d`éléments de la gendarmerie. Sur le coup de 8 heures 48 minutes, à bord d`un minicar frappé de l`inscription de la gendarmerie, et sous escorte de deux motards, les détenus de la filière café-cacao ont fait leur entrée dans l`enceinte du Palais. Par vagues de quatre personnes et toujours sous escorte de quatre gendarmes, les détenus ont été conduits à la salle de la cour d`appel, lieu de l`audience. A 9 heures 14 minutes, il était demandé à toutes les personnes présentes dans la salle de fermer leurs portables ``pour les besoins de la cause``. 9 heures 28 minutes, l`audience a pu démarrer. 10 personnes, dont le président du tribunal, des substituts du procureur sont assises à la table de l`audience. Une trentaine d`avocats, dont le bâtonnier, Me Koné Mamadou sont installés dans un box faisant face au box des prévenus. Différentes réquisitions sont faites avant le démarrage de l`audience. Notamment, l`interdiction de l`utilisation de tout appareil photo, enregistreur ou caméra. Des infractions qui sont punies d`une amende de 72 000 à 9 millions de FCFA. Ceux qui troublent l`audience peuvent également être jugés. Passés ces éléments d`information, l`audience a commencé avec la vérification de l`identité de chacun des prévenus. Après avoir débattu de la question du report du procès et rappelé les chefs d`accusation contre chaque détenu, l`audience a été suspendue à 10 heures 32 minutes. Une occasion pour les différents détenus de prendre un bain de foule. Mme Kili Angéline est restée par contre assise durant la pause, le regard lointain. Avec les autres femmes détenus, elles n`ont pas hésité à grignoter des friandises. A 11 heures 30 minutes, l`audience a repris cette fois-ci pour annoncer la date du report du procès au 16 novembre prochain. Comme ils sont arrivés, les détenus ont quitté la salle du procès par groupes de quatre personnes toujours escortés par des éléments de la gendarmerie, sur le coup de 11 heures 40 minutes. Les parents et amis des ex-dirigeants regroupés dans la cour du Palais s`attelaient à dire au revoir aux détenus.
I.B.
Propos de…
Me Koné Mamadou (Bâtonnier et avocat d’un prévenu) : « Le 16 novembre est une bonne date »
« Il faut rappeler les conditions dans lesquelles les avocats ont vécu l’instruction. On a vécu des conditions difficiles. On était dans l’impossibilité de prendre connaissance de tous les dossiers. Conséquence: aucun élément physique du dossier n’est en notre possession. Si le renvoi a été obtenu, je pense que c’est dans l’intérêt des prévenus pour que les avocats soient en mesure de les défendre dans les meilleures conditions. Que les gens ne craignent pas. Ce n’est pas la peine d`amener la politique ici. Menez-la là où vous voulez, mais pas au palais de justice. Nous avons un procès, nous allons le mener. Nous allons nous défendre. Je n’ai aucune crainte d’interférence. Il y a des avocats qui voulaient demander la mise en liberté et le président du tribunal a préféré que ce soit un renvoi pour le 16 novembre 2010, nous débattions du fond. C’est une bonne date car ce n’est pas trop loin »
Me Blessy Chrysostome (Avocat de Tapé Do): « L’instruction a été faussée »
« Quand vous arrivez à l’instruction, vous vous rendez compte que les faits sont connexes à toutes les personnes mises en cause. Ce qui concerne M. Tapé Do, concerne aussi M. Henri Amouzou et Kouassi Théophile. De telle sorte qu’il est difficile de comprendre. Au niveau de l’instruction, c’est en présence d’un greffier que nous regardons les dossiers sans prendre de note. Cela a faussé l’instruction. Nous n’avons pas pu avoir des éléments pour assurer vraiment une défense équitable. C’est cela que nous avons porté à la connaissance du Tribunal pour demander en préalable que nous puissions avoir les pièces du dossier ».
Propos recueillis par I.B.
Les-à-côtés du procès : 150 gendarmes mobilisés à l`intérieur du palais de justice
Un fort dispositif de sécurité a été déployé hier, au palais de justice pour sécuriser le procès des ex-dirigeants de la filière café-cacao. Selon une source, ce sont près de 150 gendarmes qui ont été mobilisés pour la cause. Certains étaient postés à l`entrée des différentes salles. D`autres avaient pour mission de conduire les prévenus du véhicule qui les transportait à la salle d`audience et vice-versa.
Plusieurs policiers réquisitionnés à l`extérieur
Les différents cordons de sécurité à l`extérieur du palais de justice étaient tenus par des policiers mobilisés à cet effet. Tous les personnes qui passaient par là étaient contraintes à un contrôle strict. Certains éléments de la police criminelle étant en civile.
Tchimou, le DG de l`Economie et les journalistes dans la même loge
Installés à l`étage supérieur au niveau de la salle d`audience, le procureur de la République, Tchimou Raymond, le directeur général de l`Economie, Kouassi Oussou et les journalistes ont suivi ensemble le procès.
Un cocktail prévu pour les détenus, magistrats, avocats et témoins
Après le procès, il faut bien manger. Un service traiteur a été mobilisé pour servir le déjeuner aux détenus, magistrats, avocats et témoins. Malgré le renvoi de l`audience, le service traiteur a tenu à servir la commande.
Amouzou porte toujours le deuil de son père
Vêtu de noir, le président Amouzou a été la première personne appelée à la barre pour la vérification des identités. Le président Amouzou et les autres détenus avaient dans leurs mains des classeurs et des sacs. Sûrement des dossiers de preuves de leur innocence. Les femmes détenues arboraient, pour la plupart, des tenues de couleurs gaies. Le bleu ciel et le rose clair.
I.B.