Le procès contre les dirigeants des structures de gestion de la filière café-cacao a démarré vendredi à Abidjan. Mais, il n’a pu se poursuivre, les avocats ayant demandé un renvoi.
Les barons cités dans les infractions liées à l’affaire du café-cacao devront encore patienter en prison. Le procès, tant attendu, intenté contre eux par le ministère public n’aura pas lieu, enfin pas cette fois-ci. Il a été renvoyé au 16 novembre prochain par la Cour. Le président Alain Pohan, après avoir constaté l’identité des 28 prévenus et brossé les charges retenues contre chacun d’eux, a accédé à une requête formulée par les avocats. Les robes noires, par la voix du bâtonnier, dénoncent un procès sans documents de référence. Pour Me Mamadou Koné, il n’est pas envisageable que les avocats défendent des dossiers dont ils n’ont pas une pleine connaissance. Aussi, a-t-il plaidé que les pièces des procédures d’accusation soient mises à disposition et qu’un délai leur soit accordé afin de mieux s’imprégner du dossier. Un dossier composé de 12 cartons de procès-verbal et d’une soixantaine de cartons-archives. Il propose trois semaines.
28 personnes dans le box
Mais difficile de tenir cette date, selon le président du tribunal qui évoque un problème plus logistique qu’administratif. «Nous avons un problème de salle parce que celle que nous occupons en ce moment appartient à la Cour d’appel qui à la fin des vacances judiciaires, la reprend. Autant dire qu’elle ne sera pas disponible en octobre. Si on doit renvoyer, le délai sera un peu long. Si cela ne vous gêne pas, alors on avisera», tente-t-il de répondre. «On ne peut faire de la question de salle, un problème. Je sais que mon pays pourra nous trouver une salle», reprend le bâtonnier qui s’en remet tout de même à la décision du juge Pohan. Le substitut du procureur Mamadou Diakité n’y voit aucun inconvénient. Le report est consommé. Les mis en cause sont quelque peu dépités, à l’idée de passer encore deux longs mois dans les geôles infestes de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca). «On ne cherche pas à vous maintenir en prison, le plus longtemps possible. Mais nous voulons un procès équitable. Nous allons vous donner les documents à votre charge pour vous permettre de tenir au mieux votre rôle», assure le juge Pohan. Un argumentaire relativement convaincant dans la mesure où le tribunal, lui-même, a pris toutes les dispositions utiles, légales et réglementaires pour assurer la bonne conduite de ce procès historique. Par exemple, un huissier, en l’occurrence Me Olivier Kattier assiste à tous les actes. Certes le fond du dossier n’a pas été abordé, mais l’atmosphère est restée bon enfant entre le parquet et la défense. Pourtant, tout laissait comprendre que ce 8 septembre n’était pas un jour ordinaire dans l’histoire de la justice ivoirienne. La sale d’audience a littéralement refusé du monde, prise d’assaut par parents amis et connaissances. Arrivée à l’intérieur de la salle d’audience archi-comble, à 9 heures par l’arrière du palais de justice, la quasi-totalité des prévenus, habillés dans des vêtements décontractés, sauf quelques uns dont Didier Gbogou, vêtu d’un costume sombre à fines rayures, devaient parcourir un couloir de 20 mètres pour rallier la salle d’audience de la Cour d’appel. Cette salle a été aménagée pour accueillir le procès pour les malversations présumées qui ont coûté plusieurs milliards Fcfa, selon le rapport d’audit réalisé par le cabinet d’expertise Diarra. Pour les retardataires, il a fallu jouer des coudes pour avoir accès à l’intérieur du palais. Au demeurant, des chaises ont été installées dans le hall où des dizaines de cameramen, photographes se sont rués, bousculant badauds et forces de l’ordre, avant de former une mêlée compacte empêchant toute progression.
Trop de badauds
«Messieurs, merci de nous laisser passer (...) Il n’y aura aucune déclaration avant. Si vous permettez qu’on s’exprime devant le tribunal, laissez-nous passer», a exhorté en vain le pénaliste réputé, Luc Adjé tandis que son client, Henri Kassi Amouzou silencieux, gardait un visage parfaitement fermé. Mais la meute piétine, émaillée de tohu-bohu, en dépit des appels à reculer de certains journalistes, tardivement renforcés par quelques gendarmes. Pendant ce temps, les avocats de la partie civile rejoignent tranquillement le tribunal, dans l’anonymat. La brève comparution des accusés s’est déroulée sous haute surveillance. Quatre véhicules, bourrés de jeunes gendarmes lourdement armés, étaient répartis autour de la salle d’audience et aux alentours du palais de justice. Aux environs de 12 heures, les accusés sortent des box, rejoignent le véhicule de gendarmerie qui les transporte, clins d’œil et larges sourires aux siens massés non loin de là.
Lanciné Bakayoko
Les barons cités dans les infractions liées à l’affaire du café-cacao devront encore patienter en prison. Le procès, tant attendu, intenté contre eux par le ministère public n’aura pas lieu, enfin pas cette fois-ci. Il a été renvoyé au 16 novembre prochain par la Cour. Le président Alain Pohan, après avoir constaté l’identité des 28 prévenus et brossé les charges retenues contre chacun d’eux, a accédé à une requête formulée par les avocats. Les robes noires, par la voix du bâtonnier, dénoncent un procès sans documents de référence. Pour Me Mamadou Koné, il n’est pas envisageable que les avocats défendent des dossiers dont ils n’ont pas une pleine connaissance. Aussi, a-t-il plaidé que les pièces des procédures d’accusation soient mises à disposition et qu’un délai leur soit accordé afin de mieux s’imprégner du dossier. Un dossier composé de 12 cartons de procès-verbal et d’une soixantaine de cartons-archives. Il propose trois semaines.
28 personnes dans le box
Mais difficile de tenir cette date, selon le président du tribunal qui évoque un problème plus logistique qu’administratif. «Nous avons un problème de salle parce que celle que nous occupons en ce moment appartient à la Cour d’appel qui à la fin des vacances judiciaires, la reprend. Autant dire qu’elle ne sera pas disponible en octobre. Si on doit renvoyer, le délai sera un peu long. Si cela ne vous gêne pas, alors on avisera», tente-t-il de répondre. «On ne peut faire de la question de salle, un problème. Je sais que mon pays pourra nous trouver une salle», reprend le bâtonnier qui s’en remet tout de même à la décision du juge Pohan. Le substitut du procureur Mamadou Diakité n’y voit aucun inconvénient. Le report est consommé. Les mis en cause sont quelque peu dépités, à l’idée de passer encore deux longs mois dans les geôles infestes de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca). «On ne cherche pas à vous maintenir en prison, le plus longtemps possible. Mais nous voulons un procès équitable. Nous allons vous donner les documents à votre charge pour vous permettre de tenir au mieux votre rôle», assure le juge Pohan. Un argumentaire relativement convaincant dans la mesure où le tribunal, lui-même, a pris toutes les dispositions utiles, légales et réglementaires pour assurer la bonne conduite de ce procès historique. Par exemple, un huissier, en l’occurrence Me Olivier Kattier assiste à tous les actes. Certes le fond du dossier n’a pas été abordé, mais l’atmosphère est restée bon enfant entre le parquet et la défense. Pourtant, tout laissait comprendre que ce 8 septembre n’était pas un jour ordinaire dans l’histoire de la justice ivoirienne. La sale d’audience a littéralement refusé du monde, prise d’assaut par parents amis et connaissances. Arrivée à l’intérieur de la salle d’audience archi-comble, à 9 heures par l’arrière du palais de justice, la quasi-totalité des prévenus, habillés dans des vêtements décontractés, sauf quelques uns dont Didier Gbogou, vêtu d’un costume sombre à fines rayures, devaient parcourir un couloir de 20 mètres pour rallier la salle d’audience de la Cour d’appel. Cette salle a été aménagée pour accueillir le procès pour les malversations présumées qui ont coûté plusieurs milliards Fcfa, selon le rapport d’audit réalisé par le cabinet d’expertise Diarra. Pour les retardataires, il a fallu jouer des coudes pour avoir accès à l’intérieur du palais. Au demeurant, des chaises ont été installées dans le hall où des dizaines de cameramen, photographes se sont rués, bousculant badauds et forces de l’ordre, avant de former une mêlée compacte empêchant toute progression.
Trop de badauds
«Messieurs, merci de nous laisser passer (...) Il n’y aura aucune déclaration avant. Si vous permettez qu’on s’exprime devant le tribunal, laissez-nous passer», a exhorté en vain le pénaliste réputé, Luc Adjé tandis que son client, Henri Kassi Amouzou silencieux, gardait un visage parfaitement fermé. Mais la meute piétine, émaillée de tohu-bohu, en dépit des appels à reculer de certains journalistes, tardivement renforcés par quelques gendarmes. Pendant ce temps, les avocats de la partie civile rejoignent tranquillement le tribunal, dans l’anonymat. La brève comparution des accusés s’est déroulée sous haute surveillance. Quatre véhicules, bourrés de jeunes gendarmes lourdement armés, étaient répartis autour de la salle d’audience et aux alentours du palais de justice. Aux environs de 12 heures, les accusés sortent des box, rejoignent le véhicule de gendarmerie qui les transporte, clins d’œil et larges sourires aux siens massés non loin de là.
Lanciné Bakayoko