Le procès des ex-barons de la filière café-cacao prévu pour, hier, a été renvoyé au 16 novembre, sur requête de la défense et du fait de l’indisponibilité d’une salle d’audience du Tribunal correctionnel.
Le procès des ex-barons de la filière café-cacao, qui croupissent à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) depuis juin 2008, a encore été reporté. C’est finalement le 16 novembre que va s’ouvrir cette affaire qui cristallise toutes les attentions, tant de la communauté nationale qu’internationale. Hier, alors que le procès qui avait déjà connu un premier décalage d’un jour devait s’ouvrir, le tribunal a décidé, après analyse de la requête de la défense des prévenus et avoir pris en compte l’indisponibilité de la salle d’audience du Tribunal avant octobre, de renvoyer le procès au 16 novembre. Selon le président du Tribunal, Me Alain Pohon, ce délai devrait permettre à la défense de prendre connaissance du dossier d’accusation comme il le réclame. Mais également au Tribunal de terminer sa salle d’audience qui est actuellement incapable d’accueillir un procès d’une telle envergure. Pourtant, hier, tout semblait réuni pour entamer le procès au cours duquel les détenus ont promis de faire le grand déballage et livrer toutes les personnes trempées dans l’affaire. Un fort détachement de forces de l’ordre avait encerclé le Palais de justice tôt le matin. Des cordons de sécurité étaient dressés sur toutes les voies menant au temple de Thémis. 8 h 35, le minicar transportant Tapé Do, Henri Amouzou, Zoungrana Placide et les autres prévenus franchit les portes du palais sous le regard de parents et amis qui n’avaient pu avoir accès à la salle, déjà bondée. 8h45, 25 des 31 prévenus qui devaient comparaître font leur entrée dans la salle d’audience. Ils affichent bonne mine et laissent échapper des sourires aux personnes venues les soutenir. Tapé Do, vêtu d’un boubou et Zoungrana ne s’empêchent pas de donner quelques accolades à des avocats et amis avant de prendre place dans les premières loges du box des accusés. Tandis qu’Angéline Kili prend place au fond du box. 9 h 45, le Tribunal présidé par Me Alain Pohon fait son entrée. Le président de séance rappelle à la salle que tout trouble ou usage par quiconque d’un appareil photo ou d’enregistrement est puni par les articles 394, 395 d’une amende allant de 72 000 à 9 000 000 Fcfa. Il demande également que tous les portables soient éteints.
La défense n’est pas prête.
Ensuite, il appelle les ‘’ex-seigneurs de la filière’’ à la barre pour vérifier leurs identités. Mais avant, il donne la parole à la défense pour d’éventuelles observations. Et c’est le bâtonnier, Mamadou Koné, qui se lève et prend la parole, dit-il, au nom de tous les avocats de Côte d’Ivoire et ceux des inculpés. Il fait remarquer au Tribunal que les conditions dans lesquelles les avocats ont travaillé ne leur a pas laissé la possibilité de prendre véritablement connaissance des faits reprochés aux détenus. De sorte que, selon lui, aucun avocat n’est en mesure au moment où s’ouvre le procès de donner avec précision les faits reprochés à son client. « Les fois où les avocats ont été admis à consulter les dossiers, c’était sous surveillance avec interdiction de prendre note. Qu’on renvoie le procès et nous permette de prendre photocopie des pièces. C’est un souci de bonne administration et de justice », a relevé le bâtonnier. Avant de conclure : « C’est pourquoi nous allons demander que l’affaire soit renvoyée encore à trois semaines pour que les avocats prennent véritablement connaissance du dossier. » Requête à laquelle, le ministère public, représenté par Diakité Mamadou, Oulaye Fernand et Me Zallo, a accédé. Mais comme préalable, il demande que l’on procède à l’identification des prévenus. Ce qui est fait avant que leur soient lues les charges portées contre eux par le Tribunal correctionnel. Notamment : détournement de fonds, abus de confiance, abus de biens sociaux, escroquerie, faux et usage de faux en écriture privée de banque ou de commerce. 10 h 30, l’audience est suspendue. Lorsqu’elle reprend à 11 h 25, le président de séance fait remarquer que la salle abritant le procès, en l’occurrence la salle d’audience de la cour d’appel, leur a été prêtée. Car la salle d’audience du Tribunal est en réfection. Et les travaux, selon lui, ne finiront pas avant octobre. Par conséquent, propose Alain Pohon, soit l’affaire est jugée ce jour (mercredi 8 Ndlr) soit elle est renvoyée à une date plus éloignée, afin de permettre que la salle d’audience du Tribunal soit opérationnelle. Et le bâtonnier de faire remarquer que la salle ne peut être opérationnelle avant octobre. « Il suffit, selon lui, que toutes les parties y mettent de la volonté ». Mais cette remarque n’est pas prise en compte par le Tribunal qui conclut. « Nous avons retenu la date du 16 novembre pour mise à disposition du dossier à la défense des prévenus et des parties civiles.» Alors qu’il s’apprête à lever la séance, le bâtonner intervient pour demander une liberté provisoire pour les inculpés. Mais sa requête est rejetée par Alain Pohon qui met fin à la première journée d’un procès qui s’annonce long.
Kuyo Anderson
Légende : Le procès des ex-barons de la filière Café-cacao a à nouveau été renvoyé, au 16 novembre.
Le procès des ex-barons de la filière café-cacao, qui croupissent à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) depuis juin 2008, a encore été reporté. C’est finalement le 16 novembre que va s’ouvrir cette affaire qui cristallise toutes les attentions, tant de la communauté nationale qu’internationale. Hier, alors que le procès qui avait déjà connu un premier décalage d’un jour devait s’ouvrir, le tribunal a décidé, après analyse de la requête de la défense des prévenus et avoir pris en compte l’indisponibilité de la salle d’audience du Tribunal avant octobre, de renvoyer le procès au 16 novembre. Selon le président du Tribunal, Me Alain Pohon, ce délai devrait permettre à la défense de prendre connaissance du dossier d’accusation comme il le réclame. Mais également au Tribunal de terminer sa salle d’audience qui est actuellement incapable d’accueillir un procès d’une telle envergure. Pourtant, hier, tout semblait réuni pour entamer le procès au cours duquel les détenus ont promis de faire le grand déballage et livrer toutes les personnes trempées dans l’affaire. Un fort détachement de forces de l’ordre avait encerclé le Palais de justice tôt le matin. Des cordons de sécurité étaient dressés sur toutes les voies menant au temple de Thémis. 8 h 35, le minicar transportant Tapé Do, Henri Amouzou, Zoungrana Placide et les autres prévenus franchit les portes du palais sous le regard de parents et amis qui n’avaient pu avoir accès à la salle, déjà bondée. 8h45, 25 des 31 prévenus qui devaient comparaître font leur entrée dans la salle d’audience. Ils affichent bonne mine et laissent échapper des sourires aux personnes venues les soutenir. Tapé Do, vêtu d’un boubou et Zoungrana ne s’empêchent pas de donner quelques accolades à des avocats et amis avant de prendre place dans les premières loges du box des accusés. Tandis qu’Angéline Kili prend place au fond du box. 9 h 45, le Tribunal présidé par Me Alain Pohon fait son entrée. Le président de séance rappelle à la salle que tout trouble ou usage par quiconque d’un appareil photo ou d’enregistrement est puni par les articles 394, 395 d’une amende allant de 72 000 à 9 000 000 Fcfa. Il demande également que tous les portables soient éteints.
La défense n’est pas prête.
Ensuite, il appelle les ‘’ex-seigneurs de la filière’’ à la barre pour vérifier leurs identités. Mais avant, il donne la parole à la défense pour d’éventuelles observations. Et c’est le bâtonnier, Mamadou Koné, qui se lève et prend la parole, dit-il, au nom de tous les avocats de Côte d’Ivoire et ceux des inculpés. Il fait remarquer au Tribunal que les conditions dans lesquelles les avocats ont travaillé ne leur a pas laissé la possibilité de prendre véritablement connaissance des faits reprochés aux détenus. De sorte que, selon lui, aucun avocat n’est en mesure au moment où s’ouvre le procès de donner avec précision les faits reprochés à son client. « Les fois où les avocats ont été admis à consulter les dossiers, c’était sous surveillance avec interdiction de prendre note. Qu’on renvoie le procès et nous permette de prendre photocopie des pièces. C’est un souci de bonne administration et de justice », a relevé le bâtonnier. Avant de conclure : « C’est pourquoi nous allons demander que l’affaire soit renvoyée encore à trois semaines pour que les avocats prennent véritablement connaissance du dossier. » Requête à laquelle, le ministère public, représenté par Diakité Mamadou, Oulaye Fernand et Me Zallo, a accédé. Mais comme préalable, il demande que l’on procède à l’identification des prévenus. Ce qui est fait avant que leur soient lues les charges portées contre eux par le Tribunal correctionnel. Notamment : détournement de fonds, abus de confiance, abus de biens sociaux, escroquerie, faux et usage de faux en écriture privée de banque ou de commerce. 10 h 30, l’audience est suspendue. Lorsqu’elle reprend à 11 h 25, le président de séance fait remarquer que la salle abritant le procès, en l’occurrence la salle d’audience de la cour d’appel, leur a été prêtée. Car la salle d’audience du Tribunal est en réfection. Et les travaux, selon lui, ne finiront pas avant octobre. Par conséquent, propose Alain Pohon, soit l’affaire est jugée ce jour (mercredi 8 Ndlr) soit elle est renvoyée à une date plus éloignée, afin de permettre que la salle d’audience du Tribunal soit opérationnelle. Et le bâtonnier de faire remarquer que la salle ne peut être opérationnelle avant octobre. « Il suffit, selon lui, que toutes les parties y mettent de la volonté ». Mais cette remarque n’est pas prise en compte par le Tribunal qui conclut. « Nous avons retenu la date du 16 novembre pour mise à disposition du dossier à la défense des prévenus et des parties civiles.» Alors qu’il s’apprête à lever la séance, le bâtonner intervient pour demander une liberté provisoire pour les inculpés. Mais sa requête est rejetée par Alain Pohon qui met fin à la première journée d’un procès qui s’annonce long.
Kuyo Anderson
Légende : Le procès des ex-barons de la filière Café-cacao a à nouveau été renvoyé, au 16 novembre.