La paix avance à grand pas. Depuis mardi dernier, un autre pan important de l’Accord politique de Ouagadougou (Apo) connaît un début d’exécution. D’où la satisfaction affichée par l’un des invités de la cérémonie, en l’occurrence Dosso Moussa, secrétaire national des Forces nouvelles, chargé de l’Economie et des Finances : « La fixation de la date de l’élection présidentielle au 31 octobre prochain, a confirmé l’impérieuse nécessité d’accélérer le processus d’unification du pays, les agents de cette mission de portée nationale doivent être encouragés car la mixité de ces différentes unités est une force susceptible d’accélérer et de consolider la cohésion entre les ex-belligérants ». Arrivée peu avant 12 h 00, la délégation conduite par le ministre Koné Mamadou, garde des Sceaux, ministre de la Justice et secrétaire général par intérim des Forces nouvelles, représentant le Premier ministre, a été accueillie par le général de brigade Soumaïla Bakayoko, chef d’état-major des Forces armées des Forces nouvelles (FaFn), le ministre de l’Industrie et du développement du secteur privé, Dosso Moussa et Aka Pierre, conseiller technique du ministre de l’Economie et des Finances, représentant le ministre Charles Diby Koffi. Six sections des bataillons 106, 107 de Ouangolo et de Niellé et une section de la Dgfp (la direction générale des forces paramilitaires) venue spécialement de Bouaké, ont présenté les honneurs militaires. La cérémonie qui a eu pour cadre le bureau des douanes ivoiriennes de Pogo, situé à 3 kilomètres de la frontière ivoiro-malienne, a consacré le lancement officiel de l’opération de redéploiement de l’administration douanière dans les zones Cno. «Une cérémonie qui marque le couronnement d’un long processus et d’une franche collaboration entre le ministère de l’Economie et des Finances et le secrétariat chargé de l’économie et des finances des Forces nouvelles », a dit le représentant du ministre de l’Economie et des Finances. Car, ajoutera-t-il, « elle est génératrice de ressources financières et synonyme de la renaissance effective de l’Etat à travers l’unification de son économie ». Cela a été aussi l’occasion pour le ministre Dosso Moussa, de rappeler que depuis le lancement officiel de l’encasernement le 15 juin à Korhogo et qui a pris fin le 27 août dernier, aucune ressource financière n’a été mise à la disposition des groupements d’instruction, afin de leur permettre d’avoir un fonctionnement convenable. Pourtant, si l’on en croit le ministre Dosso, il y a un lien indissociable entre l’unicité des caisses et l’encasernement. Mais au nom de la paix, a-t-il poursuivi, la volonté des FN à jouer pleinement et franchement leur partition n’a jamais fait défaut. «Les Forces nouvelles, assumant pleinement leur engagement devant l’histoire, se sont engagées volontairement et activement dans ce processus de paix, qui vise la restauration définitive de l’unité de la Côte d’Ivoire », a-t-il réaffirmé, ajoutant que « le silence des armes, dont le mérite revient en premier aux militaires doit être soutenu par l’économie qui reprend sa place pour une paix durable et définitive. Une équation qui n’est pas encore comprise par tous. Ce qui engendre beaucoup d’hésitations et d’incompréhensions ». D’où sa joie de prendre le relais des militaires pour parachever le processus de retour à la normalité. Seulement, insiste-t-il, « les ressources issues de cette unicité des caisses, doivent contribuer au financement du processus de sortie de crise, notamment l’encasernement et le budget de fonctionnement des structures des Forces nouvelles », se référant, en cela, aux articles 10 et 11 du titre IV de l’Apo. Le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Koné Mamadou, représentant le Premier ministre, s’est réjoui du fait que tous les obstacles sont en train d’être levés et toutes les conditions réunies pour une sortie de crise réussie. Raison pour laquelle, dira-t-il, « cette cérémonie vaut tout son pesant d’or et traduit largement l’engagement du gouvernement, des autorités des Forces nouvelles de fermer définitivement la parenthèse de la crise. Car les cassandres avaient déjà pronostiqués qu’elles n’accepteraient jamais de céder des positions aussi juteuses dans l’administration douanière ». Sur un effectif total de 750 éléments des Forces nouvelles pressentis pour intégrer les structures du ministère de l’Economie et des finances, 250 parmi eux ont déjà suivi une formation pour leur intégration dans la douane ivoirienne. Les 100 premiers viennent d’être installés à Pogo. D’ici à la fin du mois de septembre, les postes de Man, Bouna, Boundiali, Odienné seront opérationnelles. Quant aux 500 éléments restants, ils seront affectés aux services du trésor et des impôts, à raison de 250 agents par structure.
Cheick Timité à Korhogo
Cheick Timité à Korhogo
